Orage dans la nuit et
nuages sur mon image météo – réveil et matinée en accord,
sieste profonde, ne sais pourquoi j'avais un peu plus de mille ans... mais quand suis partie vers dix sept heures pour un début de visite
des expositions du parcours de l'art l'air était doux, les lécheurs
de vitrines détendus et la lumière belle.
Ça avait été : yeux
qui ne veulent pas s'ouvrir, idées flottantes en magma charmant et
muscles partis je ne sais où... regarder programme, fermer yeux,
forcer ouverture, regarder...
Me suis gendarmée et mise
en route parce que j'avais cela devant moi : le Parcours de l'art,
http://www.parcoursdelart.com/
avec des découvertes à faire, des trucs à négliger, des artistes
à retrouver, et le plaisir que l'artiste invité
ou vedette
soit Alain Timàr, dont je ne connais que les panneaux travaillés
sur lesquels sont appliqués de petits personnages (description
nulle) qui sont exposés dans l'entrée de son théâtre, le théâtre
des Halles (et ce remords cette négligence qui me prive de joies,
n'ai pas regardé les programmes de théâtre ni pris d'abonnement et
j'ai déjà manqué bon nombre de choses)
Le
vernissage de l'exposition la plus importante, au Cloître Saint
Louis, était ce samedi à 19 heures mais il était possible
d'anticiper, toutes les expositions ouvraient à 14 heures en
présence des artistes.
J'avais
décidé de commencer par l'exposition qui a lieu dans l'église des
Célestins, parce que c'est un des deux lieux où expose Timàr et,
tout autant, par goût pour le lieu.
Et
ça a été une débauche de photos, malgré le refus que les
oeuvres, l'éclairage opposaient à mes deux petits appareils, ou à
cause de.... alors, êtes prévenus (en ai pourtant détruit pas
mal... mais je garde celles-ci peut-être surtout pour moi, me
souvenir)
Le petit choc de ces deux femmes dans la pénombre en entrant, leur matière évoquant un bronze attaqué se diluant dans la lumière indécise.
et puis, dans la chapelle de droite, les mosaïques de pâte de verre de Bérénice Sajner, les photographes qui s'activaient et sa gentillesse
en
descendant, en faisant attention à la pente et au sol inégal, vers le
transept, entrevoir une envolée bleue dans le coeur, s'arrêter un
instant devant une vidéo insaisissable,
être
attirée par un miroitement dans la chapelle du milieu du transept
gauche, s'approcher, se délecter de la pluie de lumière de Silvia &
Lumia
tourner
un moment dans la suivante devant les oeuvres de l'atelier Marie
Laurencin (lieu de soin à médiation
créatrice du centre hospitalier de Montvafet)
et
puis s'attarder, en tournant pour voir les formes se changer selon
l'angle, et un peu sous les petits coups que donnait au tissu Aurore
Pélisson, auteur de l'installation, sous l'envolée de voile bleu et
blanc, et devant la longue robe à laquelle aboutissait la nef.
Et
dans la nef, se refusant à mes appareils, devenant fantomatiques,
retrouver les femmes d'Alain Timàr, repliées sur elles, devant les
panneaux peints et travaillés, l'impression de voir les boîtes que
je connaissais de lui devenues gigantesques,
regarder,
m'acharner à les distinguer, me sentir leur soeur, les fixer, en
jeter une moitié environ des photos prises, garder les évocations
qui me restent (devrais pas, tant pis)
avoir
le choc de découvrir cette autre évocation féminine (Xavier
Escriba) dans le bas côté.
Échanger
quelques mots avec des visiteurs, moins encore avec Alain Timàr,
faire mes adieux provisoires à ses personnages, sortir.
Le
soleil exaltait le jaune lattent des feuillages, parlait d'automne,
et les bras des femmes (pas moi, les jeunes) d'été..
suis
arrivée au cloître Saint Louis, baignant dans la paix d'avant vernissage et la douceur
de ce passage de saison...
dans
la grande salle du rez-de-chaussée, les photos de Sylvie Pesnel qui
cherche à écrire avec la lumière, qui me dédouanent un peu
(sourire) pour mes flous, sauf que sont moins volontaires et pleins
de sens
les
trois grands très faux Goya de Julian Burgos
le
charme des grands panneaux d'Amélie Joos
la
peinture d'Estelle Contamin dans laquelle, désolée, ne suis pas
entrée, son monde intérieur ne correspondant pas ce jour au mien,
même si je sentais qu'il aurait pu en être autrement, sans cet
entourage...
retrouver,
devant les formes de Sophie Lavaux (les aime, surtout la seconde) mon
amie Françoise, une des chevilles ouvrières, et furtivement Alain
Timàr.
et
décider, ce soir, d'en rester là, de garder les deux étages pour
un autre jour... avant que s'y ajoutent les traces des autres
expositions que je verrai ou non...
Je
n'ose plus demander pardon, ou le fait mais en interdisant toute
gentille contradiction.
11 commentaires:
Toutes ces photos permettent d'imaginer (et d'attendre) aussi la suite de votre parcours.
Avignon n'est pas qu'une mise en scène théâtrale...
J'aime beaucoup les panneaux d'Amélie Joos et l'avant-dernière
OH!! Merveilles !! et le fort désir d'y retourner , belle chance que tu as d'être sur place
Les voiles bleues et les femmes de bronze ,un régal que tes photos transcendent
Encore! encore !
Encore une belle visite, merci!
Merci de ce parcours en votre compagnie, dans lequel vous nous amenez. vous me donnez envie de faire un crochet, la semaine prochaine, entre Aix et Paris pour suivre vos pas. Bon dimanche à vous.
Toute l'humanité de ces "femmes repliées sur elle" d'Alain Timar. Elles sont émouvantes. Quel beau parcours dans cet Avignon automnal
Merci de me montrer ce parcours de l'art que je ne parcourrais sans doute pas à moins de quelque heureux hasard.
Cela me permet de constater que cette manifestation a atteint un niveau respectable !
Les femmes d'Alain Timár me rappellent son exposition "Eh ! les morts réveillez-vous" en 1989 dans le péristyle de l'hôtel de ville, qui m'avait à l'époque bien impressionné. Je n'en trouve pas d'image sur le net.
Quel parcours magnifique ! On aimerait le faire en suivant vos pas. Merci de nous indiquer ce chemin et ces belles rencontres . @allearome
Une inversion progressive du regard où ces créations deviennent compagnes de vie en ces pierres qui ont été maçonnées il y a si longtemps. Une douceur, une lenteur nimbent ce cheminement. On les retrouve dans l'écriture furtive comme fourmi entre les photographies.
Les femmes d'Alain Timár restent pour moi le plus passionnant ce cette expo.
Quel lieu magique. Je comprends pourquoi l'art brille parmi les meilleurs de France. Décidément Avignon ne fait rien comme tout le monde. Un parcours initiatique exceptionnel.
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