Départ dimanche, en fin
d'après-midi dans vent léger et sous ciel mouvant,
vers la place qui vivotait
un tantinet en hommage à la fin de semaine,
pour assister, un peu
dubitative à la création en France de Death in the Family opéra
(musique et livret) de William Mayer, d'après un roman de James Agee
et une pièce de Tad Mosel qui en était tirée – spectacle produit
par le Centre d'Opéra Contemporain de New-York, lauréat d'un
concours.
une
histoire émouvante, une musique qui se revendique de Poulenc, Samuel
Barber et Bernstein – une mise en scène efficace, qui ne tente
jamais d'être autre chose que spectacle, chant frontal, gestes
réduits, mais découlant naturellement de la musique et du sens –
décor une cage aux éléments mobiles rouges sur fond bleu – une
musique qui inclue, presque comme des incises, mais amenées par le
frémissement de la mélodie, des airs populaires – musique chorale
d'où se détachent ponctuellement les airs – bons chanteurs
(belles voix des deux rôles principaux Adrienn Miksch, Mary la mère
et surtout Philippe Brocard, Jay le père) – la grande dépression,
la ségrégation, de bons sentiments, une forte coloration
religieuse.
Avais
un peu peur que cela soit uniquement assez bon spectacle de Broadway
(pas mal du tout mais un peu trop distraction pour un dimanche
après-midi) mais en ce cas c'en était un très bon.
Et
voilà que j'ai dépassé la mise en place des photos prises
(envisage de m'en passer, trop de temps et d'effort pour le résultat)
et à un «c'était dimanche, c'était assez bien».
Etais
dans l'auto-dénigrement, pour ne me prendre qu'à moi de ma triste
humeur, dans un peu d'agacement... incapable du coup d'en profiter
pour agir
Ai
déserté internet, me suis installée dans la cour chaque fois que
le soleil la baignait, ai écouté de la musique, ai regardé ce que
pouvais, le ciel qui changeait, qui est devenu très bleu.. et puis
quand la nuit approchait, j'ai téléchargé, commencé de lire, et
cela a tout sauvé (vous le conseille) Martin le bouillant
de Régine Detambel, attirée
par la présentation
http://www.publie.net/fr/ebook/9782814507340/martin-le-bouillant
et
j'ai trouvé cela, peut-être mieux... un ton qui ensoleille sans
masquer, un ton auquel je ne pouvais résister
Avant cette histoire
lamentable avec l’ANPE, elle me mettait au lit, le bout de ses
jolis ongles griffait mon pyjama idiot et, chaque soir, en éteignant
la lumière, elle disait : «Encore un jour qui reviendra jamais !»
Ça me plongeait dans la stupéfaction, est-ce que ça meurt les
jours, qu’est-ce que c’est hier, qu’est-ce que c’est
aujourd’hui, et demain, et je pensais alors que le temps qui court
faisait le même bruit de griffe douce que ses jolis petits ongles
sur mon pyjama, une sorte de gratouillis comme une boule de papier
qui se défroisse tout doucement dans la poubelle, avec des
soubresauts entrecoupés de courts silences.
Ou la
description des voisins assez jubilatoire, eux, tous, uniques, les
clodos,les estropiés, les charlatans, les mémères à chats....
tous qui affrontent la vie pas facile, au milieu duquel vit, agit
Martin, armé du principe de sa mère
Elle
dit qu’on a le droit de dire des énormités, que la seule vraie
politesse qui soit est de bouillonner de vitalité, que c’est la
seule chose utile envers les gens qu’on aime, et même ceux qu’on
n’aime pas.
Bon la
colère n'est pas interdite, et on la sent parfois mais l'important
c'est de rire, de se débrouiller et de s'aider.. la morale c'est un
luxe auquel ne pas penser
Me
suis installée, là dedans, ai suivi Martin. (le petit dealer) qui
ne manque pas d'appliquer son principe, alors que, ben c'est pas
drôle, .. même s'il est tenté de s'enfuir de la cité, où son
père ne revient pas – et il ne fait pas que sourire, ou rire, il
pense, il pense poésie, il pense sens à trouver, il imagine.. et
puis j'ai pris des leçons, sans doute inutiles mais on ne sait
jamais.
L'ai
tout de même abandonné un moment, pour revenir aux tâches
minimales, et puis à la vie du monde, et au dîner
Ensuite, j’ai
replongé dans le Nil. J’ai nagé jusqu’à un troupeau
d’hippopotames. Et je me suis endormi en les admirant.
6 commentaires:
J'aime ta photo une et sa verticalité
Broadway sur Avignon, concurrence avant l'heure du festival !
Éclaircie dans la cour. Pourquoi aller si loin ? Un jour de plus, dit-elle. Un jour de moins, dirais-je.
Dominique me replace dans le temps. Le Festival n'est pas encore à l'affiche que déjà les arts abondent dans la ville. Tout un programme estival en perspective.
Pierre R
C'est chouette le Sud... le Centre est plus modeste côté Culture.
Tu as toujours un sujet à explorer
en belle vitalité
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