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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, octobre 07, 2013

Les étages du cloître (à profusion)

Ainsi donc, suis sortie de la salle du rez-de-chaussée dans la galerie de cloître pour un regard sur les platanes, la fontaine et son jet d'eau, un quart de tour les yeux glissant sur le puits, deux pas, un quart de tour, la porte et l'escalier pour grimper jusqu'à la grande salle du premier étage. (et vous préviens, ne vous risquez pas là, c'est interminable.. n'ai toujours pas appris la mesure)

Alain Ceccaroli occupe, avec ses belles photos qui défiaient mes appareils, les murs se faisant face aux deux bouts de la grande galerie, avec un assemblage de photos d'arbres près de l'entrée, un paysage pour clore (me suis promenée dans http://icon.pagespro-orange.fr/alainceccaroli et sur des sites correspondant à des commandes http://www.side.developpement-durable.gouv.fr/medias/medias.aspx?INSTANCE=EXPLOITATION&PORTAL_ID=medd_P0_D_ONPP_Photographe_Alain_Ceccaroli.xml et http://www.chartreuse.org/15/43/alain-ceccaroli)
prélevé sur le dossier de la Chartreuse ces mots
Ma photographie n’est pas un procédé pour rendre compte d'un état, mais une manière d'interroger le réel. Mes images ne sont pas la représentation d'une critique. Elles ne se veulent pas narratives, elles s'espèrent neutres. Elles ne magnifient pas le lieu ni le dénigrent, elles veulent rendre compte de mon expérience du lieu.
C'est au nom de cette neutralité que ce travail est uniquement nocturne. La photographie de nuit permet des observations intenses et prolongées du monde, elle révèle des choses imperceptibles à l'œil nu comme autant de pauses photographiques relayant l'énergie et le caractère du lieu représenté. Elle gomme certains excès d'information, en révèle d'autres, mais nous épargne l'anecdote.

Retrouvé Xavier Escribà dont la femme balustre multicolore faisait contrepoint aux femmes de Timàr aux Célestins, avec des reliefs sur le mur des fenêtres, et de grosses boules au centre http://www.paris-art.com/exposition-art-contemporain/peinture-animee/escriba-xavier/5372.html#haut
et cette vidéo trouvée dimanche matin, au lieu de repasser, que reprends pour le plaisir sensuel des matériaux et de ses mains (et tant pis si on ne comprends pas l'espagnol, l'image parle) on a même droit à une petite chanson

de Domenika Griesgraber http://www.dominika-griesgraber.odexpo.com/?lg= et http://www.acryom.com/article-21700-Griesgraber-dominika.html une table-non-table au centre et, en épi, sur le mur entre grande galerie et le couloir, des boites de verre jouant avec des photos (dramatiquement difficile à rendre le plaisir de ces fuites)

les grands tableaux lumineux, fouillés, de Mathieu Lesecq auxquels je me reproche un peu de ne pas avoir porté grande attention, assez inexplicablement me semble-t-il quand je retrouve cette photo et regarde http://www.mathieulesecq.com/sommaire.html (aller à Utopia Manutention, puisqu'il expose dans son restaurant ?) 

les très grands tirages, images évanescentes ou subtilement étranges de ses installations, d'Emily Papaioannou, qui m'ont plus intéressée que je ne les ai aimés
Mon travail photographique, à travers l'utilisation d'un même processus, dévoile le fait que la réalité est entièrement contrôlée. Je ne cherche pas à tromper le spectateur mais à le confronter, le questionner sur le concept de réalité qui se redéfinit sans cesse.

et davantage goutés, je ne sais pas vraiment pourquoi, les grands panneaux, flous et aussi exacts que des photos, auxquels j'ai trouvé, en passant, un charme étrange, de Patrice Palacio http://www.patricepalacio.com/
tableaux dont je pixellise la surface comme les écrans, ou les vidéos stoppées d’internet .. Mon travail est un pont entre la peinture, la photo et les écrans. Une réconciliation, et non une opposition, entre la tradition et la modernité...

Un sourire au jeune-homme derrière sa table, un dernier coup d'oeil balayant la galerie à travers l'arcade, et monter au second voué à Alain Timàr avec dans l'oreille la réflexion que m'avait faite mon amie «j'ai trouvé ça beau mais un peu oppressant en arrivant»

pour constater qu'il n'en était rien pour moi,...  (elle est plus fatiguée que moi en ce moment... mais que je ne sois pas oppressée c'est tant pis pour vous) juste un salut à la femme qui se dresse à l'entrée, et le plaisir de retrouver 

les panneaux-boites, d'une taille moyenne, 

ou plus petites, presque autant que celles qui sont dans l'entrée du théâtre, abritant des objets, des petites poupées dans des paysages schématiques, des outils, avec un beau jeu de matières.


L’oeuvre de Timár met en lumière un parcours métaphysique. Mais le sens ne se dit pas.

Bien plus, il s’interroge, se dessine et s’exprime en poses immuables et en gestes extatiques. Comme au théâtre, il se représente. Timár se plaît à évoquer l’image du passeur pour définir l’artiste. Le sens le traverse et son rôle est de transmettre : il en est le réceptacle, l’interprète attentif, tentant de résoudre l’énigme du sphynx - Qu’est-ce que l’homme ?-et de cerner sa propre identité. Par l’unité de son inspiration et par la profonde humanité de ses compositions, Timár répond bien à cette double exigence.(d'après le catalogue)

Le regarder finir son petit tour d'inspection, jouer avec la présence des deux petits mannequins à travers ou hors du cadre

circuler dans la galerie entre le vélo contre le mur côté entrée, la table ouverte au fond

et s'attarder en compagnie des femmes, de leur beauté humiliée et forte...

et, rituellement, devant les grandes fenêtres sur la cour... changer de rythme

et partir, pendant que les organisateurs et artistes installaient les tables pour le vernissage officiel imminent,

en saluant la coupole (celle que je veux être présente devant la fenêtre de l'hôtel de Claude Simon au début de la Corde raide)

Dimanche vaquer, lire, dormir, dans l'antre, et sortir dans l'après-midi pour un petit concert que je garde précieusement pour demain, parce qu'il faut toujours avoir des provisions (même si l'intérêt en était assez mince) et que là, ça commence à être largement suffisant, je crois.Le voilà au seuil de sa porte
Regardant incrédule sa route

12 commentaires:

Pierre R Chantelois a dit…

Désolé de mon absence chère amie. Votre rubrique du jour fourmille de découvertes et d'oeuvres qui m'étaient totalement inconnues. Cette vidéo de Xavier Escriba est fascinante... et meilleure si j'avais pu saisir l'essence des propos de l'artiste. Vous vous êtes gatée et vous nous avez gatés.

Anonyme a dit…

Magnifique!
Voilà une semaine qui commence bien.
Merci

mémoire du silence a dit…

MERCI.
Quelle richesse
MERCI

Dominique Hasselmann a dit…

J'ai bien aimé le vélo rouillé : sans doute "métaphysique".

tanette2 a dit…

Un plaisir toutes tes photos !
Un antre qui me plaît beaucoup.

Brigetoun a dit…

merci Dominique vous avez trouvé ! je m'interrogeais (oh la langue des critiques d'art)

Brigetoun a dit…

commentaire de Michel d'Avignon effacé par maladresse

Super, merci ! :D)

Laura- Solange a dit…

C'est absolument super! Merci.

jeandler a dit…

Une grande et belle note en forme de déambulation , dans la tradition.

Dominique Autrou a dit…

La rouille comme fixateur, le regard qui développe, c'est très beau.

Gérard Méry a dit…

Grand merci de nous faire profiter de cette magnifique expo, avec ses petits trésors de création.

arlette a dit…

Avignon est vraiment le réceptacle de beauté et ton reportage avec l'oeil qui "frise" est un plaisir supplémentaire
Bravo