commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, mars 17, 2013

nous disions que nous étions le samedi 16 avril


dentelle de fer - et sa jumelle

léger vent dans les cheveux – lumière douce, comme une caresse sur les murs, 

une main sur les plis de toile,


petites courses utiles, marche dans les rues – Avignon en sa splendeur

un sourire à la radicalité d'une statue vivante, qui ne cherche pas de référence végétale ou antique

et un petit détour par le hall de la mairie, puisqu'une affiche annonçait un "salon" des métiers d'art

noté qu'il y avait des techniques intéressantes, quelques belles matières, des résultats qui ne me donnaient pas envie de m'y attarder (suis-je tellement marquée par le Louis XVI 5ème république, le bon goût giscardien ?.. je ne crois pas, mais dans l'ensemble, ben, je n'aimais vraiment pas)

hésité devant ce fauteuil, trouvé que l'assise était un peu basse pour moi, et que peut-être il n'irait pas à mon style et mon teint.
Après midi sombré dans sieston, réveil avec les vitres, re-lecture de l'article de Démocratie et Socialisme http://www.democratie-socialisme.org/spip.php?article2805 détaillant les raisons qui devraient amener à rejeter nettement tous ou presque tous les points de l'ANI signé par des syndicats minoritaires et repris avec respect par la loi future, écouté la CGT reçue par la commission de l'Assemblée nationale.. de fortes rafales s'invitant, se calmant
et puis avec la nuit descendante, secoué la tête pour chasser mon désarroi devant l'indifférence générale, le silence complice des médias (ou pire leur plaidoyer, reprenant celui du gouvernement), ma rage impuissante, ressorti robe rouge et redingote puisque ce samedi-ci était le bon (http://brigetoun.blogspot.fr/2013/03/harpe-vraiment-harpe-ben-finalement-non.html) pour aller à l'opéra écouter la harpe de Xavier de Maistre.

Pluie sur le pas de la porte, suis remontée pour prendre un parapluie, repartie dans un vent bien froid qui transperçait la laine et le velours, pour mon court trajet.

Ce fut une récompense - je ne crois pas que j'irai écouter souvent un récital de harpe mais le grand jeune toulonnais (qui a fait bien du chemin depuis) est aussi bon musicien que beau et virtuose, et son programme, avec deux bémols pour Brigetoun était plein de force, gaieté et charme.
La harpe se faisait par moment guitare, il y avait une fantaisie nommée mandoline d'Elias Parish Alvars, une très belle, variée, sonate de Fovanni Battista Pescetti (un allegro faisant dialoguer une chanson presque murmurée et la reprise éclatante – un adagio comme une confidence, une seule phrase répétée inlassablement avec de subtiles variations – et un allegro final), une transcription de recuerdos de la Alhambra de Francisco Tarrega, un de mes bémols avec une chanson dans la nuit de Carlos Salzedo, un peu dégoulinante – et une formidable danse espagnole reprenant, avec des ruptures, de l'invention, des frottis de cordes, des frappes, et la danse comme jouée par une guitare avec des inclusions de bouquets de petites notes égrenées, le thème de la vida breve

Après un entracte pas trop long (et puis nous étions si peu nombreux que ce n'était pas trop brouhaha et bousculade) devant des dessins dont je ne connais pas l'auteur mais que j'ai aimés :
une transcription pour harpe des valses poeticos de Granados, variées et presque toutes séduisantes, alternant allégresse et sentiment, la belle découverte du divertissement à la française et du divertissement à l'espagnole d'André Caplet, une musique complexe, raffinée et riche, dont je me sens bien incapable là de tenter une approche en mots, et, peut-être parce que j'en avais peur, l'ennui (même si je sais que c'est beau, je m'ennuie déjà avec la version orchestrale) de La Moldau de Smetana, et l'idée de la pluie.
Applaudissements aussi nourris que le pouvions, et un agréable bis dont je n'ai pas entendu quel était le compositeur

retour sans pluie, dans un filet de vent qui s'endormait.
J'ai trouvé sur You Tube cette vidéo des Recuerdos de la Alhambra (et j'aimerais l'entendre dans Haydn)

11 commentaires:

Pierre R Chantelois a dit…

Entre le ciel bleu le matin, la pluie en après-midi, et la harpe en soirée... avec passage obligé à l'Hôtel de Ville, c'est une route peu ordinaire à suivre. Merci pour le Recuerdos.

arlette a dit…

Beau dessin de main pour caresser les cordes
Beau et long jeune homme altier

Dominique Hasselmann a dit…

La première photo m'aurait suffi mais la harpe s'imagine aussi.

DUSZKA a dit…

Belle balade citadine, et artistique, y compris ton art de regarder ta ville et ses petits bonheurs.
La "paysanne" que je suis, sous une pluie qui fait de notre riche terre une pâte à offrir aux sculpteurs, transie car la "douceur" annoncée n'est rien qu'un peu moins glaciale, aime tellement se promener avec toi.

louise blau a dit…

une journée en Avignon, en quelques petites notes, clics, touches : détente du 17 mars sous un ciel gris (cet hiver ne finira donc jamais)

Michel Benoit a dit…

J'aime !

Brigetoun a dit…

grand merci à tous

JEA a dit…

la "statue vivante", on croirait cette liberté d'apporter dans un lieu public sa chaise ou son tabouret et de discourir à perte d'haleine sur tout, sur presque rien, sur beaucoup, sur coups en traître, sur le tant, sur les vides...

Fardoise a dit…

Ai loupé les métiers d'art, et je n'ai pas envie de sortir aujourd'hui. Merci à toi de nous entraîner dans ta promenade.

joye a dit…

Merci encore et toujours pour la richesse de ta ville et surtout pour l'esprit de tes partages de cette richesse, brige.

tanette2 a dit…

Pour faire une statue vivante, il doit falloir beaucoup de concentration et de maîtrise de soi...n'y arriverai jamais....
J'aurais bien aimé écouter de la harpe.