Dans l'antre, à l'abri de
la touffeur du jour, ai lu, sans trop avoir à lutter pour garder
yeux ouverts – pour le crâne n'en réponds pas – les échanges
des vaillants vases-communicateurs (euh... faudrait trouver mieux, ne
le puis) d'août, avec le plaisir de sentir dans la plupart le réel
et si agréable soin de l'échange
prendre livre proche de
soi et partir de son incipit
Danielle Masson
http://deboitements.net/spip.php?article436
la tienne, la mienne,
la vérité à partir de «petit
art de la fuite» de Enrico Remmert
une
très réussie litanie alternée pour deux … allez y voir
La mienne
Ta mauvaise foi… ta
mauvaise foi !!!
La tienne
Écoute ! rappelle-toi.
C’était à 5.55 précises ce mardi-là
et
une phrase (idiote)
comme ça, à partir de «les
taches du léopard» l'un des contes des «histoires comme ça» de
Rudyard Kipling
comme
le dit Danielle Masson, une très longue phrase, et on est prié de
voir un sourire de coquetterie ou de politesse dans le mot entre
parenthèse... se lancer, retenir son souffle, filer le long de cette
histoire des temps d'avant tous les défauts (temps raconté par
antithèse en parlant desdits) en rencontrant des hérissons
forcément suicidaires, un australien, un kangourou amené par la
vêture du précédent, les filles léopards et leurs familles, des
singes et beaucoup d'autres qui furent embarqués dans cette nouvelle
société, etc...
fort heureusement (on a
choisi une histoire qui se termine bien), la petite d'un léopard, en
tombant amoureuse d'un ocelot, donnera naissance quelque temps plus
tard à l'élu, au patron : un animal tacheté (il en aura fallu du
temps, n'est-ce pas ?) qui deviendra naturellement (après dépeçage)
le premier modèle de slip léopard, ce must-have qui détrônera
rapidement, et de loin, le slip kangourou,...
Bordeaux
Bordeaux, l'errance –
ayant déjà parlé des
différents lieux qu'elle a habités dans cette ville, s'applique à
ne pas recommencer, et donc parle de l'errance, de l'apprentissage
de l'errance, et de la sédentarité, de ces moments difficiles, le
début dans la vie indépendante, si je comprends bien, quand on a si
peu
Et du début. De
l’errance. Certains lieux jalonnent ce parcours. Des lieux publics.
Qui ne coûtent rien. Voilà ce dont je me souviens. Pas de virées
dans les bars. Pas de concerts.
Une présence constante, dans les mêmes lieux. Une insistance à y
revenir encore et toujours... et
elle en fait la liste, et elle en parle, bien, de ces lieux
et
Christopher Sélac
http://gadinsetboutsdeficelles.blogspot.fr/2013/08/christopher-selac-de-lautre-cote-du.html
pérégrinations
bordelaises (qui ont fini par
arriver un peu avant 19 h)
un
petit périple dans ses lieux de mémoire dans la ville comme
Le parc Lescure
Une enclave, au cœur
de la ville, qui se devine surtout par la clameur qui en monte, et
qui les jours de vent d'Est assez soutenu portait jusqu'à nos
fenêtres ouvertes, avant que les klaxons parfois n'égayent la nuit.
Oui, trente mille personnes peuvent vibrer à l'unisson d'une même
émotion. De tous âges, de tous lieux, de toutes conditions
regarder photos,
écouter
températures
géographiques découvert en
rentrant du concert
sa
voix délicate et un peu voilée et des chants d'oiseaux
tu veux répondre elle
dit que c'est un peu trop loin un peu trop profond qu'elle vit pas à
cette température rentré dans la peau ou les gencives elle ne sait
pas où se dépose le timbre...
et
François Bonneau
http://grandemenuiserie.fr/spip.php?article95
le sas sur le toit –
la voix de François Bonneau, deux photos du même et son texte qui
dit ce qui se passe là, sur ce toit où une piscine domine la mer
….même si cet entre
soi, cet entre nous, cet entre eux, même si cet entre sas implique
le contact facile et distant, même si cet entre sas prévoit la
discrétion....`
Super-Woman
Camille
Philibert-Rossignol
http://flaneriequotidienne.wordpress.com/2013/08/02/pourquoi-la-culotte-de-wonder-woman-etait-elle-bouffante-par-camille-philibert-rossignol-vase-communicant-aout-2013/
pourquoi la culotte de
Wonder Woman était-elle bouffante ?
Voilà
une
interrogation existentialo-stylistique
à laquelle elle tente de répondre – en détaillant les
circonstances de sa recherche
Pendant
que j’use mes fonds de bloomers en satin à tenter de filer des
métaphores branlantes tout en sirotant pour me réhydrater par ces
grandes chaleurs, un mélange d’apéritif de gentiane et de crème
de cassis, véritable petit Jésus en culotte de velours qui ne s’use
qu’assis et gouleyant à souhaits, pendant que je m’hydrate par
ces chaleurs torrides, je réalise que j’arrive en bas de mon doc
OpenOffice. Qu’il me reste une photo à caser, celle de la
Servitude.
et
Super Ma ? Super quoi ?
Pourquoi
le monde des super-héros et super-héroïnes lui est-il étranger ?
Parce qu'il préfère s'intéresser aux arbres, et c'est très
joliment dit
Pas encore lu ou vu
mais suivrai cette recommandation bouche à oreilles. Je vais vous
avouer : j’ai tout de même une admiration pour un super-héros.
Mais c’est un arbre. Un ginkgo biloba. Mais pas n’importe lequel
! Celui d’Hiroshima. Ce ginkgo biloba qui fut au printemps 1946 la
première essence à repousser au milieu des ruines d’un temple à
1km de l’épicentre du premier bombardement nucléaire. Avec,
en prime, une belle interprétation linguistique de Sabine Huynh
à partir de photos
d'affiches ou enseignes proposée par l'autre
que comprennent les
passants à cette enseigne ? Que signifient AssAggiO et E UZO ?
Et bien lisez le, et
savourez cette recherche-dissertation-réflexion-dérive
J’ai à présent
l’impulsion presque violente d’entrer et déguster des
d’échantillons d’Italie. Mais le local est encore fermé.
J’appelle alors au téléphone Tintoretto, un ami de Venise, qui
travaille dans un bar (et peint pendant ses heures creuses).
Tintoretto rit bruyamment dans mon oreille : n’as-tu jamais entendu
parler des assaggini ?
C’est devenu une habitude, désormais, dans beaucoup de restaurants
et pizzerias, à Rome comme à Milan, de proposer des petits
morceaux, voire des échantillons de petites bonnes choses à manger
venant d’une tradition pauvre, auparavant fabriqués dans la rue,
un peu comme les crêpes françaises ou les tortillas espagnoles :
pizza à la coupe, supplì de riz, olives farcies, pâtes au four
refroidies et coupées en petits morceaux…
savourez
la suite
et
Dominique Hasselmann
http://leportraitinconscient.com/2013/08/02/une-femme-pas-tout-a-fait-seule-vasescommunicants-aout-2013/
une femme pas tout à
fait seule
pourquoi
choisir cette photo ? Parce que ce visage surmonté d'un autre, parce
que Tamara de Lampicka, parce que proximité des corps et visages au
théâtre contrairement à l'introversion du cinéma, parce que...
lisez le (et regrettez peut-être vous aussi de ne pas avoir vu..)
J’ai imaginé cette
représentation au théâtre des Déchargeurs (il porte le nom
étrange de cette rue, et cela lui va bien) : Gabriella – donc
Maria – est dans son appartement et la fenêtre s’ouvre sur un
autre horizon que celui dans lequel l’avait enfermé son mari.
(cliquer sur les liens si distingués et discrets, ils fonctionnent)
(cliquer sur les liens si distingués et discrets, ils fonctionnent)
rivière
Piero Cohen-Hadria
http://academie23.blogspot.fr/2013/08/un-texte-et-trois-images-de-piero-cohen_2.html
siffloter l'air du pont,
du fameux pont sur la rivière Kwaï, et se souvenir, du film, des
autres films où ont joué les acteurs, et partir sur l'aile des
souvenirs comme lui seul sait le faire, et tout un monde, avec des
émotions, des sensations etc... est là
ce mois de juin en
soixante, ce mois de juin, ce n’est pas une rivière non, mais la
mer, Carthage, je me souviens mais je ne sais pas si la force de
continuer me sera donnée, je ne sais pas exactement si, à ce
moment-là Frank Sinatra chantait mais à la radio, Ella Fitzgerald,
cette radio, c’était un matin et le feuilleton de la radio,
c’était à midi, j’étais alité -
et
d'une rive à l'autre à
propos de rivière
sept
belles strophes en vers justifiés avec
acrostiche et télostiche
rivière
diaprée d'or
incruste
lapislazuli
vierge
vivace le bov
idé
broutrumine midi
écrase
cuit et brûle
radeau
chambre à air
émotion
intemporelle
à partir
d'une photo de Barbara Albeck
Marianne
Desroziers
http://barbara-albeck.over-blog.com/article-vases-communicants-119195742.html
conversation
de poupées
entre
deux pauvres poupées délaissées, tristes et compréhensives -
Mais tu sais
bien que les adultes responsables lui auraient fait prendre des
cachets toute la journée, l’auraient droguée, soit disant pour la
soigner, c’est ce qu’ils font tous, comme si c’était la
solution...
et
Barbara Albeck
http://mariannedesroziers.blogspot.fr/2013/08/la-robe-rouge-du-vain-de-barbara-albeck.html
la robe
rouge du vain
et
les voilà, les poupées, devenues, un peu vaines, un peu provocantes
(?), poupées sur canapé au programme, à la télé..
Belles plantes
artificielles qui ne performent qu’à se faner dans faux décor de
maison de poupée. Partout les murs ont des oreilles et profusion de
caméras pour éphémère célébrité. Stars d’un instant, étoiles
filantes à peine aperçues déjà mortes, le vent sitôt en poupe
que déjà retourné, et qui prendront la porte pour satisfaire les
exigences d’un programme de lobotomisation massive.
Pauvres d'elles (en fait
ai jamais aimé les poupées, ni celles de la télé ni les baigneurs
ou filles de porcelaine
gravir
Anne-Charlotte Chéron
http://www.atelierdebricolage.net/?p=4040
en amots
sur des photos de Philippe Aigrain
trop
foisonnant pour être détaillé, en plusieurs entrées, tous ou
presque les sens de monter, gravir, grimper (oh que c'est laid, lisez
là plutôt, j'ai beaucoup aimé)
je suis allée au
désespoir dans cette période où me suis vue tenter de gravir
l’écrit.
C’est quand la suite ?
À quoi bon chercher
quand l’oubli finalise tout ?
Faire le vœu qu’un jour, il
soit possible de voyager léger.
Endommager la sous-face du pied
et de la langue, ne plus faire beau.
et
Philippe Aigrain
http://accheron-enmarges.blogspot.fr/2013/08/texte-de-philippe-aigrain-gravir-vases.html
gravir détailler
le mot jusqu'à arriver à l'écrire entièrement, détailler la
montée sur la montagne à partir de cette lettre, ces syllabes ou
mots, sous de belles photos de Morgane Tenoux
RAVI
Chauffés par le
soleil, les nuages s'animent de mouvements ascendants. L'éclaircie
possible s'échappe sans cesse. Puis soudain, tout s'ouvre..
les cartes
sur la carte
un
très beau texte autour de la cartographie, les mots, la carte, de la
mappe, la géodésie, le tracé..
Près de la mappe,
donc, de petits encriers et des cartouches pour les remplir - elle
m'en avait donné trois ou quatre et parmi elles une rouge que j'ai
gardée dans ma trousse une quinzaine d'années sans jamais m'en
servir ; des plumes, des plumiers, des grattoirs (ont-ils un autre
nom ?) ; des gommes très spéciales dont une longue comme un crayon
tenue dans une gangue de plastique (là, encore un cadeau et c'était
se distinguer, à l'école) (je me disais : chaque parent, de son
métier, rapporte quelque chose à l'enfant ; moi c'est de la
papeterie) ; un chiffon pour essuyer la plume ; une lampe de
dessinateur à bras articulé, qu'on peut tordre en tous sens mais
mieux vaut ne pas essayer ; enfin, un transistor,France Inter aux
commandes,
et
de l'interprétation
tel
est le titre d'un atlas, d'un atlas qui est décrit, collection de
cartes de France, et des questions que posent leur rapprochement,
peut être des solutions que ces rapprochements veulent imposer au
lecteur
chaque carte répond à
celle qui est en vis-à-vis. C'est ainsi : prenez une photo de vous,
placez-la à côté de celle d'un objet : ça a une signification,
plusieurs même. Changez l'objet, vous changez le sens. Maintenant
remplacez votre photo par celle d'un être cher, d'un être haï,
d'un président de la république, vous obtenez encore autre chose,
qui se surajoute au rapport que vous aviez établi précédemment, et
entre en relation avec lui, y fait écho. C'est comme ça que
fonctionnent tous les livres.
chambre
l(m)a chambre
d'ailleurs
aime
(comme son vis à vis) un texte aéré, en courtes notations, sans
autres reprises que ce refrain, qui vient irrégulièrement comme une
ponctuation, une inclinaison no veo nada que, avant d'arriver
à l(m)a chambre d'ailleurs, ou plutôt de cesser d'entendre
je brise l'étreinte
je
marche dans l'invisible brume électrique
je quitte le royaume du
perpétuel dream
ma chambre n 'est pas
cette surface habitable aux quatre murs égaux avec fenêtre et porte
fermées – ma chambre devient le quai des départs - de tous les
départs vers tous les pays tous les continents – le monde entre
dans l(m)a chambre d'ailleurs
et
tous les ailleurs, et tous les auteurs, et toutes les voix
et
aime – chambre d'avant,
chambre d'après, chambre et chambres oubliés, ce qu'est le souvenir
(et il y a là des chambres qui bercent ma fatigue dans des rêves
doux, me faisant oublier la mienne qui est neutre là, qui est celle
où j'écris en cet instant, et d'autres, certaines des miennes qui
furent parfois à oublier)
dans ma chambre
suspendue à un fil cent fois rompu cent fois noué ma chambre
alvéole coquillage cavité me reposer de cette autre que je suis
éveillée chambre à plans inclinés vertige chambre entre-deux à
demi-jour étendue limitée ma chambre au bord du gouffre entre tes
cuisses attenante à ce plein qui nous fait à ce vide inventé de
toutes pièces - [aménager l’espace puisqu’il nous est lié]
et puis m'en suis allée,
dans l'annonce de nuit qui nous vient de plus en plus tôt, vers les
Carmes, ai retrouvé Ma gargouille
ai regardé, attendu
pendant que les bénévoles s'affairaient avec bonhomie que le public
s'installait avec ses parts de pizza et verres, que les gens se
reconnaissait, que Madame le Maire saluait connaissances et
s'installaient, que le concert commence – plaisir grand : concert
(photos interdites ce qui m'arrangeait plutôt finalement) de Roberto
Fonseca (pianiste cubain, venu de la percussion, sensible, fort,
passablement merveilleux) et une belle équipe de musiciens – un
percussionniste (et coros) Joël Hierrezuela (un assez formidable
moment de dialogue, par les yeux, le geste, la musique entre lui et
Fonseca, soutenus par la batterie), un très bon guitariste Jorge
Chicoy, Ramsès Rodriguez à la batterie (là aussi un long dialogue
avec Joël Hierrezuela), Yandi Martinez, un peu lunaire et bon
musicien, guitare basse et contrebasse et, avec le plus beau sourire
du monde, un amour et plaisir évident de la musique (et la sienne
est belle) Cherif Soumano, kora et tama (un fort beau duo à écouter
avec un sourire extatique entre sa voix et celle de Fnseca, la kora
et le piano)
Pour donner une idée
partielle de ce que j'ai entendu, parce que la musique de Fonseca est
à la fois personnelle et très ouverte aux influences, tonalités,
ambiances différentes (et ajouter l'écrin du cloître) deux vidéos
trouvées en cherchant à me motiver parce que carcasse tirait
légèrement au moment de partir
seulement, comme au bout
d'une heure 3/4 environ, le couple assis derrière moi embrayait sur
confidences à mi-voix pendant que le piano me réclamait toute
entière me suis levée et tenue, debout avec les bénévoles au coin
du plateau... et comme étais lasse et très heureuse de ce que
j'avais entendu, au bout d'un morceau, et légèrement sans doute
avant la fin du concert, ai marché lentement sous les voûtes
écoutant, regardant
l'exposition de photos de Marie Borenstein
suis sortie, ai adressé
un dernier adieu à la façade, solide et irréelle, de Saint
Symphorien,
et suis retournée vers
l'antre, tout doux, tout doux dans les rues presque totalement
désertes maintenant et la place de l'horloge nonchalante.
8 commentaires:
« je suis allée au désespoir dans cette période où me suis vue tenter de gravir l’écrit »
« je brise l'étreinte, je marche dans l'invisible brume électrique, je quitte le royaume du perpétuel dream »
___
Encore un grand cru qu'il me faudra parcourir avec attention après m'être délecté de cette belle vision de « la place de l'horloge nonchalante »
Vaso-dilatation et musique : accord parfait.
Inventer une autre suite ou imaginer
Aime beaucoup ces premières phrases
Soir un brin mélancolique ? Peut- être déjà le déclin du jour trop flamboyant
merci pour tout, toujours (et la musique le piano (un peu la contrebasse) et tout le reste) (c'est l'été) (merci Brigitte) (on ne le dit pas assez mais on le dit et on le répète) PCH
Panne d'ordi, mes vases ne communiquaient pas si j'ose dire !
Merci Brigitte pour cette cartographie des états de la Vasecommunication Fédérale.
L'exercice de cartographie entrepris par Antoine et Anne m'a fait rêver à une carte des vases qui rendraient apparent l'ensemble des liens depuis la création de cette entreprise communicante.
bon courage à qui (vous ?) le tenterait
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