météo
second
réveil, tardif et fort brumeux, oeil flou sur cafetière et choc des
premières gorgées, poser main sur coeur, faire tour sur twitter et
sur mes blogs préférés, tentative de penser au jour, en rester au
ménage, un peu mieux que tutoyé... à des factures, à préparer ma
liste pour l'opéra, en refoulant tout calcul fébrile que voulait
faire mon crâne
soleil
sur le jour, la ville, chaleur qui nous reste fidèle, affaiblie mais
encore bien présente, l'éventualité de la recherche de chandails
et autres reste dans un lointain indécis pour mon plus grand plaisir
Je
suis partie, en milieu d'après-midi, pour mon rendez-vous à la
banque par des rues baignées de chaleur et de lumière - les
trottoirs de mon extrémité de la rue Joseph Vernet reprenaient vie
: femmes entrant et sortant des boutiques, guère de paquets pourtant
–
Je
serai presque riche début octobre mais, comme la retraite tarde une
fois encore, je vais devoir respecter une austérité de quelques
jours et je suis passée devant l'opéra sans y entrer... frustrée
et me raillant de l'être - mon ordinaire est largement assuré, le
superflu ne va pas tarder à l'être... frustrée, avec plus de
raison, devant mon écran, parce que je n'avais plus de connexion.
Petite galère, tous les jurons dont je me souvenais, elle est
revenue...
Lecture
dans
la nuit, ai refermé Muette d'Eric Pessan sur les dernières
lignes, sur le retour, l'amorce d'évolution qui se heurte au monde
inchangé
Et
Muette se tait, se métamorphose en renarde et disparaît sous la
haie avant que ses parents ou les gendarmes n'aient eu le temps de se
ressaisir et de tenter le moindre geste
et, ce matin, je regarde la pile de livres que je garde
à côté de moi pour penser à les inscrire sur Babellio, qui,
flemme aidant, se hisse presque jusqu'à chanceler... je la salue
dévotieusement, passe mon chemin – je pense rentrée, pense désir
de plusieurs livres, décide d'attendre, de laisser l'envie mûrir ou
s'évanouir, le temps passer, éventuellement le poche arriver
(financièrement et plus encore, ou autant à tout le moins, pour le
plaisir de lecture – et puis un bon livre ne perd pas sa saveur)
alphabet
regarder la liste de mots en T, refuser tous ceux qui me
venaient à l'esprit sous la douche et qui n'y figurent pas,
m'étonner de leur absence et de la présence de certains autres, en
supprimer, scinder en deux le reste, qui est encore trop grand,
réserver la seconde partie pour dimanche, l'après-vases...
résister
à la tentation de n'inscrire pour cette lettre que le mot TOUT,
seul, suffisant.
Je tais la terre, le globe, l'humus,
l'argile à modeler, à mêler, le kaolin à cuire, la poussière à
fouler, et je ne m'arrête que sur une
terrasse
ou à vrai dire je ne m'arrête pas, je passe
mais je les regarde, les terrasses, je longe les haies
et j'aime qu'elles posent des fleurs au bord de mes pas, je me mets
une seconde dans la peau d'un des corps béant au soleil, je m'amuse
à comparer les tables et chaises qui leur permettent d'afficher leur
différence, dans la longue série alignée sur un côté de la place
de l'horloge, je m'amuse de ces parasols qui étaient tous ronds, qui
sont maintenant tout aussi unanimement carrés, je m'amuse surtout
des sculptures dressées le soir, pour leur sommeil, leur vacance.
tige
innombrables, frêles et robustes, courbées sous le
poids des feuilles et des fleurs, mais surtout les hauts murs vivants
des bosquets de bambous, un peu en retrait des plages, ceux près de
la ferme un peu avant l'embouchure du Hamiz, ou ceux longés après
le Palyvestre - et quand on les traverse on passe du sable, du
macadam au marécage, son contact, son odeur. - (Le Palyvestre, je
n'arrive pas à y penser comme à un aéroport civil, c'est toujours
pour moi le centre de ce petit groupe de marins, de pilotes, qui fut
un des cadres de mon adolescence, une petite société où j'étais
gras petit boudin boudeur et que j'ai fortement aimée)
toits
les toits de Provence, quand il entre dans la
composition quelques tuiles anciennes, leurs décrochements, leurs
emboîtements, et la douceur des teintes sous la lumière.
tombeau
Je ne veux pas de tombeau,
ni même une urne...
Je ne visite pas les
tombes de ceux que j'aime....
J'étais voisine du Père
Lachaise, je m'amusais de l'architecture des tombeaux, j'ai fait une
visite polie aux tombes des poètes et autres qui font partie de mon
petit Panthéon sans flonflon, mais c'était surtout mon jardin, un
endroit où marcher sans vélo et planche à roulettes, entre les
arbres (en évitant le coin où je me serais involontairement
transformé en voyeur (dit-on voyeuse ?))
Seulement, j'ai du goût
pour les tombes très anciennes, les gisants, la sculpture, en me
moquant un peu, de l'identité du mort qui le plus souvent n'habite
plus la tombe depuis longtemps... un peu davantage intéressée par
le rapport entre le commanditaire et l'artiste.
Me plaît modérément
celui de ce pape, Jean XXII, mais davantage ceux des cardinaux qui
étaient au Musée lapidaire et qui sont au petit palais, et surtout
celui, ne sais plus duquel, au beau visage long et au nez brisé –
j'aime la merveille qu'est le tombeau de Philippe le Hardi à la
chartreuse de Champmol et les pénitents qui le portent - je pense au
tombeau de Mignard à Saint Roch à Paris, et, mais là je me
contredis, à celui du Titien à Santa Maria Gloriosa dei Frari - je
me contredis parce qu'il est récent, banal, et que ce qui m'avait
attirée, retenue, c'était Le Titien et le beau volume de la nef,
les tombeaux de Saint
Denis et les cadavres d'Henri II et de Catherine de Médicis.
Ah ! et puis les gisants de
Fontevraud, et, laids mais fascinants, les tombeaux des couples
étrusques au Louvre, tant d'autres,
tortue
juste
parce qu'en cherchant je ne sais plus quelle photo, je suis tombée
sur celle-ci, sur l'une des tortues toulonnaises, dont j'ai appris la
mort, et qui était amie exaspérante, obstinée bouffeuse de pieds.
et
puis in mémoriam coupable du seul animal que j'ai possédé, dont
j'ai été responsable, enfant, parce que l'ai tuée en la lâchant,
sous le coup d'une surprise, en haut d'un escalier.
touristes
ce que
je suis incapable d'être, du moins en troupeau, guidée... et c'est
une des raisons pour laquelle mes rares voyages ont été pour
m'installer une dizaine de jours dans une ville à découvrir... et
que je ne le fais et ne le ferai plus maintenant où je ne suis pas
certaine de ne pas avoir besoin d'aide.
La
tentation idiote, parfois – très fugitive, caressée juste un
instant – de tirer la langue à certaines des cargaisons, quand
j'ai l'impression d'être élément du décor.
Suis
pas contente du tout de tout ceci, tant pis, suis pas capable de
mieux ce soir.
Venez
voyager avec autre que moi demain.
11 commentaires:
On passe chez vous, on vous accompagne dans vos déambulations, on se demande quel T on aurait choisi, on trouve que les vôtres sont des trouvailles, on regarde autour de soi, on cherche des T, on n'a pas envie que l'alphabet se termine.
Anecdotique: beaucoup de mal à vous imaginer " gras petit boudin boudeur".
Isabelle, merci, touchée de l'honneur que me faites gentiment
et me sens incapable de commenter chez vous ! zut
Francis oh que si ! bien gras et plus que boudeur - une adolescente pénible
Touristes en Avignon ou amateurs de T... (âtre ?) : difficile de faire le partage.
Seul le calme indique la fin de la représentation, comme dans les cimetières mis en scène.
Ah, qu'ils sont beaux les toits de Provence à toi !
L'heure du T ? Déjà ?
Je le siroterai dans les phoTos.
:D)
recette de la tarte aj'djote ? non, rassurez-vous, pas aujourd'hui
G. E. Clancier :
- "Nous qui sommes trace éphémère
Dans la merveille et dans l'effroi..."
Passer de la tige aux bambous, soit. Mais des bambous à vos souvenirs d'enfance et à ce quartier des marins, mais si mais si il y a bien de quoi être satisfaite de cet écrit...Continuez, ne serait-ce que pour vos lecteurs !
Très belle image d'herbes folles sur gouttière dévastée
TTTTrès bon TTTouT ça
..mais bien sur demain je reviendrais...tu aimes les voyages solitaires mais tu es toujours entourée.
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