dentelle de fer - et sa jumelle
léger vent dans les
cheveux – lumière douce, comme une caresse sur les murs,
une main sur les plis de
toile,
petites courses utiles,
marche dans les rues – Avignon en sa splendeur
un sourire à la
radicalité d'une statue vivante, qui ne cherche pas de référence
végétale ou antique
et un petit détour par le
hall de la mairie, puisqu'une affiche annonçait un "salon" des
métiers d'art
noté qu'il y avait des
techniques intéressantes, quelques belles matières, des résultats
qui ne me donnaient pas envie de m'y attarder (suis-je tellement
marquée par le Louis XVI 5ème république, le bon goût giscardien
?.. je ne crois pas, mais dans l'ensemble, ben, je n'aimais vraiment pas)
hésité devant ce
fauteuil, trouvé que l'assise était un peu basse pour moi, et que
peut-être il n'irait pas à mon style et mon teint.
Après midi sombré dans
sieston, réveil avec les vitres, re-lecture de l'article de
Démocratie et Socialisme
http://www.democratie-socialisme.org/spip.php?article2805
détaillant les raisons qui devraient amener à rejeter nettement
tous ou presque tous les points de l'ANI signé par des syndicats
minoritaires et repris avec respect par la loi future, écouté la
CGT reçue par la commission de l'Assemblée nationale.. de fortes
rafales s'invitant, se calmant
et puis avec la nuit
descendante, secoué la tête pour chasser mon désarroi devant
l'indifférence générale, le silence complice des médias (ou pire
leur plaidoyer, reprenant celui du gouvernement), ma rage
impuissante, ressorti robe rouge et redingote puisque ce samedi-ci
était le bon
(http://brigetoun.blogspot.fr/2013/03/harpe-vraiment-harpe-ben-finalement-non.html)
pour aller à l'opéra écouter la harpe de Xavier de Maistre.
Pluie sur le pas de la
porte, suis remontée pour prendre un parapluie, repartie dans un vent bien
froid qui transperçait la laine et le velours, pour mon court
trajet.
Ce fut une récompense -
je ne crois pas que j'irai écouter souvent un récital de harpe mais
le grand jeune toulonnais (qui a fait bien du chemin depuis) est
aussi bon musicien que beau et virtuose, et son programme, avec deux
bémols pour Brigetoun était plein de force, gaieté et charme.
La harpe se faisait par
moment guitare, il y avait une fantaisie nommée mandoline
d'Elias
Parish Alvars, une très belle, variée, sonate de Fovanni Battista
Pescetti (un allegro faisant dialoguer une chanson presque murmurée
et la reprise éclatante – un adagio comme une confidence, une
seule phrase répétée inlassablement avec de subtiles variations –
et un allegro final), une transcription de recuerdos
de la Alhambra de
Francisco Tarrega, un de mes bémols avec une
chanson dans la nuit de
Carlos Salzedo, un peu dégoulinante – et une formidable danse
espagnole reprenant, avec des ruptures, de l'invention, des frottis
de cordes, des frappes, et la danse comme jouée par une guitare avec
des inclusions de bouquets de petites notes égrenées, le thème de
la vida breve
Après
un entracte pas trop long (et puis nous étions si peu nombreux que
ce n'était pas trop brouhaha et bousculade) devant des dessins dont
je ne connais pas l'auteur mais que j'ai aimés :
une
transcription pour harpe des valses poeticos
de Granados, variées et presque toutes
séduisantes, alternant allégresse et sentiment, la belle découverte
du divertissement à la française et
du divertissement à l'espagnole d'André
Caplet, une musique complexe, raffinée et riche, dont je me sens
bien incapable là de tenter une approche en mots, et, peut-être
parce que j'en avais peur, l'ennui (même si je sais que c'est beau,
je m'ennuie déjà avec la version orchestrale) de La
Moldau de Smetana, et l'idée de la pluie.
Applaudissements
aussi nourris que le pouvions, et un agréable bis dont je n'ai pas
entendu quel était le compositeur
retour
sans pluie, dans un filet de vent qui s'endormait.
J'ai
trouvé sur You Tube cette vidéo des Recuerdos de la Alhambra (et
j'aimerais l'entendre dans Haydn)
11 commentaires:
Entre le ciel bleu le matin, la pluie en après-midi, et la harpe en soirée... avec passage obligé à l'Hôtel de Ville, c'est une route peu ordinaire à suivre. Merci pour le Recuerdos.
Beau dessin de main pour caresser les cordes
Beau et long jeune homme altier
La première photo m'aurait suffi mais la harpe s'imagine aussi.
Belle balade citadine, et artistique, y compris ton art de regarder ta ville et ses petits bonheurs.
La "paysanne" que je suis, sous une pluie qui fait de notre riche terre une pâte à offrir aux sculpteurs, transie car la "douceur" annoncée n'est rien qu'un peu moins glaciale, aime tellement se promener avec toi.
une journée en Avignon, en quelques petites notes, clics, touches : détente du 17 mars sous un ciel gris (cet hiver ne finira donc jamais)
J'aime !
grand merci à tous
la "statue vivante", on croirait cette liberté d'apporter dans un lieu public sa chaise ou son tabouret et de discourir à perte d'haleine sur tout, sur presque rien, sur beaucoup, sur coups en traître, sur le tant, sur les vides...
Ai loupé les métiers d'art, et je n'ai pas envie de sortir aujourd'hui. Merci à toi de nous entraîner dans ta promenade.
Merci encore et toujours pour la richesse de ta ville et surtout pour l'esprit de tes partages de cette richesse, brige.
Pour faire une statue vivante, il doit falloir beaucoup de concentration et de maîtrise de soi...n'y arriverai jamais....
J'aurais bien aimé écouter de la harpe.
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