commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, mai 19, 2013

Des salades et de l'eau


Se réveiller, se souvenir de la fête du quartier des Halles, regarder la cour où la pluie se renforce, la fleur tombée, le jour qui ne vient pas, les fixer pour servir d'excuse au lâchage décidé......

et puis, finalement, émerger, entrer dans le jour, parce que il y avait les billets de Michel Benoit http://avignon.midiblogs.com/archive/2013/05/18/au-jour-de-vuei.html et la photo des salades de Françoise Dumon sur Facebook, parce que voulais les féliciter (même si fêter les salades que tant ai aimées réveille mes regrets).. Ai mis croquenots, vieux jean, coton sur soie et veste imperméable, pris un parapluie avec des pois verts, 

inventé une accalmie, et m'en suis allée


dans l'humidité des rues, la litanie des parapluies, les images un rien brouillées..

les touristes qui regardent ce que peuvent...

les photos prises maladroitement en tenant ce truc au dessus de moi, indocile, secoué par les petites rafales et mes gestes...

les couleurs ravivées des dalles écorchées sur lesquelles ricochait le ciel

et l'obscurité des rues

jusqu'à la place Pie, et c'était joli, ou ça aurait pu l'être, le jardin provisoire

la fausse herbe buvait l'humidité, les salades de concours se blottissaient dans un cercle de paille...

les organisateurs ne voulaient pas encore désespérer, Michel stoïque, imperméable sur tablier noir, était une statue d'humidité, ou un gentil caniche trempé, et je ne l'avais pas reconnu ..

ai salué l'humus trempé, les salades exposées, souri au petit régiment, promis très vaguement de revenir pour assister à l'inauguration par Madame le maire (euh... pas suffisant pour me motiver) 

et j'ai traversé la grande surface de la place que la pluie fusillait, en chantonnant intérieurement, (préférable, je chante faux... et il est inutile de renforcer mon air de folle) les noms que cherchais à tâtons dans ma mémoire, laitue, batavia, romaine, mâche, roquette, ro-mai-ne, scarole, frisée, feuille de chêne, barbe de capucin, ro-mai-ne (ah les côtes de romaine craquant sous la dent), pourpier, ro-mai-ne, et même pissenlit
n'ai pas pris le temps d'être tentée par un superbe bougainvillier à la couleur étrange et de grands rosiers, me suis enfournée dans les halles,

pour retrouver des salades, des herbes (mais aussi des asperges et des tomates noires pour moi), parler de la pluie, acheter un dos de cabillaud et un filet de bar, parler de la pluie

un Saint Félicien, un fromage de chèvre frais, regarder les panneaux mettant en scène des images d'archive (partie de la fête), parler de la pluie...

Ai rejoint le petit groupe qui se préparait, sous un ciel qui se déversait avec une violence de mousson, à se replier dans les halles pour une partie des activités prévues,
ai affirmé mon soutien, et, piteusement, les ai laissés (peut-être le petit concert prévu a-t-il pu avoir lieu pendant les éclaircies de l'après-midi), pour regagner l'antre, dans mes croquenots qui faisaient ploc, ploc, avec le couffin où tout s'imbibait tranquillement....

Ai rencontré une lessive qui ne séchait pas

une «belle petite», en tenue fort peu adaptée, et enfin ma porte.
La rose de la dame m'a accompagnée pour les deux premières phrases de mon vase de juin, mais la chanson des descentes d'eau et des gouttes sur l'arrosoir et la table s'est infiltrée dans mon crâne, a noyé peu à peu l'image de mur de pierre sèche, de soleil foudroyant, de corolles se pâmant que j'avais tenté d'y installer... ai renoncé.
Dormi, regardé deux classiques comédies américaines, me suis cantonnée résolument dans un état larvaire..
Et puis : lire les notes, le journal de Fred Griot http://www.fgriot.net/notes/dotclear/index.php?post/2013/05/17/sans-titre, aimer des phrases qui collent si bien à ce travail en cours, cette méditation, admirer... se retrouver sereinement à sa place, si moindre, mais autre, à ne pas gaspiller.
Se dire tout de même qu'il faudrait arrêter de se laisser aller, renouer avec le bonheur de lectures attentives.

10 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

La pluie et les salades de l'information...

Belle photo de la dalle !

jeandler a dit…

Les unes (les salades) ne vont pas sans l'autre (la pluie) !

Gerard a dit…

Ne t'inquiète pas la pluie est aussi sur Toulouse ou je suis ce we

Michel Benoit a dit…

La fête eut lieu quand même, mais que le matin, pour partie repliée à l'intérieur des Halles.
Le lapin put choisir comme prévu sa salade préférée sous une petite pluie gentille, entouré d'une honorable foule.
Plaisir que de voir tes photos !

Brigetoun a dit…

plaisir d'avoir vu la suite sur les tiennes - ai hésité à ressortir dans l'après-midi, et puis trop flemmarde

Fardoise a dit…

Quel plaisir de voir ces photos, Michel a raison, la fête a eu raison de la pluie qui pourtant s'est acharnée. Et aujourd'hui il fait beau...

Brigetoun a dit…

très - sauf qu'avec mn sens du timing me suis lavé les cheveux et donné un programme intérieur - bah y a le ciel au dessus de la cour et le vert de mes plantes

tanette2 a dit…

Regret pour les organisateurs et ceux qui, comme toi, espéraient passer un agréable moment à cette fête...mais la pluie est partout et désespère les jardiniers qui n'ont encore rien pu planter...dans leur potager...

arlette a dit…

Un parapluie à pois verts?? très provocateur ça
et magnifique abstraction de la pierre qui saigne !!
Salades bien arrosées

Pierre R. Chantelois a dit…

Petite absence rapidement comblée. Je me suis absenté quelques heures pour retrouver dans une partie du Québec un soleil radieux. Malgré la pluie j'ai retrouvé beaucoup de nouvelle lumière dans ces photos.