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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, juillet 26, 2013

Dernier jour de mon festival – affronter chaleur pour Tarnagada et retrait jusqu'à la partita 2 dans la nuit


Matin de petite forme comme il se doit, à cheval sur désir de spectacles et pensées parties vers la suite des jours – dans le reste de tiédeur de la nuit,  café et tartine dans la cour, constaté que oui des fleurs vont venir pendant mon absence

si ne meurent pas de soif avant, ou carbonisées comme certaines branches contre le mur... leur ai adressé salut plein d'espoir vacillant – préparé contenu valise en crainte de mes étourderies – re-lu un texte en crainte de mes erreurs – tenté de ne pas craindre mon programme

pour lequel suis partie, saisie par la fournaise un peu après deux heures..

avancé, furieuse contre cette nouvelle lubie de carcasse qui n'aime plus la chaleur, un peu hagarde, ai heurté (ou ai faillé le faire) un jeune et beau gentilhomme, ou laquais

ai échangé considérations sur la température avec un confrère en ruissellement,

et suis arrivée juste à temps pour ne pas bénéficier du taud tendu devant les Pénitents Blancs, attendre en le buvant des yeux, lui qui s'achevait juste devant moi (et ne protégeait peut-être pas tant) 

en allant faire de petites pauses vers l'entrée, dans une toute relative fraîcheur, un peu honteuse parce que mes compagnons avaient au moins mon âge et supportaient avec une vaillance plus ou moins gaillarde mais réelle les rayons qui faisaient de moi une sorcière liquéfiée

(photo Christophe Raynaud de Lage))

ai plaidé pour un bout de banc, mis une pastille vichy dans mon bec, et suis entrée dans le spectacle.

Un texte de et monté par Aristide Tarnagada (burkinabé, dont j'avais aimé le texte lu le 15 dans les jardins de Mons) , Et si je les tuais tous, Madame ? Joué par Lamine Diarra avec les membres d'un groupe de hip hop, Faso Kombat, et un chanteur Hamidou Bonssa

histoire qui se déploie dans le bref intervalle séparant un feu rouge d'un feu vert, quelque part dans une ville. Trente secondes, une minute, pour partager les questions, formuler des réponses, dérouler le fil intranquille d'une vie. Interpellant la figure muette d'une conductrice attendant que le feu passe au vert, Lamine se raconte, convoquant père et mère, femme et enfant, ami d'enfance et d'errance, dont les voix traversent son esprit et son corps. dialogué, écrit dans une langue imagée, Et si je les tuais tous Madame ? dresse le portrait d'un homme pris entre vérités et mensonges d'une existence en attente.

«Ça doit être terrible de mourir à l'étranger...» un monologue adressé à une présence muette, un monologue qui n'en est pas tout à fait un, dit l'auteur, parce que l'homme, cet exilé – même si on ne sait où -, fait parfois parler ses personnages ou leur parle.


Un texte qui dit les siens, son monde qui se transforme, où s'installent les inégalités, s'estompe la solidarité, les valeurs des anciens, et des morts encore.
Une belle fusion avec les musiciens présents sur le plateau, leurs différences,... mais j'avoue que j'étais en état un peu trop tangent pour bien en profiter, entre mal-être et attention, pour sa langue, pour ce qu'il dit, et j'ai filé, grossièrement, dès le noir venu, applaudissant en marchant sous la voûte.

Suis rentrée en me focalisant sur les jambes, sur le sol, les pas que j'y faisais, que nous y faisions en nous évitant, et j'ai considéré, lâchement, que serais incapable d'apprécier vraiment le programme D des sujets à vif, à 18 heures au Jardin de la Vierge, pour lequel j'avais difficilement obtenu un billet (pour le C je n'avais pu)... Ce qui fait le quatrième ou cinquième billet inutilisé. Je suis vexée de mon manque de tonus, les autres y arrivent bien... enfin, tant pis, disons que carcasse a donné tout son fiel pour les jours à venir.
Baleine doucement méditative, thé, musique, FC et les taureaux de Camargue, rien, vraiment, attendu la nuit.

Renouer avec désir, avancer vaille que vaille

Monter l'escalier du palais, 

un strapontin en bas de la cour d'honneur et Sei solo – partita n°2 – Amandine Beyer, son violon, Bach et Anne Teresa de Kersmaker et Boris Charmatz qui avaient désir de danser ensemble, de confronter et unir leur danse (l'avaient déjà fait mais en silence) et de travailler sur cette musique.
Lui : Nous avons beaucoup travaillé à trouver le contrepoint, la ligne brisée, en nous appuyant sur la basse principalement. Nous essayons de faire émerger une structure sous-jacente en procédant par ajouts de couches. En gros, ce que nous suivons, c’est cette basse, pluscertains éléments qui nous paraissent marquants. Des moments , provoquant un imaginaire, poussant du côté du saut, de la danse folklorique.
Elle : Ce qui m’intéresse, c’est que, d’une part la danse permette de visualiser la structure de la partition, ses fondations en quelque sorte. Et en même temps, que l’on puisse jouer sur tous les niveaux les plus directs de la musique. Pouvoir suivre par moments l’aspect immédiat de ce que la musique produit dans nos corps: les envolées, les vertiges, le plaisir physique, la réponse la plus immédiate au son. Ces deux niveaux s’entremêlent sans cesse. 

(photo Christophe Raynaud de Lage)
Avouer que j'avais envie de trouver ça beau, parce que j'ai aimé à peu près tout ce que j'ai vu de chacun, et petite curiosité de voir comment cela allait fonctionner... si Bach ne serait pas le petit alibi, le vernis qu'il est parfois pour des chorégraphes, une facilité (comme si cela pouvait l'être autrement qu'en le niant – comme quand on entend une cantate diffusée dans une pièce, mais pas trop fort pour ne pas gêner la conversation)
Et c'est de la danse, le plaisir de danser, mais aussi la musique, respectée, soutenant, réglant la danse, sans en faire une épure. Je l'ai cru, en tout cas, me souvenant peut-être de leurs mots, je ne sais pas, je n'analysais pas.

Dans la nuit, la violoniste sur le devant et au centre du plateau, la musique... lever les yeux, passe un avion – écouter – au bout d'un petit quart d'heure sentir l'impatience d'une partie du public, l'ignorer, regarder le pignon éclairé à droite, écouter
Sortie à gauche de la musicienne, le projo qui est sur le devant gauche découpe une bande sur le mur - entrent les deux danseurs, danse dans le silence, sentir ce silence être porteur de la musique... des marches, des rythmes, des arrêts, des suspensions et retours, deux danses différentes, séparées et qui se répondent ou marquent en même temps les scansions, danses virtuoses, en correspondance ou à l'unisson, changements de tempi, et ce moment où la danse s'accompagne d'un bourdon murmuré – tenter de se souvenir des modulations du violon, volutes de velours et lumières, en regardant.
Plateau baigné d'une lumière presque uniforme qui semble venir des fenêtres de la façade côté place – retour de la violoniste, la chaconne, danse d'Anne Teresa de Kersmaker, puis reprise du duo, si l'on peut appeler cela ainsi, mettre quelques minutes pour réaliser que ce que je vois, en léger contrepoint ou accord merveilleux avec le violon, est ce qui vient d'être dansé devant nous - moments de contemplation attentive, quelques absences fatiguées, indépendantes du spectacle, des moments de pur bonheur.

Longs applaudissements, quelques sifflets (curieux, on peux ne pas aimer, et partir, peu l'ont fait - être choqués au point de protester je comprends mal)

au second rappel, nous avons eu droit à un mouvement de la partita, public debout, figé dans son mouvement, sauf deux ou trois femmes qui passaient près de moi, à l'angle vers la sortie en protestant parce que Bach y-en-a-marre... ce qui pouvait expliquer des sifflets mais pas leur présence.

retour dans la ville en fête
dîner, dormir, finir de faire sa valise, adresser adieu aux plantes, fermer volets bleus, appeler un taxi, être une calme vieille dame.

8 commentaires:

Pierre R Chantelois a dit…

Bach y en a marre. Dans une semaine cette appréciation sera oubliée et dans deux siècles sera toujours là pour notre bien-être mental et physique.

chri a dit…

J'y ai entendu un triste imbécile, il était le seul, crier rageusement: Vestiaire...
Lui-même!

Brigetoun a dit…

et puis, franchement, quelle idée de vouloir ajouter au strictement nécessaire pour la décence, un autre vêtement sur sa peau cette nuit !

Michel Benoit a dit…

Bon voyage...

Gerard a dit…

Extra ta photo de ton pied en avant sur le pavé

arlette a dit…

BRAVO pour le Final Chère "Vieille Dame... Digne" et Belles retrouvailles

marie a dit…

ah c'est magnifique encore belle Brigitte, -les fleurs de ta vie, tes impressions de la rue tout en mixe avec l'estrade tout devient un estrade
les mots sur le vent du festival-et si je les tuais tous Madame- oui il faut etre poli quand on adresse cette question
un autre voyage? bon voyage chère Brigitte.
Merci de plein coeur!

marie a dit…

merci beaucoup chère Brigitte, a l'année prochaine, same time same place pour le off!

je t'embrasse.