météo
Dans le silence de la
ville, quelques pas en dehors de l'antre et du désert internet,
lever les yeux, voir la gouttière noyée d'un reste d'obscurité, le
ciel qui s'éveille lentement au bleu.
Petit vent aimable mais
corps véhément, se laver les cheveux, laisser le passage du temps
adoucir... sortir dans l'après-midi, pour une petite expédition
vers les containers devant les remparts, hésiter à aller rendre
visite au fleuve, rentrer.
vu avant d'en finir
avec samedi
après les Maîtres fous de Jean Rouch, et
avant de souper en lisant les dernières pages de Retour pôle
emploi, la moitié
environ de au coeur de la voie lactée
http://www.arte.tv/guide/fr/044765-000/au-coeur-de-la-voie-lactee?autoplay=1,
s'émerveiller des images, des sourires des scientifiques, de la
naissance et de la mort des étoiles..alphabet
me maudire un instant pour cette idée que j'ai eue, m'en féliciter parce qu'elle me force à tenter de balayer le "à quoi bon" – dire g, noter
garde –
tendu, yeux mobiles, bien droit, il guette... je passe devant lui et
son regard, je me demande si vraiment il nous protège, me sens un
peu comme un coupable observé, un objet... je dérive là –
regarde, Brigetoun, sur l'image, ce n'est qu'un pigeon - mais le mot
me fait toujours un peu peur, m'agace pour l'idée d'espionnage qu'il
évoque, éveille, au mieux, quand ce n'est pas une agressivité
sourde d'animal en cage, une idée de crainte, puisque garde suppose
danger.
Le
trouve beau en fait, découpé sur le monde, vigilant.. ça va mieux,
c'est un joli mot vigilance... reste cette tendance à faire rimer
sécurité et perte de toute liberté.
les gens –
nous,
vus par nos yeux méprisants, comme on dit eux.
Je
gomme, je reprend : nos
gens,
affirmation d'un lien, mais surplomb, cela ne s'arrange guère...
recommençons
: les
gens de guerre, les gens de mer, ouf,
il n'y a plus de jugement, juste une petite chanson, un petit côté
boîtes juxtaposées... un confort, et rien n'empêche que des gens
de mer soient poètes, ou brigands, ou paillards, ou sages marchands,
ou...
et il y a ce beau
moment où les gens deviennent les amis.
gentil – en
brigetounien la principale qualité – sans rien de mièvre - assez
fort pour ne rien craindre et ne rien attendre, assez intelligent
pour regarder, voir les qualités de l'autre et s'y adresser, aimable
bien entendu, attentionné sans doute, souriant quand il le faut, et
uniquement quand il le faut, indifférent peut-être un peu, mais
juste pour que les libertés cheminent ensemble, présent quand c'est
nécessaire, protecteur quand on le veut bien... la merveille est que
j'ai rencontré des êtres doués de cela.
Croire en
la gentillesse d'un homme a suffi a me rendre amoureuse, et rien ne
me prouve que je l'avais mal jugé, l'erreur était dans l'excès de
mon sentiment.
gouverner – ma
foi, il faut bien que certains s'en chargent pour simplifier un peu
nos vies, le malheur est qu'ils en soient si rarement capables, et
que la somme de nos intelligences, stupidités, indifférences,
ignorances, intérêts, idéaux soit le seul et souvent le pire moyen
de les choisir.
gueule –
merci, messire lion, de m'éviter de penser à mon visage... merci,
messire lion, d'avoir gueule si accommodante – oui mais, en
héraldique, gueules
est rouge ! Pour mes rencontres journalières, ou presque, je me
réjouis que tu sois de pierre blanche, libre de cette obligation de
se nourrir qui est notre lot, animaux vivants que nous sommes...
M'est
avis que suis spécialement stupide ce jour, en dérive, dans le
n'importe quoi, le sentencieux futile, en finir... bon, juste :
guimauve – la
déteste
dans la littérature, dans la musique, dans la peinture, dans les
sentiments - les aime bien dans ma bouche, quand viennent du bon
faiseur, sans gélatine ou presque, les aime assez, juste un peu
moins (il faut bien dire que c'est un peu croquer dans du vent, du
vent parfumé, légèrement sucré, du vent bizarrement un peu mou et
spongieux, mais du vent tout de même) que les merveilleux loukoums
qui barbouillent les lèvres de sucre et s'épanouissent en saveurs.
Adieu
derniers lecteurs.. nous sommes en vacances (et là outrageusement pour ce qui est de moi)
10 commentaires:
Le souvenir remonte de guimauves achetées enfant chez le confiseur du coin. En forme de petits sabots couleur ocre d'une époque d'avant les colorants et des vrais bonheurs de bouche.
Ces sabots succulents ont depuis pris leur chemin et ne sont jamais revenus.
Et pourtant cet alphabet vous va si bien.
Garde, gentil, gueule de lion, toutes vos réflexions nous sont précieuses, plaisirs comme vos loukoums.
L'été les lecteurs sont migrateurs et se rabattent soudainement sur votre site comme font les corneilles le soir.
G apprécié.
Les Maîtres fous, de Jean Rouch. Vu cela en cinéma d'Art et d'Essais en son temps. Le cœur bien accroché.
L'article " Gouverner " est à mettre en exergue. Rien ne manque, rien de trop : je garde pour moi.
Bouffé, le G, par le pigeon !
Par ici, les fraises ont encore du goût, d'où cette recette pour vous :
- 500 gr de sucre et 25 cl d’eau direction une casserole pour un sirop. Progressivement de feu doux à moyen, tourner, le temps que le mélange épaississe et blanchisse mousseusement (environ 20-25 mn pour qui a le culte du temps).
- 10 feuilles de gélatine sont invitées à se prélasser dans de l’eau froide pour ramollir.
- Réussir brillamment un jus en mixant une barquette de fraises fraîches (résultat concret pas loin des 175 ml).
- Une petite casserole pour ce jus de fraise, jusqu’à ébullition svp, puis, hors du feu, ajouter les 10 feuilles de gélatine qui doivent fondre.
- Monter deux blancs d’oeufs.
- Enrichir le sirop avec le jus de fraise en filet et mélanger progressivement.
- Verser au fur et à mesure cette préparation dans la neige des blancs d’œufs, vous battre bravement pendant 3-4 mn. S’il est sympa, le tout reste mousseux.
- Recouvrir toute la surface d’une plaque de four avec de papier sulfurisé, huiler légèrement.
- D’un auguste geste, version la préparation sur toute la surface, recouvrir d’une seconde feuille de papier sulfurisé huilée elle aussi.
- Confier à un frigo pour une nuit.
- Au retour au grand jour, foin des papiers sulfurhuilés, « talquer » la pâte – pile et face - avec un mélange subtil de maïzena et de sucre glace.
- Découper la guimauve selon votre douce fantaisie en finissant par « talquer » les côtés ainsi dessinés.
Ce sont les guimauves ardennaises mais à la Brigetoun...
euh merci :
pour la recette, savoureuse à lire
de me croire capable de la mettre en pratique, suis très très loin d'être maîtresse de maison ou cuisinière (n'ai guère touché une casserole entre vingt et soixante ans, d'ailleurs je n'avais pendant longtemps aucun mode de cuisson, mangeais salade et poisson cru ou en conserve)
Je n'aime pas trop le mot gentil il est quelque peu péjoratif.
souvent oui, et ça l'agace, parce que pas du tout en brigetounien - tente d'imposer ma langue
Je cherche le G pour la grâce qui côtoie la beauté. En lieu et place de la grâce se dresse parfois de façon inattendue sur ma route cette autre lettre G pour géhennes.
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