quiétude d'un dimanche
matin..
Tant de choses à voir
dans le off, ne savais plus quoi, crainte de me casser le nez, envie
de chasser le sommeil par la marche plutôt que le repassage.. m'en
suis allée au Cloître Saint Louis pour la conférence de presse du
jour, contrairement à mon habitude
public qui va, vient,
s'installe, flânerie sous les platanes (admiré la jarretière),
vadrouille pleine de retenue (ou presque) entre les tables de la
librairie
et puis écoute qui me
confirme dans mon attente de ce qui sera mon dernier spectacle,
jeudi, dans la cour d'honneur, Partita 2 de
Anne Teresa de Kersmaker et Boris Charmatz
intelligence,
sensibilité, une pointe d'humour... écoutais, en plaisir, n'ai rien
noté ou cela aurait été trop..
Les ai
plaint pour les effets de leur célébrité, ai réalisé qu'en
prenant cette photo, ben, je...
et
m'en suis rentrée, comme pouvais... pas si difficile, mais petit
coup de pompe, juste de quoi m'autoriser grande paresse..
en
début de soirée, grimper dans le haut du théâtre pour voir
Woyseck ou l'ébauche du vertige, la
participation, parmi les anciens invités, de Josef Nadj (dont j'aime
le travail)
Avais
lu la petite note du programme
Selon le chorégraphe
Josef Nadj, Woyzeck,
la pièce inachevée de Büchner, a longtemps été pour lui « une
énigme dressée sur son chemin ». Il l'affronte en 1994 dans
Woyzeck, ou L'Ébauche du
vertige en cultivant le potentiel répétitif et
fragmentaire qui se dégage des quatre ébauches rédigées par
Büchner avant sa mort. Vision de la décomposition qui gagne les
corps et les esprits, cette pièce à la frontière du théâtre, du
mime et de la danse est un questionnement obsédant sur la
nature humaine et la marche inexorable du destin.
Piano,
bruitages, cris inarticulés – un monde figé ou ankylosé, même
dans la violence – danse se bloquant en tableaux vivants – et les
corps se traitant mutuellement comme des marionnettes – un monde à
la Bosch, où un jeune corps est façonné en roi des ribauds (sans
doute pas cela, mais l'image y est) chevauchant une botte de paille
avais
trouvé une vidéo (c'est un très ancien spectacle)
étais
entre attention à ce que je voyais, plaisir et un mal être de plus
en plus grand, qui m'a fait descendre les escaliers, magnésium en
bouche et brumisateur en main sans même attendre les saluts... fort,
intelligent, maîtrisé, mais très différent de mon emballement
dans la cour d'honneur il y a quelques années.
J'étais
si fontaine affaiblie que j'ai un peu hésité à repartir vers les
Carmes et Sans doute de Jean Delore, d'autant que j'avais lu
le matin sur Facebook un avis très négatif d'une avignonnaise
éditrice... mais mon esprit de contradiction me poussait à vérifier
par moi-même
Attente
longuette mais en discussion détendue, juste ce qu'il me fallait
et
même si j'étais loin dans la file d'attente ai pu avoir Ma place au deuxième
rang sous la gargouille (d'autant plus proche de la musique, ma
voisine se bouchait discrètement les oreilles, ce que je trouvais
exagéré)
avais
lu
Oratorio électrique,
spectacle musical, théâtre fragmentaire, Sans doute est à la
croisée des chemins. Il réunit les douze comédiens, musiciens,
chanteurs qui accompagnent Jean- Paul Delore depuis plus de dix ans,
dont Dieudonné Niangouna qu'il a rencontré à Brazzaville. Sans
doute raconte des rencontres, des hasards, des voyages, des cultures
multiples qui se croisent et dialoguent... union d'univers musicaux
et de paroles multiples, venus de continents différents, du sud au
nord, d'est en ouest. D'Afrique du Sud au Brésil, des deux Congo au
Japon, du Mozambique à la France, des artistes sont là pour faire
entendre leurs créations ou celles de leurs amis. Autour des
chansons et textes de Jean-Paul Delore gravitent ceux de Mia Couto,
Eugène Durif, Dieudonné Niangouna, Sony Labou Tansi, Nicholas
Welch, ainsi que les paroles improvisées sur la scène ou « écrites
au bord du plateau » pour constituer un voyage dans les territoires
parcourus et raconter une aventure artistique d'une décennie. Aux
musiques composées spécialement au cours des spectacles précédents
de Jean-Paul Delore se joignent des improvisations, savantes ou
bricolées, jazzy, bruitistes, électroniques ou rock...
Je
sais qu'il ne faut pas trop se fier aux présentations des
programmateurs, j'avais tout de même envie d'y aller voir.
Et
j'ai aimé, sincèrement, cette musique tantôt douce et raffinée,
le plus souvent forte, brutale parfois, et tout autant raffinée, les
voix qui disent des textes que ne comprenais pas toujours, mais si je
perdais un peu de la révolte qui paraît-il prédominait, cela ne
comptait guère pour moi, en brésilien, en français, ou autres, ils
s’inséraient dans la composition de ce qui m'a semblé être, en
effet, un oratorio.
Il y
avait des personnalités contrastées et fortes, et unies, de
chanteuses, de bons
musiciens,
un beau travail table de mixage et voix d'une jeune femme,
et un
Dieudonné Niangouna en longue robe collante de soyeux tissu gris
perle disant parfois, mais aussi se lançant dans une danse échevelée
à travers les gradins, chantant...
sortie,
requinquée et retour dans la chaleur de la nuit sur la ville. Mais
maintenant sommeil et faim.
9 commentaires:
un billet ?
"la composition de ce qui m'a semblé être, en effet, un oratorio...".
Anne Teresa... comme l'année dernière et les années d'avant...
Si vous êtes requinquée, alors, c'est bon signe.
La rue s'anime, grenouille, se fait dense. Elle adopte sa personnalité comme les beaux lieux de la culture.
bonjour Brigetoun ah c'est magnifique encore ce jour au festival.
merci pour avoir décrit la piece Sans Doute-personnalites contrastés, et fortes et unies de chanteuse-
table de mixage -comme les photos de vos rues plein de musique et couleurs et la belle description de la piege dessous le gargoyle ha ha. magnifique
belle journée magique.
Nadj plein de terre...
j'ai déjà vu ça quelque part !
:D)
Michel c'est très différent, là on n'est pas dans la terre mais dans un petit espace clos encombré poussiéreux et crayeux
Sans doute, beaucoup aimé, revigorant, brillant,énergique, plein de souvenirs musicaux, Magma, Gong... Et cette imposante chanteuse (croisée hier soir au Potager) clouant le bec du spectacle d'un coup de castagnettes.
Tu es allé lentement à la conférence de presse...c'est drôle non ?
oui ! mais il faut être, toi, Gérard pour le repérer
Enregistrer un commentaire