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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, août 12, 2013

G pour dimanche


météo

Dans le silence de la ville, quelques pas en dehors de l'antre et du désert internet, lever les yeux, voir la gouttière noyée d'un reste d'obscurité, le ciel qui s'éveille lentement au bleu.
Petit vent aimable mais corps véhément, se laver les cheveux, laisser le passage du temps adoucir... sortir dans l'après-midi, pour une petite expédition vers les containers devant les remparts, hésiter à aller rendre visite au fleuve, rentrer.

vu avant d'en finir avec samedi
après les Maîtres fous de Jean Rouch, et avant de souper en lisant les dernières pages de Retour pôle emploi, la moitié environ de au coeur de la voie lactée http://www.arte.tv/guide/fr/044765-000/au-coeur-de-la-voie-lactee?autoplay=1, s'émerveiller des images, des sourires des scientifiques, de la naissance et de la mort des étoiles..


alphabet
me maudire un instant pour cette idée que j'ai eue, m'en féliciter parce qu'elle me force à tenter de balayer le "à quoi bon" – dire g, noter

garde – tendu, yeux mobiles, bien droit, il guette... je passe devant lui et son regard, je me demande si vraiment il nous protège, me sens un peu comme un coupable observé, un objet... je dérive là – regarde, Brigetoun, sur l'image, ce n'est qu'un pigeon - mais le mot me fait toujours un peu peur, m'agace pour l'idée d'espionnage qu'il évoque, éveille, au mieux, quand ce n'est pas une agressivité sourde d'animal en cage, une idée de crainte, puisque garde suppose danger.
Le trouve beau en fait, découpé sur le monde, vigilant.. ça va mieux, c'est un joli mot vigilance... reste cette tendance à faire rimer sécurité et perte de toute liberté.


les gens – nous, vus par nos yeux méprisants, comme on dit eux.
Je gomme, je reprend : nos gens, affirmation d'un lien, mais surplomb, cela ne s'arrange guère...
recommençons : les gens de guerre, les gens de mer, ouf, il n'y a plus de jugement, juste une petite chanson, un petit côté boîtes juxtaposées... un confort, et rien n'empêche que des gens de mer soient poètes, ou brigands, ou paillards, ou sages marchands, ou...
et il y a ce beau moment où les gens deviennent les amis.

gentil – en brigetounien la principale qualité – sans rien de mièvre - assez fort pour ne rien craindre et ne rien attendre, assez intelligent pour regarder, voir les qualités de l'autre et s'y adresser, aimable bien entendu, attentionné sans doute, souriant quand il le faut, et uniquement quand il le faut, indifférent peut-être un peu, mais juste pour que les libertés cheminent ensemble, présent quand c'est nécessaire, protecteur quand on le veut bien... la merveille est que j'ai rencontré des êtres doués de cela.
Croire en la gentillesse d'un homme a suffi a me rendre amoureuse, et rien ne me prouve que je l'avais mal jugé, l'erreur était dans l'excès de mon sentiment.

gouverner – ma foi, il faut bien que certains s'en chargent pour simplifier un peu nos vies, le malheur est qu'ils en soient si rarement capables, et que la somme de nos intelligences, stupidités, indifférences, ignorances, intérêts, idéaux soit le seul et souvent le pire moyen de les choisir.


gueule – merci, messire lion, de m'éviter de penser à mon visage... merci, messire lion, d'avoir gueule si accommodante – oui mais, en héraldique, gueules est rouge ! Pour mes rencontres journalières, ou presque, je me réjouis que tu sois de pierre blanche, libre de cette obligation de se nourrir qui est notre lot, animaux vivants que nous sommes... 


M'est avis que suis spécialement stupide ce jour, en dérive, dans le n'importe quoi, le sentencieux futile, en finir... bon, juste :
guimauve – la déteste dans la littérature, dans la musique, dans la peinture, dans les sentiments - les aime bien dans ma bouche, quand viennent du bon faiseur, sans gélatine ou presque, les aime assez, juste un peu moins (il faut bien dire que c'est un peu croquer dans du vent, du vent parfumé, légèrement sucré, du vent bizarrement un peu mou et spongieux, mais du vent tout de même) que les merveilleux loukoums qui barbouillent les lèvres de sucre et s'épanouissent en saveurs.
Adieu derniers lecteurs.. nous sommes en vacances (et là outrageusement pour ce qui est de moi)

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Le souvenir remonte de guimauves achetées enfant chez le confiseur du coin. En forme de petits sabots couleur ocre d'une époque d'avant les colorants et des vrais bonheurs de bouche.
Ces sabots succulents ont depuis pris leur chemin et ne sont jamais revenus.

Claudine a dit…

Et pourtant cet alphabet vous va si bien.
Garde, gentil, gueule de lion, toutes vos réflexions nous sont précieuses, plaisirs comme vos loukoums.
L'été les lecteurs sont migrateurs et se rabattent soudainement sur votre site comme font les corneilles le soir.

Dominique Hasselmann a dit…

G apprécié.

jeandler a dit…

Les Maîtres fous, de Jean Rouch. Vu cela en cinéma d'Art et d'Essais en son temps. Le cœur bien accroché.

L'article " Gouverner " est à mettre en exergue. Rien ne manque, rien de trop : je garde pour moi.

Michel Benoit a dit…

Bouffé, le G, par le pigeon !

JEA a dit…

Par ici, les fraises ont encore du goût, d'où cette recette pour vous :
- 500 gr de sucre et 25 cl d’eau direction une casserole pour un sirop. Progressivement de feu doux à moyen, tourner, le temps que le mélange épaississe et blanchisse mousseusement (environ 20-25 mn pour qui a le culte du temps).
- 10 feuilles de gélatine sont invitées à se prélasser dans de l’eau froide pour ramollir.
- Réussir brillamment un jus en mixant une barquette de fraises fraîches (résultat concret pas loin des 175 ml).
- Une petite casserole pour ce jus de fraise, jusqu’à ébullition svp, puis, hors du feu, ajouter les 10 feuilles de gélatine qui doivent fondre.
- Monter deux blancs d’oeufs.
- Enrichir le sirop avec le jus de fraise en filet et mélanger progressivement.
- Verser au fur et à mesure cette préparation dans la neige des blancs d’œufs, vous battre bravement pendant 3-4 mn. S’il est sympa, le tout reste mousseux.
- Recouvrir toute la surface d’une plaque de four avec de papier sulfurisé, huiler légèrement.
- D’un auguste geste, version la préparation sur toute la surface, recouvrir d’une seconde feuille de papier sulfurisé huilée elle aussi.
- Confier à un frigo pour une nuit.
- Au retour au grand jour, foin des papiers sulfurhuilés, « talquer » la pâte – pile et face - avec un mélange subtil de maïzena et de sucre glace.
- Découper la guimauve selon votre douce fantaisie en finissant par « talquer » les côtés ainsi dessinés.
Ce sont les guimauves ardennaises mais à la Brigetoun...

Brigetoun a dit…

euh merci :
pour la recette, savoureuse à lire
de me croire capable de la mettre en pratique, suis très très loin d'être maîtresse de maison ou cuisinière (n'ai guère touché une casserole entre vingt et soixante ans, d'ailleurs je n'avais pendant longtemps aucun mode de cuisson, mangeais salade et poisson cru ou en conserve)

Gérard Méry a dit…

Je n'aime pas trop le mot gentil il est quelque peu péjoratif.

Brigetoun a dit…

souvent oui, et ça l'agace, parce que pas du tout en brigetounien - tente d'imposer ma langue

Pierre R Chantelois a dit…

Je cherche le G pour la grâce qui côtoie la beauté. En lieu et place de la grâce se dresse parfois de façon inattendue sur ma route cette autre lettre G pour géhennes.