Comme y avait plus de
patate dans mon panier, et plus guère de légume, suis partie pour
courses rapides, juste pratiques, avec en tête une ébauche de début
de billet qui se dessinait, des mots qui venaient, rodaient, s'en
allaient, dans une ville affairée presque comme une grande,
mais, parce que c'est
instinctif, avais posé, au fond de mon couffin, les deux petits
appareils, et j'ai rencontré des envies de photo qui ont emporté
les mots
Aux halles il y avait des
poissons, et deux petits rougets pour moi,
des légumes divers, les
presque dernières asperges que ne voulais manquer,
des béas du Roussillon, à
la peau jaune et chair ferme comme les Rozenval proposées par
Christine Jeanney (échange twitter) et des bintjes bien humbles et
terreuses pour s'écraser superbement dans l'assiette
et puis il y avait cette
douceur de vivre de notre sud, la lumière, les arbres, les bancs (les quelques rescapés), et
le déballage sur la place Pie
du café..
une chaise charmante de
laideur...
un tigre qui se demandait
si ça valait la peine de bouger pour se casser les dents sur la
chair noire d'un cheval...
derrière les fesses, un
peu molles d'être trop plâtreuses, de belles dames, un étalage de
cageots
et dedans, tout un monde
entassé de petits êtres, de clones, troupes de créatures venues
d'avant la guerre, de l'aube du cinéma parlant, et ma main n'a pu
résister à l'envie irrésistible de saisir l'image de quelques uns, peut-être pour conjurer mon malaise, leur donner un peu d'attention
et puis m'en suis revenue, couffin plein, me demandant si je préférais les images de l'ancien appareil
ou celles du nouveau
dans la gloire du
printemps, sous le sourire d'une maison perchée,
et ma foi l'idée, sans
grand intérêt, peut-être, que voulais mettre en mots s'est trouvée
noyée sous les images assurément sans grand intérêt mais
présentes.
Pauvre Paumée va sombrer
définitivement par ma futilité grande.
9 commentaires:
Tu n'avais pas trop de deux appareils pour nous rapporter ce qui se passe dans ta ville et nous faire part de ce ciel que l'on t'envie. L'exposition de cageots me plaît mais leur contenu...me met mal à l'aise.
Les cageots et deux paires de fesses au soleil: j'aime cette image.C'est le n° 2 qui te donne ces images polissonnes ?
Je ne connaissais pas les " béas " du Roussillon. Chair ferme dites-vous ? Leur peau semble bien douce.
tiens on passe du tu au vous.. m'arrive
Les Béas ne durent pas, et ont une peau de pomme de terre nouvelle
L'ancien ou le nouveau ?
Une question presque politique.
En ce qui concerne les APN, tu ne le sauras qu'en faisant exactement la même photo, au même moment, avec les mêmes réglages, avec chacun des appareils...
:D
Zut ! ai supprimé maladroitement un commentaire de Dominique Hasselmann
Je le recopie (promis, c'est vrai) parce que c'est normal et surtout parce que je l'aime bien :
Les petits baigneurs sont tout à fait orwelliens...
C'est dans la futilité que se révèlent les grandes pensées !
et toutes ces petites poupées abandonnées ...
Les marchés sont des reflets de la vie
petites poupées aux pieds rouges, trépanées et hilares
ou perruquées à noeuds bleus
ou lutins à grandes oreilles
vous me perturbez
comment peut-il y en avoir autant...
Une chronique de la vie quotidienne qui associe avec bonheur images et mots et qui ne s'égare pas dans des considérations touristiques. Tout y est si personnel. Et si intéressant à lire et à relire. Magnifique chronique sur le temps qui passe.
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