météo et entrée en
jour
s'éveiller ou se
réveiller quatre fois, comme on tombe avec un sentiment d'urgence
hors du retrait, au coeur de la nuit, et aux petites heures, avant
que le ciel envisage l'aube - petit tour, noir qui s'impose, retour
entre les draps, se concentrer, entrer, avec une résolution qui se
dilue avec le passage, dans le sommeil, et puis l'aurore accomplie,
devinée fraîche, claire et délicieuse, et un essai, totalement
brumeux cette fois, de conscience du monde, de lecture... une chute
dans l'absence quiète de nouveau et un début de panique en voyant
l'heure.
Matinée un peu bousculée,
d'autant plus que les idées de petites activités s'imposaient avec
une efficacité inhabituelle, prendre temps de goûter lumière calme
et chaude au dessus de la cour, déjeuner avec deux heures d'avance
sur mes mauvaises habitudes, s'en remettre un peu, et s'en aller,
cherchant l'ombre, dans la chaleur des rues, vers toubib - échange
prudent, renouveler traitement, évoquer avec détachement surjoué
quelques problèmes, bloquer toute évocation de la fumée.
Lecture
flânerie
dans les Milles et une nuit en
dînant, effleurer, s'arrêter à l'histoire de Douce-amie, quelques
pages, en rester à cette belle façon d'entrer en sommeil
Toutes
leurs corolles se diadémaient des larmes des nuées ; et les
camomilles souriaient de toutes leurs dents au narcisse ; et le
narcisse regardait la rose avec des yeux profonds et noirs. Le cédrat
arrondi était la coupe sans anse ni goulot, et les limons pendaient,
boules d'or. Toute la terre était tapissée de fleurs aux couleurs
par milliers ; car le printemps était roi et dominait le bocage ;
car les fleuves féconds s'enflaient, et les sources tintaient, et
l'oiseau parlait et s'écoutait ; car la brise chantait comme une
flûte, le zéphyr lui répondait avec douceur, et l'air résonnait
de toute la joie.
Alphabet
c'est donc au tour de h, aspiré ou non - pris élan,
pas trop, surtout pas trop, sera toujours trop
haïr
– non, ami, sais-tu, faisons
la gueule éventuellement, méfions nous un peu, ne haïssons pas,
c'est renoncer, devenir comme l'autre, perdre.
Il
est des idées que je dis haïssables, mais elles sont surtout
méprisables et stupides etc... ceux qui pourraient être haïs, ce
sont ceux qui les font circuler, qui mettent leur nom, leur renom,
leur poids, leur familiarité avec moi ou toi, en jeu pour les
présenter comme évidentes ou discutables, si haine il doit y avoir
qu'elle soit froide, distante, pour que ta, ma raison reste intacte
dans ce petit combat (si je ne choisis pas lâchement de céder au
sentiment d'inutilité, et de tourner les talons)
Je
crois que pourrais me laisser aller à haïr ceux qui font du mal aux
plus faibles, aux désarmés, à ceux que j'aime.. je préfère la
détestation absolue, portée à incandescence.. ne pas se laisser
entraîner.
La
haine est laide et effrayante... assez pour que je me console de mon
insignifiance en pensant que je n'en serai vraisemblablement jamais
l'objet.. juste d'une exaspération.
halte
– oublier les aires sur le
bord de l'autoroute et savourer le mot – les derniers pas de plus
en plus lents et longs, déboucher en haut d'une longue pente, d'un
chemin qui se hisse en sinuant, s'asseoir ou rester debout,
immobiles, regarder le panorama – trouver une auberge avenante (les
poutres sont loin d'être indispensables), un banc, ou rien, juste
décider de sortir du flot humain, de faire un pas de côté, pour un
instant – poser son outil, son crayon, repousser sa chaise et
rejeter son buste en arrière, à distance de l'ordinateur, marquer
un temps.
héros
– admirable, et un peu
exaspérant parfois – qu'il n'oublie pas de se faire humble, de ne
pas parader, de rester merveilleusement simple, s'il veut garder
amour et gratitude des autres, qu'il leur laisse savourer, intacte,
la joie de l'enthousiasme – en vérité il faudrait que son acte ai
été un don inconscient, qu'il le trouve évident.
Pour
moi, il reste le plaisir, souvent, de saluer ce dépassement, et
d'espérer très timidement en être capable si nécessaire.
Et
puis il y a le petit héroïsme quotidien, et surtout celui,
éternellement renouvelé et stupéfiant, des invisibles, faibles,
dénués...
hier
– je l'oublie ou je commence
lentement à le métamorphoser.
hiver
– quand la nature se
recueille, reprend force et nous oublie, quand les maisons se font
asiles, quand les réunions se font intimes, avec le plaisir du vin
chaud et des marrons (deux choses que je n'aime pas) et puis la joie
des sports d'hiver qui semble être grande (un seul essai, qui ne m'a
pas conquise... retrouver les files, les attentes du métro, et un
embryon d'esprit de compétition...) -
une
très belle saison que je déteste férocement, sauf certains jours
de lumière froide et étincelante.
Homme
– un mot qui s'imposait comme
évident, incontournable... un mot trop vaste, incernable... je
passe,...
Pour
le vir ou le mâle, je salue amicalement les hommes intelligents, je
ris au nez (en me cachant par prudence) des autres...
Je
garde l'humain – et là c'est tout aussi vaste – parce que le
seul but qui me semble désirable, et désespérément difficile à
atteindre – est d'être digne de l'être, humain.
Je
garde aussi, bien obligée, la masse humaine que l'on malaxe,
oriente, commande, puisque j'en fais partie.
huluberlu
– parce que le mot est joli –
parce qu'ils sont indispensables, et que même quand ils sont
fatigants, ils sont non moins désarmants.
humilité
– mon amour pour les animaux,
les plantes, les gens humbles ou humiliés... mon humilité, je la
garde précieusement, c'est ma dernière fierté.
humour
– n'ayant pas d'esprit,
j'espère toujours être capable d'un humour qui ne soit pas trop
personnel, incompréhensible (pas toujours le cas)
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en arrière, s'arrêter à Halte !
11 commentaires:
Lorsque je vois la lettre H, je vois inexorablement ces heures qui tombent et qui basculent d'aujourd'hui à Hier. Et là je me mets à penser à cette grande fragilité de l'Humain. Et je suis incapable de passer outre à pensée délétère.
Il faudrait que je regarde en arrière si vous avez mis "célérité" dans votre alphabet.
non, pas grand amour pour le mot et puis le c ça débordait
hurluberlu j'aime ! à la fois nom et adjectif hurluberlu donc !
bien contente de voir le mot humour et son contenu
@ bientôt
Ai-je reconnu Georges MarcHal ?
Où trouvera-t-on du H ?
Aux Halles bien sûr...
Et on pensera à couper du bois...
à la Hache pour l'Hiver.
Home sweet Homme dit-on...
?
o_O
merci ô vous tous d'ajouter à la liste de mes regrets (supprimés ou venus trop tard... fou comme en cherchant pour une lettre me viennent, impératifs, importants, des mots pour les précédentes...) - faut que je me rappelle : pas plus de neuf, ou douze à l'extrême rigueur - vais mettre etc... voir en commentaires
Jorge Louis Borges :
- Tout homme est deux hommes et le plus vrai est l'autre."
Hauteur : Frédéric Boyer
- "Jamais je n'atteindrai les hauteurs
profondes qui font
renoncer qui font oublier."
J’arrive juste à l'heure H
Bien vu la" haine" sur le visage de pierre
"Herbe" !! je croyais en voyant le brin dans ta cour ..
mais l'esprit malin (Avignon ) dit "H"
Gérard, zut moi je n'y étais pas
Arlette je pensais à humilité
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