C’est
Debbie qui m’a fait découvrir la terrasse – entre nous, on
disait la terrasse : la cour intérieure de l’Outpost Café dans
Brooklyn.
Elle
m’y avait donné rendez-vous une fin d’après-midi ensoleillée
de septembre.
J’avais
été estomaqué par les lieux. Je l’avais dit. Debbie m’avait
répondu, sourire coquin, que je verrai, que New York recelait “une
foule d’espaces incroyablement secrets” (ce sont les mots exacts
qu’elle avait employés). Elle avait ajouté qu’elle m’en
ferait découvrir bien d’autres…
C’est
ce jour-là, alors que je venais de lui proposer de marcher un peu
avant de nous quitter, qu’elle m’avait dit tout de go : Tu sais,
j’en aime un autre. Passionnément. Mais si tu veux coucher –
juste coucher – il n’y a pas de problème, je suis partante.
Elle
portait un débardeur fuchsia si ma mémoire ne me fait pas défaut.
Sans soutien-gorge en dessous. Ses seins pointaient par transparence.
Finalement,
avec Debbie, ça n’a duré qu’un temps – bien trop compliqué.
Il est parfois difficile de partager.
Mais
j’ai pris l’habitude de retourner à la terrasse. À chacun de
mes séjours new-yorkais j’y fais un saut.
Il
est arrivé, une fois – c’était en mai – que je m’y retrouve
seul, totalement seul, une bonne heure durant. J’en ai profité
pour prendre des photos : des tables et des chaises, des plantes…
Les
bruits de la ville n’étaient que rumeurs lointaines, comme portées
par le vent. Je me suis demandé à quoi ressemblaient les lieux tard
le soir ou la nuit – si l’on pouvait espérer entendre des
dialogues de westerns ou de films policiers tomber des fenêtres
ouvertes des appartements au-dessus.
Une
autre fois, je me suis retrouvé assis à côté d’un couple, la
quarantaine. La femme racontait une histoire hallucinante : il était
question d’une fille amputée d’un pied, de ketchup sur le
moignon pour effrayer les passagers d’un train, d’une
tronçonneuse… Je ne captais que des bribes – c’était comme
autant de pièces d’un puzzle que j’essayais tant bien que mal de
rassembler.
Je
me rappelle que j’étais en train de me demander si elle parlait
d’un film ou d’un livre quand elle a sorti son Iphone pour
montrer de photos de sa sœur – My sister Miranda – que je
compris être l’héroïne – handicapée – de l’histoire
insensée.
Vous
avez compris que ce joli texte n'est pas de moi. C'est Olivier
Hodasava qui a bien voulu que cette histoire vienne se poser sur
Paumée, avec ses images (comment fait-il pour obtenir de telles
photos avec Google-street?) pendant que chez lui
http://dreamlands-virtual-tour.blogspot.fr/
(une belle adresse pour voyager en se souciant des détails) une, qui
a un tout petit peu de moi, mais pas uniquement, prétend préférer
les comptoirs mais s'attarde sur quelques terrasses.
Tiers
Livre et Scriptopolis sont à l'initiative d'un projet de vases
communicants : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog
d'un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les
échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des
liens autrement… "Ne pas écrire pour, mais écrire chez
l’autre.".
La
liste des participants, que j'espère correcte, se trouve sur
http://rendezvousdesvases.blogspot.fr
, dédié à ce seul usage, et ci-dessous, si vous le préférez.
9 commentaires:
Beau transport dans le temps new-yorkais... La terrasse n'est pas italienne, cette fois !
Je croyais que ta terrasse avait brusquement pris de l'essor
Beau texte
contente d'avoir pu échanger avec Olivier - contente de découvrir cette "terrasse" - je sens que m'y sentirais bien
Paumée adore, je crois, les terrasses ou les petites vues sur cour, alors elle est comblée comme nous sommes comblés. Texte et images.
Paumée aime bien les longer, les regarder quand elles sont piles de tables et chaises mais comme elle le dit chez Olivier n'aime pas tellement s'y installer
Superbes photos où visiblement la Google car a réussi à pénétrer.
N'arrivant pas à commenter chez Olivier Hodasava, je reviens ici partager le plaisir d'avoir revu bien des terrasses connues à Paris ou à Florence, avec la prise de conscience que j'écris plus volontiers sur les restaurants que sur les cafés !???
Tu aimes la pierre en général les façades en pàrticulier
Mais ce n'est pas moi là mais Olivier Hodasava un infatigable dénicheur de lieux insolites ou un peu délabrés sur google street news
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