Poser le café et le toast
à la confiture de clémentines, vérifier que le ciel est au beau et
que l'appareil fonctionne...
et s'en aller vers la
pharmacie, de roses
en roses, en me promettant
d'essayer, si carcasse et temps le permettent, d'aller les voir,
elles, les chapeaux de roses et les orchidées dans l'après-midi,
avant la foule du samedi...
un mistralounet qui
attiédit l'ardeur du soleil, une beauté irradiante,
le bleu qui ne s'adoucit
que par les voiles des chantiers,
qui attire les yeux, qui
me fait constater pour la première fois, quelle minceur se cache
derrière l'opulence arrogante de la cime d'un immeuble,
la douceur d'être qui
s'étale à la terrasse du Cid, seule au soleil à cette heure...
et un retour avec le
médicament, des yaourts, des toasts, du savon liquide et des
broutilles achetées avec une légèreté presque coupable (mais
freinée raisonnablement)
Et puis, un peu après
quinze heures, départ dans les rues,
slalomant entre les groupes de touristes, hésitation en voyant la file d'attente,
résignation, plaisanteries avec une petite famille joyeuse et bien élevée, et, en arrivant enfin aux deux tiers de l'escalier du perron, pour oublier abdominaux en grogne, une envie de photographier les groupes, sous nous, sur la place, et la constatation que l'obturateur était, à nouveau, coincé.
slalomant entre les groupes de touristes, hésitation en voyant la file d'attente,
résignation, plaisanteries avec une petite famille joyeuse et bien élevée, et, en arrivant enfin aux deux tiers de l'escalier du perron, pour oublier abdominaux en grogne, une envie de photographier les groupes, sous nous, sur la place, et la constatation que l'obturateur était, à nouveau, coincé.
J'ai décidé de remettre
la visite, d'essayer de revenir samedi, en m'armant de patience,
espérant que carcasse sera de meilleure composition, et m'en suis
allée à la FNAC.
Petite attente, un gentil
vendeur qui entre deux petits Nikon basiques m'a conseillé le moins
cher, une lubie pour un orange bien claquant, et le retour dans la
foule.
Une petite demie-heure
pour arriver, avec mes mains sans force, à monter l'adaptateur, un
coup d'oeil sur le mode d'emploi, une longue attente pendant que mon
dernier jouet se chargeait, une longue et un peu effarée consultation du programme du festival que je viens de recevoir (terriblement riche)...
un essai, pas très réussi
(problème pour régler le zoom, ça viendra) de capter la
miraculeuse promesse de bouton qui s'en est venue sur l'hortensia...
va falloir que nous nous apprivoisions.
Ne suis plus très sure
d'avoir envie du bain de foule, même pour les rosiers entre les
pierres chaudes de lumière, même pour les orchidées, fleurs
invitées cette année, malgré le souvenir des orchidées sauvages
décrites, avec l'arrivée, peu à peu, du printemps sur le chemin,
sous les yeux, dans les mots de mon botaniste préféré Benoît
Vincent http://www.amboilati.org/chantier/le-reel-est-au-passe/
C’est le printemps,
et celui pour qui la saison a un sens, un être du tempéré, c’est
l’émerveillement. Les fleurs qui reviennent, l’une après
l’autre espèce, ruant comme un seul être vers la fin. On ne sait
pas comment dire. On passe des mois dans la grisaille et la fadeur,
puis arrive la petite drave printanière. Elle en a pour deux, trois
semaines (et encore, si tu te déplaces, toi, de la plaine à la
colline, de la colline à la montagne) ?
Elle en a pour deux,
trois semaines, et puis c’est fini. Elle a été parmi les
premières, et parmi les premières elle s’efface, ne laissant sur
place qu’une hampe desséchée, perforée, peut-être pour une
seconde génération.
Les autres s’activent
déjà, l’herbe rousse, les véroniques, l’hutchinsie (ah
l’hutchinsie), la clypéole, puis les capselles, les tabourets, les
céraistes, le myosotis…
… et
plus loin, mais je vous souhaite d'avoir le temps de lire tout ce
billet, voilà les orchidées
Un travail lent et
patient, pour assembler, ressembler, mimer, se faire passer, berner,
gruger, l’insecte qui, s’il a faculté de se déplacer, s’il
est plus jeune dans l’arbre de vie, se laisse ainsi prendre au
piège.
Ce n’est pas une
plante carnivore non, c’est une forme évoluée de la prédation :
élégante ; intelligente. L’insecte — et pas n’importe
quel insecte débarqué d’on ne sait où — bien telle espèce
d’insecte vient se poser sur la fleur, sur son pétale transformé
en piste d’atterrissage, équipé à cet effet des signalétiques
appropriées. Et croyant féconder sa femelle, il féconde la plante.
J'espère
qu'il me pardonnera mon pillage s'il le découvre.
Paumée,
cher, te sers bien mal ces jours.
8 commentaires:
Voilà donc que le Festival s'annonce et que le ciel se met de la partie...
Un nouvel appareil photo vous permettra de voir le rideau s'ouvrir !
y a pas de rideau au festival mon cher ami et vous le savez bien - même métaphorique un rideau à travers la cour par exemple ce serait bien dommage, et pas que là - sourire
Les roses sont restées derrière le rideau; déjà beau que le voile du ciel se soit levé.
Et la pluie altéra Rosa...
:D)
(Commentaire, je te sers bien mal...)
C'est curieux d'ailleurs cette expression "bien mal" : renforcement par antinomie.
Ce bleu particulièrement claquant aussi sur Toulon , mais sans les roses!!
aime bien "l'insecte " bien vu
Bon choix pour le festival!! dur à choisir les spectacles
Dés que nouvel appareil et toi vous serez apprivoisés, j'imagine les belles photos que tu vas nous partager.
C'est vrai que l'anti-spam se fait passoire. La file devant le palais était-elle pour Alterarosa ? Lorsque j'y suis allée, il n'y avait la queue que pour la visite du Palais, étrange sentiment que de passer devant tout le monde.
Un Festival trop populaire attire foule. Et Avignon ne sera tout au cours de l'été que densité humaine. À travers cette densité se manifesteront les arts. Que serait l'art sans une foule pour les applaudir?
p.s.: Joli jeu de mot d'Avignon.
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