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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, juillet 22, 2013

Festival – jour 16 – passage au Cloître Saint Louis – Woyzeck de Josef Nadj – Sans doute


quiétude d'un dimanche matin..


Tant de choses à voir dans le off, ne savais plus quoi, crainte de me casser le nez, envie de chasser le sommeil par la marche plutôt que le repassage.. m'en suis allée au Cloître Saint Louis pour la conférence de presse du jour, contrairement à mon habitude

public qui va, vient, s'installe, flânerie sous les platanes (admiré la jarretière), vadrouille pleine de retenue (ou presque) entre les tables de la librairie

et puis écoute qui me confirme dans mon attente de ce qui sera mon dernier spectacle, jeudi, dans la cour d'honneur, Partita 2 de Anne Teresa de Kersmaker et Boris Charmatz


intelligence, sensibilité, une pointe d'humour... écoutais, en plaisir, n'ai rien noté ou cela aurait été trop..

Les ai plaint pour les effets de leur célébrité, ai réalisé qu'en prenant cette photo, ben, je...

et m'en suis rentrée, comme pouvais... pas si difficile, mais petit coup de pompe, juste de quoi m'autoriser grande paresse..

en début de soirée, grimper dans le haut du théâtre pour voir Woyseck ou l'ébauche du vertige, la participation, parmi les anciens invités, de Josef Nadj (dont j'aime le travail)
Avais lu la petite note du programme
Selon le chorégraphe Josef Nadj, Woyzeck, la pièce inachevée de Büchner, a longtemps été pour lui « une énigme dressée sur son chemin ». Il l'affronte en 1994 dans Woyzeck, ou L'Ébauche du vertige en cultivant le potentiel répétitif et fragmentaire qui se dégage des quatre ébauches rédigées par Büchner avant sa mort. Vision de la décomposition qui gagne les corps et les esprits, cette pièce à la frontière du théâtre, du mime et de la danse est un questionnement obsédant sur la nature humaine et la marche inexorable du destin.

Piano, bruitages, cris inarticulés – un monde figé ou ankylosé, même dans la violence – danse se bloquant en tableaux vivants – et les corps se traitant mutuellement comme des marionnettes – un monde à la Bosch, où un jeune corps est façonné en roi des ribauds (sans doute pas cela, mais l'image y est) chevauchant une botte de paille
avais trouvé une vidéo (c'est un très ancien spectacle)
étais entre attention à ce que je voyais, plaisir et un mal être de plus en plus grand, qui m'a fait descendre les escaliers, magnésium en bouche et brumisateur en main sans même attendre les saluts... fort, intelligent, maîtrisé, mais très différent de mon emballement dans la cour d'honneur il y a quelques années.

J'étais si fontaine affaiblie que j'ai un peu hésité à repartir vers les Carmes et Sans doute de Jean Delore, d'autant que j'avais lu le matin sur Facebook un avis très négatif d'une avignonnaise éditrice... mais mon esprit de contradiction me poussait à vérifier par moi-même

Attente longuette mais en discussion détendue, juste ce qu'il me fallait 

et même si j'étais loin dans la file d'attente ai pu avoir Ma place au deuxième rang sous la gargouille (d'autant plus proche de la musique, ma voisine se bouchait discrètement les oreilles, ce que je trouvais exagéré)


avais lu
Oratorio électrique, spectacle musical, théâtre fragmentaire, Sans doute est à la croisée des chemins. Il réunit les douze comédiens, musiciens, chanteurs qui accompagnent Jean- Paul Delore depuis plus de dix ans, dont Dieudonné Niangouna qu'il a rencontré à Brazzaville. Sans doute raconte des rencontres, des hasards, des voyages, des cultures multiples qui se croisent et dialoguent... union d'univers musicaux et de paroles multiples, venus de continents différents, du sud au nord, d'est en ouest. D'Afrique du Sud au Brésil, des deux Congo au Japon, du Mozambique à la France, des artistes sont là pour faire entendre leurs créations ou celles de leurs amis. Autour des chansons et textes de Jean-Paul Delore gravitent ceux de Mia Couto, Eugène Durif, Dieudonné Niangouna, Sony Labou Tansi, Nicholas Welch, ainsi que les paroles improvisées sur la scène ou « écrites au bord du plateau » pour constituer un voyage dans les territoires parcourus et raconter une aventure artistique d'une décennie. Aux musiques composées spécialement au cours des spectacles précédents de Jean-Paul Delore se joignent des improvisations, savantes ou bricolées, jazzy, bruitistes, électroniques ou rock...
Je sais qu'il ne faut pas trop se fier aux présentations des programmateurs, j'avais tout de même envie d'y aller voir.
Et j'ai aimé, sincèrement, cette musique tantôt douce et raffinée, le plus souvent forte, brutale parfois, et tout autant raffinée, les voix qui disent des textes que ne comprenais pas toujours, mais si je perdais un peu de la révolte qui paraît-il prédominait, cela ne comptait guère pour moi, en brésilien, en français, ou autres, ils s’inséraient dans la composition de ce qui m'a semblé être, en effet, un oratorio.
Il y avait des personnalités contrastées et fortes, et unies, de chanteuses, de bons
musiciens, un beau travail table de mixage et voix d'une jeune femme, 

et un Dieudonné Niangouna en longue robe collante de soyeux tissu gris perle disant parfois, mais aussi se lançant dans une danse échevelée à travers les gradins, chantant...

sortie, requinquée et retour dans la chaleur de la nuit sur la ville. Mais maintenant sommeil et faim.

9 commentaires:

JEA a dit…

un billet ?
"la composition de ce qui m'a semblé être, en effet, un oratorio...".

Dominique Hasselmann a dit…

Anne Teresa... comme l'année dernière et les années d'avant...

Si vous êtes requinquée, alors, c'est bon signe.

Pierre R Chantelois a dit…

La rue s'anime, grenouille, se fait dense. Elle adopte sa personnalité comme les beaux lieux de la culture.

crederae a dit…

bonjour Brigetoun ah c'est magnifique encore ce jour au festival.

merci pour avoir décrit la piece Sans Doute-personnalites contrastés, et fortes et unies de chanteuse-
table de mixage -comme les photos de vos rues plein de musique et couleurs et la belle description de la piege dessous le gargoyle ha ha. magnifique
belle journée magique.

Michel Benoit a dit…

Nadj plein de terre...
j'ai déjà vu ça quelque part !
:D)

Brigetoun a dit…

Michel c'est très différent, là on n'est pas dans la terre mais dans un petit espace clos encombré poussiéreux et crayeux

la Mère Castor a dit…

Sans doute, beaucoup aimé, revigorant, brillant,énergique, plein de souvenirs musicaux, Magma, Gong... Et cette imposante chanteuse (croisée hier soir au Potager) clouant le bec du spectacle d'un coup de castagnettes.

Gérard Méry a dit…

Tu es allé lentement à la conférence de presse...c'est drôle non ?

Brigetoun a dit…

oui ! mais il faut être, toi, Gérard pour le repérer