Brigetoun enfermée dans
l'antre (sa porte est bien verte, avec un heurtoir, mais pas si belle
et grande - toute petiote l'est, à l'échelle), ordinateur capricieux, pour maintenir tension et jurer - et les échanges
de vases communicants.
Ces échanges salués avec
gracieuse résignation par le chef des cosaques des frontières
http://lescosaquesdesfrontieres.com/
(mais ne le croyez pas quand il parle de Borislava), et qui comprenaient
sur une série de
photos de boutiques et de détails prises à New York à Little
Sénégal, Harlem par Angèle Casanova, un peu avant 8 heures, en
2012
Angèle Casanova http://commeunratfaitsonterrier.over-blog.com/la-rue-de-a-à-z
Les trottoirs de Harlem
étaient déserts ce matin-là. Les boutiques n’étaient pas encore
ouvertes. J’avais choisi à dessein cette heure transitoire pour
mon reportage afin d’éviter d’avoir à donner des explications
sur le pourquoi de ma démarche… ce que j’ai malgré tout du
faire régulièrement...
un
échantillon : Banque
Il vient retirer des
sous au guichet automatique. La banque, pimpante, proprette,
rassurante, lui souhaite la bienvenue. Lui, il n’en mène pas
large. Il se dirige vers la machine comme on recule face au gibet,
compose son code, attend. Il entend distinctement un roulement de
tambour. Son cœur, qui danse la gigue à l’intérieur de sa
poitrine. Il retient son souffle. Ma vie pour un bifton. Ma vie. Pour
un bifton. Ma vie. La machine cliquète. Un billet de 10 dollars sort
brusquement de sa gueule. Il le prend, le regarde tendrement,
l’empoche, et s’en retourne chez lui, plus léger, avec l’envie
d'embrasser le monde entier.
et
Giles Piazo
http://gadinsetboutsdeficelles.blogspot.fr/2013/10/gilles-piazo-blog-chommeunratfaitsonter.html
un
échantillon :
mur
Tu es d’ailleurs
resté un long moment devant le pan de mur, t’interrogeant sur la
signification technique du message et les vies dont il pourrait
témoigner, la manière dont les choses s’organisent dans ton dos,
tous ces rouages dissimulés qui font tourner les villes. Tu as fait
quelques hypothèses plausibles. Puis tu es reparti.
cheminer
François Morey
http://flaneriequotidienne.wordpress.com/2013/10/04/cheminer-lire-et-recopier-par-francois-morey-vases-communicants-octobre-2013/
cheminer, lire et
recopier
en
marchant
la nature, les prés et
les bois, l’eau qui court. Marcher sur un sentier tracé par des
milliers de pas avant les miens, cheminer à l’ombre des arbres,
s’arrêter au bord du torrent, humer l’odeur des résineux, des
fleurs, des foins, c’est la vie retrouvée.
se
souvenir d'un poème
de Chagall, recopiée dans son musée niçois, mais préférer les
chemins de grande randonnée qui suivent le littoral, comme le
sentier de Nietzsche
et
parfois de mon balcon
je vois
une
belle réflexion sur ce qu'est la vue pour nous, sur les moments
déprimés où on ne sait plus voir, méditation qui, par voir est
ce chemin qui use nos souliers, amène une belle citation de
Jacques Lacarrière (marche en forêt), en arrive la mort qui est au
bout de notre chemin, à l'acceptation,
On vit mieux dès que
cette mordante conscience du futur s’échappe de vous. Regarder
tout de même l’horizon ou le bout du chemin : voir les choses
telles que nous les voyons sans nous occuper de celles qui
demeureront cachées ou que nous apercevrons parfois, par d’autres
fenêtres, d’autres croisillons, d’autres balcons. Parfois...
Parfois, on se perd aussi. On croit voir, sentir, ressentir,
imaginer, croire, lire ou aimer. Et ce sentier ne mène nulle part.
Et vous étiez habitant, résident permanent de ce sentier… C’est
l’exil en permanence qui guide nos pas
et
avec Chagall et Nietzsche trouve sur le chemin la joie et la danse.
Nolwenn Euzen
http://www.ebookbychrisimon.com/apps/blog/show/33399989-vase-communicant-avec-nolwenn-euzen
Nous nous faisons. Il
faut dire que ce n'est jamais vraiment ça,
un
message : être en dehors, le voulant ou non, avec un petit coussin
entre soi et les autres
Non ce n'est pas de la
tendresse. C'est difficile de comprendre ce que c'est. D'ailleurs il
n'y a pas grand chose à comprendre. Déjà tu penses à des trains
de nuages poussés par le vent dans un immense ciel. Des étendues
légères en déplacement.
Une
douce plainte sur cette difficulté. Une recherche. Pas le besoin de
posséder, celui d'être aimé... bon je ne sais pas, et c'est
normal, la remplacer.
Je devines ta pensée,
je dois m'aimer la première. M'assoir sur mon petit coussin, dormir
dans mon petit berceau et me consoler au réveil. Me chanter une
berceuse. Je te dirai que je m'aime, tu entendras que je peux t'aimer
comme je m'aime. Avec un petit coussin entre les deux yeux.
et
Chris Simon
http://grandemenuiserie.fr/spip.php?article101
mon frigo
poème
pour un frigo (avec certains vers réduits à une lettre, ou mots
inscrits verticalement)
L
E
F
R
I
G
O
go
entre les ustensiles et
la poubelle
la vie aussi
go
écouter
Marlène Tissot
http://www.blogg.org/blog-80357-date-2013-09-30-billet-vases_communicants_marlene_tissot___heptanes_fraxion-1496564.html
un café mousseux mais
dégueulasse
une vidéo à écouter –
Brigetoun, paresseuse et lente, n'a passé la vidéo que trois fois
pour arriver à noter ce peu qui est dit de cette voix délicatement
neutre
on s'installe dans la
petite cour vert de gris – beaucoup plus de gris que de vert, ici
tout est goudronné, parce que le bitume n'a pas besoin d'être tondu
et même la peinture des bancs ne se souvient plus de sa peinture
d'origine
tranquille
désespérance qui ne veut pas se penser, reprendre le travail
puisqu'on en a.
et
Heptanes Fraxion
http://monnuage.free.fr/
une vidéo à écouter –
Brigetoun .... d°
images de rue la nuit,
musique de fond et une voix
je dis souvent je
dévies
souvent je divorce
souvent je bifurque
souvent sciemment, je
déserte, je dérive...
brèves
Christophe Sanchez
http://www.frth.fr/quoi/vases-communicants/breves,1
multiplie les brèves
savoureuses (5) avançant en
petits portraits dont
Grand vide.
Elle arrive et elle
s’entoure de ses manières. Des manières maintes fois répétées.
Des petites manies qui tapent sur les nerfs. Elle glousse face écran,
picore des textos, rabâche l’air du dernier morceau pêché sur
youtube, pose ses pieds n’importe où, scie le silence par
d’agaçants cris juvéniles. Puis repart pour laisser place à
l’harmonie. Et à un grand vide aussi.
et
vie
un poème – contempler
sa vie
Le temps disparaît
dans son regard.
Sous le soleil ou sous
la neige, il note les détails du passé. Il colore pour les autres
cette fresque invisible et sensible.
Certains passages sont
évidents, et lumineux. D'autres plus délicats. Ou intimes.
Autoroute - sur des
dessins ou un tableau de l'autre, un interview de l'auteur
Claudine Sales
http://colorsandpastels.wordpress.com/2013/10/04/les-vases-communicants-octobre-2013-echange-avec-giovanni-merloni-giovannimerloni-vas
La beauté des femmes,
des deux autoroutes et des croisillons qui renvoient immanquablement
à un monde coloré issu de l’imaginaire de ce conteur-poète.
Voyager avec lui est exquis et,
à propos de ces deux dessins de Giovanni Merloni, un entretien par
mail, qui est, comme son vis-à-vis, à lire impérativement
Car en fait chaque fois
que j’entame le dessin de base, un personnage entre en action sur
mon plateau (ou passerelle, ou fil invisible). D’habitude, le
premier personnage est une femme (qui reste souvent seule sur scène).
En fonction de l’attitude physique ou sentimentale de cette femme
(ou de cet homme), un deuxième personnage s’ajoute. Parfois, les
personnages deviennent nombreux au fur et à mesure que la scène se
constitue. D’ailleurs, selon les astrologues, je suis né dans la
semaine du théâtre. Et mes personnages risquent parfois de subir un
destin tout à fait incommode : les héros dramatiques
s’échangent en des marionnettes et vice versa. Et
la suite est d'aussi belle eau, qui mêle Rigoletto, les techniques
de dessin, Jules Verne, Pasolini, le dessin d'architecte etc...
et
Giovanni Merloni
http://leportraitinconscient.com/2013/10/04/autoroute-vers-le-luxembourg-discussion-autour-dun-tableau-de-claudine-sales-vases-communicants-octobre-2013/
autoroute vers le
Luxembourg
un
voyage dans le pastel de Claudine Sales,
...On a l’impression
de naviguer sur une montagne russe. Je ne peux pas tout voir depuis
le pare-brise encombré de lunettes et de mouchoirs. Alors je
descends pour regarder le ciel. Personne, aucune voiture. Est-ce que
le Luxembourg existe, est-ce qu’il est tellement petit que je l’ai
déjà dépassé ?...
suivi,
donc, de l'interview, fouillée, pertinente, intéressante, que vous
devez aller découvrir
CS : Comme je le disais
déjà, je fais du figuratif. Lors de notre voyage vers le Périgord,
à la hauteur de Metz, le lever du soleil et sa lumière rasante nous
ont réservé un concert de bleus, de roses et d’oranges écarlates;
je n’ai pas eu besoin de faire un effort d’imagination pour
dessiner, la nature est bien assez colorée comme ça !
et les ai toutes deux lues vraiment le soir
Un échange sanglant
vacances éternelles
pour Jean Hutin
un
récit, écriture ferme, l'histoire d'un mort devant un escalier
roulant, des spectateurs, du corps décapité, de Ryma Queno et
d'Oscar Kipps, enquêteurs, vous laisse savourer
L'odeur a mené Queno
dans la salle de bain. La baignoire remplie de sang impressionne. On
semble s'être amusés à ajouter à celui de la victime celui
d'animaux d'abattoirs. De retour à la cuisine, la seringue fourrée
dans un sac plastique elle laisse ses acolytes faire le petit boulot
:empreintes....
et
Dominique Hasselmann
http://artobazz.eklablog.com/dominique-hasselmann-marteau-en-tete-merlin-ou-pistolet-anesthesiant-v-a100445539
marteau en tête,
merlin ou pistolet anesthésiant
une petite nouvelle : un
narrateur (qui travaille à l'abattoir mais ça on ne le sait qu'un
peu plus tard), une maison, aimée assez au début, une vie
solitaire, une rencontre... un récit qui avance tranquille, une
cohabitation qui se fait évasive peu à peu (et les petits clins
d'oeil habituels à notre actualité comme la viande de cheval), la
femme qui, maquillée, sort seule … vous laisse suivre, la télé,
Tadeï,
Les heures passaient,
je n'arrivais pas à m'endormir. J'avais éteint le poste de télé,
l'avenue était silencieuse, le jour ne tarderait pas à se lever,
lui aussi
la
journée à l'abattoir et... devinez
Camille
Philibert-Rossignol
http://blogmaestitia.xawaxx.org/post/2013/10/03/WonderWoman1
Pourquoi les ongles de
Wonder woman sont bien limés ?
Retour
du personnage fétiche, en se consacrant cette foi aux ongles, avec
un cours sur la composition d'iceux, avec de petites digressions
fantaisistes, comme
J'ai
une belle image fleurie à caser, je me demande pourquoi et réalise
que les pétales sont un peu des ongles végétaux. Disons que, les
fleurs, c'est toujours choupinou. Perso, j'adore les couronnes
végétales taillées dans de la corne de zébu du Rajasthan.
en se
recentrant, si l'on peut dire, sur les ongles de l'héroïne... via
les ongles oisifs, la spirale, via l'escargot.. lisez
et
Wonder woman n'existe
pas
ou du moins pas la
Wonder-woman des livres, mais il y a les wonder-women du quotidien,
mères, soeurs, amies – et Myriam Oh dessine le beau portrait d'une
wonder-woman
Et puis, quelques
années plus tard, le destin montra les dents une nouvelle fois. Cet
homme décéda, la laissant seule dans cette vie orageuse. Avec sa
maladie. Avec ses deux enfants à qui il lui faudrait faire découvrir
des sentiers plus lumineux. Alors, une nouvelle fois, elle puisa en
elle cette force qui semblait inépuisable et elle entreprit la
construction d’une maison pour poser les fondations d’un nouveau
départ et éduqua ses enfants avec tout l’amour d’une mère,
tout en jonglant avec son activité professionnelle et un quotidien
éreintant rythmé de séjours à l’hôpital.
Wondr-woman
qui est sa mère (superbe wonder-woman, et j'en connais d'autres, ne
leur dis pas trop pour qu'elles ne se raidissent pas dans ce rôle et
acceptent de se reposer)
sur «The reek of human
blood smiles out at me» - Eschyle cité par Francis Bacon
tu casa es no el mundo
Roque
la
maison de Roque, la cuisine qui sert d'atelier, où elle pose
chiffons, white spirit, papier contrecollé, gouache etc... elle
cherche un visage, elle tente, mais rien de ceci ne peut donner idée
de ce qui est écrit là, et pas seulement dans les passages en
espagnol
le feu est un bourreau
affable - Roque Roque querido Roque quien te llamas Roque tu casa no
es el mundo - Roque para vivir te falta el fuego solamente el fuego -
Roque Roque qui t'appelle Roque ta maison n'est pas le monde Roque
pour vivre il te faut lefeu seulement le
feu, et le
corps doit apparaître, et la poésie forte continue, phrases et
strophes, feu et apostrophes, peinture
et
le sommeil du boucher
sur
une de ses peintures – le rêve du boucher, rêve d'une femme belle
et affamée à laquelle il réserve chaque jour un invendu
Je prends toujours tout
mon temps avant de la servir. Je ne sais pourquoi, j’aime
passionnément la voir patienter quand elle est morte de faim. C’est
d'ailleurs comme ça que je suis tombé amoureux d'elle, en
contemplant sa faim monter au point d'en devenir esclave, possédée,
obsédée, torturée même... et
cela continue, pervers, et tendre, un peu, et cruellement précis
(vous laisse décourir), l'amour fait, la solitude.
voyages américains
Virginie Gautier
http://dreamlands-virtual-tour.blogspot.fr/2013/10/vases-communicants-virginie-gautier_4.html
un regard depuis le
dehors
sur
Walker Evans et ses photos des métayers de l'Alabama, homme qui
marche vers les hommes et les paysages - texte sur le voyage dans
l'Amérique de ce temps, -lisez, passez à Vicksburg, dans les
cimetières, sur le fleuve, faites comme moi voyage dans l'espace et
le temps
Au National Military
Park, sur les hauteurs de Vicksburg, ce qu’on fabrique de paysage.
Abattre les arbres,
dégager la zone, brûler les terres. Déchirer le sol pour mieux
reconstituer le champ de bataille. Cette façon de décor c’est
l’ultime étape. Après avoir en 1935 terrassé la colline. Après
avoir planté, sur l’autre versant, des morceaux de forêt pour
retenir le sol, protéger le théâtre des opérations.
Décomposer Vicksburg
en strates, comme la mémoire.
avec
le grand plaisir des illustrations
et
Charlotte – voie sans
issue
Adam,
photographe à beau succès, ne s'intéresse plus qu'aux voix sans
issue - une rencontre avec le narrateur à Charlotte dans un bar
vivant la nuit, mort à cette heure - il pleut, Adam parle de
Charlotte avant qu'ils aillent voir les endroits qu'il évoque
Adam tient aussi,
absolument, à me montrer West 9th Street. Un joyau selon ses
critères car, à hauteur des voies ferrées qu’elle traverse, la
rue est marquée de deux voies sans issues, une de chaque côté,
matérialisées par des glissières surmontées des fameux carrés
rouges inclinés à 45°. Sur un des carrés, côté sud, quelqu’un
a graphité : FUCK AMERICA.
une tresse, chaque jour
échanges de mails pour ajouter une phrase à celle reçue, phrases
s'adressant à Mémoire, et puis après ce duo, chacune a pris la
parole – bravo à elles (prouesse et poésie)
Christine Jeanney
http://www.jouyanna.ch/spip.php?article477
le début de la tresse
«Mémoire sais-tu que
je te pense en creux, en trous, en vide, que je te convoque à ma
table pour évoquer l’épars?
Viens t’installer et n’aie pas peur, nous ne te
voulons pas de mal. Juste te dire. Il y a tant»
et le texte de Christine Jeanney
..
La femme tissée est
silencieuse. Nous voulions quoi, la prendre à la gorge, quel piège,
sa gorge, le cou long traversé de ridules et de veines, quoi ?
écraser ce cou dans nos mains, la faire hurler ou chuchoter mais
qu’au moins on l’entende, qu’elle fasse briller le grand
recommencement, la route, les cyprès loin, le pain grignoté et
cette eau qu’on guidait dans le sable,..
et
un peu de la tresse
«Mémoire, je sais tu
le gardes, multiple, varié, ce que j’en savais et pareil tout ce
que de lui je n’ai jamais compris
et
comme tu te maquilles en le montrant, robes de chair, ou coques
d’étincelles brillantes d’insecte au soleil, ce que tu offres et
changes en un instant»
un peu du texte d'Anna
Jouy
Mémoire, nous étions
assises l’une en face de l’autre. Tu avais pris étrange figure,
celle d’un vieil homme. Il ne savait rien. Il racontait, comme on
dit des généralités, des choses déjà connues, des formules, des
hypothèses irréelles. Mais il bêchait le bitume sans même s’en
rendre compte. La route palissadée de la vie claquait sous le bâton
de ce pèlerin inattendu.... et
la suite qui est renouer avec ce qui était perdu.
Et
Jeanne Moreau chante.
P.S.
Un beau et méchant collage de Christine Jeanney refusé par Picasz,
ou le contraire
Se laver...
see shaw
lire
et écouter – à partir du souvenir de la chanson que sa
mère chantait à ses enfants en les baignant, un très beau et
poétique texte (plus beau encore d'être si bien dit/joué par cette
voix accompagnée par la musique de Michel Bonnargent)... reviennent
les jeux et puis cela
Toi, l’eau je t’ai
connue
Choquante, coupante,
brûlante de glace, cisaillant profondément ma chair pour m’écraser
les nerfs, pour entailler mes ramifications trop poussées. Tu
vomissais d’une lance que les hommes en blouse pointaient sur moi,
tu injuriais violemment mes immenses tristesses, tu percutais mes
terreurs, les faisant rebondir sur les murs carrelés de blanc, à la
cure des fous, à la curée des boues fumantes.
et
François Bonneau
http://www.evedelaudec.fr/cooperations/octobre-2013/index.php
un autre interminable
cou
lire
et écouter la voix qui découpe, avance tranquillement, en rythme
régulier – description du nettoyage par l'hydre de son entourage
et d'elle-même, énumérations, raffinement, sérieux plus ou moins
réel, charme (avec l'hydre c'est tout de même une réussite) mais
se faisant elle a froid, alors, pour se réchauffer
Elle rentre alors en
elle. Ce poison qu’elle expire, elle le ravale. Et inspire ses
vapeurs, toxiques, rien qu’à elle. Elle se voit propulsée dedans
ses propres veines, y plonge, méthodique, et parmi ses artères, se
souffle, intérieure, se réchauffe du dedans, s’insinue le venin
au plus profond d’elle-même....
en remixant des
éléments du blog de l'autre
Delphine Regnard
http://www.atelierdebricolage.net/?p=4656
remix de l'atelier de
bricolage -
prendre
des mots dans le blog de Philippe Aigrain, les retisser, en tirer un
poème
ce serait après
l’un des plus beaux
parcours de course urbaine
/ écriture cursive /
feuillet de style pour
ton corps nu /
rejoins son rêve paix
paix mon corps /
notre temps figé en
syncope /
suivi
d'un joli texte de Philippe Aigrain la présentant, elle, Delphine
Régnard ou drmlj
et
Philippe Aigrain
http://drmlj.net/?p=2388
remix en domino de
drmlj.net
un
poème, en rebond, chaque vers débutant sur le dernier mot du
précédent
qui
avance dans la ville, qui parle, qui rêve de livres
...finir qui lira
désormais
désormais on peut peut
écrire depuis
depuis, je cherche LE
lieu
lieu obligé, jour
après jour
jour je laisserai
aller
aller à ce rien
rien que le texte....
Il
Ils
parce
que le il d'Anna-Charlotte Chéron est pluriel – symphonie de voix
– succession de il en italique, ou en gras, ou en majuscules, ou
barrés, ou il tout simplement – idées qui circulent, s'opposent,
divergent
Il
dit encore, comme si de rien n’était. Hier, sa bouche souffle le
chaud, demain le froid. Il dit la dureté du climat. Il
dit le respect pour la nature. Il dit la vie avec peu de mots et se
trompe parfois. IL dit c’est a toi de décider
et
Michel Brosseau
http://accheron-enmarges.blogspot.fr/2013/10/texte-de-michel-brosseau-il-dit-vases.html
il dit
une
phrase de Bergounioux en incipit -
et la litanie des il
dit, ce il, sans doute le père,
qui dit les renoncements, les difficultés du groupe, le silence,
l'impossibilité de parler, avec le père
Il dit : « Cette
certitude du rien à dire qui creuse le ventre... » Il dit : « Et
puis, on sait déjà si peu pour soi. » Il dit : « Derrière quelle
porte les mots ? » Il dit : « Pas de toi que j'avais peur, ni de
tes cris. » Il dit : « L'éclat que c'était. » Il dit : « De ça
la peur surtout : qu'aux premiers mots tout s'effondre. » Il dit : «
Que nécessité fasse rage ! » Il dit : « Tu vois, j'ai retenu. »
Il dit : « J'écoutais. » Il dit : « Attendu tellement que de ses
lèvres à lui... » qui dit la difficulté
de parler avec le fils, celui qui écoute et nous dit.
Reprendre un thème de
l'autre
Mobile (micro-tragédie)
après
un jeu de piste qu'a présenté Christophe Sélac, s'adresse à un
vagabond, qui hésite, lui conseille d'aller droit devant lui,
revient sur ce qui a fait de lui, enfant de bonne famille, un
meurtrier vagabond, sur cette tragédie sordide
Vagabond, ta mobilité
s’est déglinguée. Tu peux toujours chercher des îles pour t’y
réfugier mais les mots t’ont déjà dévoré. De sales mobiles ont
déclenché l’orage. Des éclairs ont déchiré les êtres dans une
orgie familiale trouble. Le repas de famille a viré au cauchemar.
Immobiles, ils étaient tous immobiles quand tu as dit ce que tu as
dit. Les mots ont anéanti le secret.
et
un mur une main
les traces de la main de
l'homme, les tags, les mains dans les cavernes, j'aime
Alors, quand face au
mur immense où un couple s’enlace pour l’échange imminent d’un
baiser, une femme chaque matin relève son store, elle éprouve aussi
cet appel, cette liaison, vers celui qui n’a pas trouvé de
meilleur message, de meilleure invitation. Il, d’une certaine
façon, attendra sur le toit de l’autre côté de la rue, ce soir,
demain soir, tous les autres soirs, ceux d’avant aussi, depuis que
l’œuvre est terminée. Qu’elle vienne, pour une danse, un tango,
pour un enlacement.
Gwen Denieul
http://www.ericdubois.net/article-texte-de-gwen-denieul-les-vases-communicants-d-octobre-2013-120387880.html
l'histoire de Léo, sans
le sou, qui joue les poètes maudits, rêve de l'alchimiste qui
faisait merveille de rien, se souvient de ce temps où, avec Sarah,
il était parti, libre... pendant un temps, huit mois, mais
Plus le courage de
repartir sur les routes et m’exclure encore un peu plus du
mouvement. Il faut être un authentique réfractaire pour échapper
au système de façon définitive. N’est pas gitan qui veut.
et
le masque de la nuit
Gwen Denieul dit «poésie vivante qui refuse
l’hermétisme» et c'est cela
Le masque de la nuit
regret
A pour visage l’oubli
permanent...
L'échange
Catherine Désormière
http://www.pendantleweekend.net/2013/10/vases-communicants-41/
l'un pour l'autre
un
vieil homme entend une musique et des mots lui viennent, jaillissant
de son souvenir... texte sensible
la
guerre, une séparation
Ils
ont fait alors l’échange immatériel et précieux que rien ne
pouvait altérer, que personne ne pourrait leur voler. Elle a
fredonné quelques notes de musique pour lui et il a chuchoté
quelques mots d’un poème, pour elle. Et si le hasard, au cours de
leur vie, leur faisait entendre, à l’un ou à l’autre, l’objet
de leur échange, ce serait comme une heureuse rencontre.
et
Pierre Cohen-Hadria
http://desormiere.blog.lemonde.fr/2013/10/03/lechange/
L'échange
marcher dans une rue de
Venise et «toi ou moi» décidons d'entrer dans une église San
Francesco di Paola... et la phrase de Pierre Cohen-Hadria continue,
avec cette souplesse, ce léger détachement que lui donnent toutes
les idées, tous les souvenirs, qu'elle contient sans les formuler,
elle continue par la description de l'état de cette église,
attaquée par l'humidité, elle apostrophe le lecteur, ou peut-être
un auditeur, par une de ces questions qui ne demandent pas de
réponse... enfin lisez et goûtez sa saveur toute personnelle... il
y a un cierge que l'on met
ce n’est pas ça, la
liturgie ou les vagues croyances, non, je n’en ai pas de cette eau,
je n’y crois pas ce n’est pas ça, cela ne nous importe pas, mais
la lumière, oui, vaguement prendre un petit bout de mèche gainé de
cire qui traîne et à lui attacher le feu de la petite bougie d’à
côté, le prendre et le porter à celle-là, à celle qu’on
attribue, il s’agit de prendre ce feu et de le donner ici, pour un
moment...
et la
phrase poursuit, ne se clôt qu'avec l'approche de la sortie de
l'église, et de l'achat d'un chapeau...
marcher dans les rues
le tout premier après
une
«elle», seule, sur son balcon, fume, sans thé, sans eau ni
électricité, face à un mur mort, sous un ciel gris, dans un
silence opaque (je paraphrase là, ce n'est pas bien, mais le texte
colle si précisément à la sensation, à son sentiment..)
Sentiment
d'angoisse, sortir, parcourir ville...
Pas le moindre
chuchotement d’un vent ni même d’un souffle d’air ou le
chuintement d’une corde… Pas une âme qui vive. Pas un chat. Pas
un rat. Insensible à son sort, la faim s’éveilla. Elle avait tout
sous son regard. Un tout inaccessible fermé à double tour.... avec
une belle chute.
et
Sylvie Pollastri
http://www.expression-exception.fr/les-vases-communicants.html
Isthme
voix,
texte et photo de Sylvie Pollastri (pour la voix je le suppose, j'ai
été incapable, sotte suis, de faire fonctionner le fichier)
un court et dense
paragraphe, la description exacte d'un corps plongé dans la
circulation, la vie d'une rue, d'un moi qui se contente de s'y
insérer, couler
...j’entre ainsi dans
l’épaisseur de la vie urbaine, comme une barque qui fend les eaux
dans sa marche vers. Des silhouettes, des bruits de pas, les hommes
sont comme les arbres d’une forêt dans laquelle je m’enfonce.
J’en respire les bruits, ces mille mots qui m’effleurent de leur
quotidien...
sur une découverte
récente, par chacun, et proposée à l'autre, d'une musique, guitare
et voix
no death chanson
de Mirel Wagner
ces jours de jeu,
Morgane ma cousine, Morgane soeur, Morgane mère.
nous sommes peuplés
de souvenirs.
sans mort.
Un
poème, l'écriture sous l'influence d'une voix, en rythme incertain
comme on chancelle – prendre le son, le garder en soi,.. et
ce que je fais là est vain, est trahison.. vous laisse lire et vous
laisserez le son vous accompagner (une vidéo de la chanson, que je ne
connaissais pas, bien entendu)
et
en écoutant Fink
avancer
en paragraphes numérotés dans l'âge et la connaissance du rock et
de la guitare, et pour chaque évocation de l'instrument, son
histoire, la musique mais aussi un peu du climat de l'époque et de
beaux portraits en un ou quelques mots des musiciens, puis toujours
guitare mais folk, avant le retour au rock
Plus j’écoute mes
amis musiciens, plus je comprends ce qui m’a manqué :
une façon de pousser
en avant, où l’instrument est lui-même la voix et
le chemin. Des années
que je privilégie dans l’écoute des instruments à
corde joués seuls, et
la guitare ne s’est jamais éloignée de la veine la plus
centrale. Elle peut
être très simple ou dépouillée, comme ce type qui joue
sur trois cordes, ou
cet autre à qui il manque des doigts. Elle peut être l’appui à
une voix qui s’en sert juste de repère ou de siège, ou de route.
Elle a ce son mangé du dedans par elle-même et c’est une drôle
d’aristocratie
secrète, depuis John
Fahey, la guitare considérée pour elle-même, et c’est
comme ça qu’on m’a
donné à entendre Fink.
Et
maintenant l'écoute par le réseau, pas plus mais mieux
(lisez, je sais : tout est à lire, là j'insiste, comme d'ailleurs
pour d'autres, parce que ne sais que tuer la richesse)
à partir d'une photo
et de mots péchés dans un abécédaire
Danielle Masson
http://lesmainsdanslespoches.tumblr.com/post/63028211997/octobre-2013-vases-communicants-avec-danielle-masson
histoire d'un échange qui
a eu «des malheurs» racontée avec humour
pour en arriver, sur la
photo de bateaux retenue, à un souvenir de voyage, de route
Le sable qui s’insère
entre tes doigts de pied, la fragilité de l’instant, tu veux
retenir le temps.
Les secondes doivent
devenir éternelles. Il est là, tu es près de lui. Vous êtes
ailleurs.
Vous allez jusqu’au
port. Vous regardez les bateaux.
Et si nous montions à
bord, et si nous partions loin d’ici.
Et si…
et
le chant des errants
un
poème, sur une photo du port de Saint Tropez et à partir de mots de
son abécédaire de l'exil/du dépaysement – des mots qui jouent à
la surface des sentiments
Et les graines qu’on
sème et les routes qu’on prend
Les révoltes qu’on
mène, les valises qu’on tend
Les territoires qui
bougent et les sables mouvants
Les questions que l’on
ose, et l’espoir qui se pend
et des expériences de
l'étranger
Angèle Paoli ci-dessous,
avec le beau récit d'une expédition vers Tivoli (pas extrêmement
aisée), pour laquelle elle reçoit aide et attention, gracieusement
accordées.
«Ponte Mammolo». Ce
nom a scandé ma journée, ponctuée par l’entremise bienveillante
de trois anges gardiens. Nous nous sommes croisés un instant. Chacun
a repris ses rails, chacun a disparu aux yeux de l’autre. «Per
sempre ?»
et
Brigitte Célérier chez
Angèle Paoli, sur Terres de femme étrange
en étrange pays http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2013/10/étranges-dans-cette-ville-étrange-vases-communicants-avec-brigitte-célérier.html
nous parlons lentement,
de rien, il dit pourtant : lui il a peur, il n'a pas encore sa carte
Joyeusement étranges
dans cette ville étrange, mais ceux qui se cachent, comme ils le
font dans mon pays.
De
beaux vases, aucun problème de dernière heure... donc mon satané
mister mac a été parfaitement odieux et ce billet haché par
décrochages, problèmes,... indulgence demandée... et je n'osais même
pas le battre
6 commentaires:
Plus que de l'indulgence , Un Bravissimo sans fin pour ces extraits lancés à la volée de nos coeurs Tout me parle
Et pourtant j'aime tant lire les bons gros volumes qui n'en finissent plus
Merci
Merci, il ne reste plus qu'à tout lire...
Quel travail, ce florilège !
Les jardins d'automne lancent une moisson fleurie profuse et riche. Que de beaux bouquets sur la table !
je picore, je picore, je ne fais que picorer dans ces beaux vases d'automne, et grâce à vous je commence par les meilleurs (ne vous dirais pas qui... )
gratitude pour cette compilation
Du heurtoir en passant par le marteau et la biscotte j'ai pris le chemin de l’œuf/fraises....ainsi débute ton prochain roman ?
Un grand merci pour cette excellente compil, pour ce que j'ai déjà lu avec un vif plaisir car il m'en reste ! J'y retourne ! Ravie de ce 1er vaseco :-)
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