Ainsi donc, suis sortie de
la salle du rez-de-chaussée dans la galerie de cloître pour un
regard sur les platanes, la fontaine et son jet d'eau, un quart de
tour les yeux glissant sur le puits, deux pas, un quart de tour, la
porte et l'escalier pour grimper jusqu'à la grande salle du premier
étage. (et vous préviens, ne vous risquez pas là, c'est
interminable.. n'ai toujours pas appris la mesure)
Alain Ceccaroli occupe,
avec ses belles photos qui défiaient mes appareils, les murs se
faisant face aux deux bouts de la grande galerie, avec un assemblage
de photos d'arbres près de l'entrée, un paysage pour clore (me suis
promenée dans http://icon.pagespro-orange.fr/alainceccaroli
et sur des sites correspondant à des commandes
http://www.side.developpement-durable.gouv.fr/medias/medias.aspx?INSTANCE=EXPLOITATION&PORTAL_ID=medd_P0_D_ONPP_Photographe_Alain_Ceccaroli.xml
et http://www.chartreuse.org/15/43/alain-ceccaroli)
prélevé sur le dossier
de la Chartreuse ces mots
Ma photographie n’est
pas un procédé pour rendre compte d'un état, mais une manière
d'interroger le réel. Mes images ne sont pas la représentation
d'une critique. Elles ne se veulent pas narratives, elles s'espèrent
neutres. Elles ne magnifient pas le lieu ni le dénigrent, elles
veulent rendre compte de mon expérience du lieu.
C'est au nom de cette
neutralité que ce travail est uniquement nocturne. La photographie
de nuit permet des observations intenses et prolongées du monde,
elle révèle des choses imperceptibles à l'œil nu comme autant de
pauses photographiques relayant l'énergie et le caractère du lieu
représenté. Elle gomme certains excès d'information, en révèle
d'autres, mais nous épargne l'anecdote.
Retrouvé
Xavier Escribà dont la femme balustre multicolore faisait
contrepoint aux femmes de Timàr aux Célestins, avec des reliefs sur
le mur des fenêtres, et de grosses boules au centre
http://www.paris-art.com/exposition-art-contemporain/peinture-animee/escriba-xavier/5372.html#haut
et
cette vidéo trouvée dimanche matin, au lieu de repasser, que
reprends pour le plaisir sensuel des matériaux et de ses mains (et
tant pis si on ne comprends pas l'espagnol, l'image parle) on a même
droit à une petite chanson
de
Domenika Griesgraber http://www.dominika-griesgraber.odexpo.com/?lg=
et http://www.acryom.com/article-21700-Griesgraber-dominika.html
une table-non-table au centre et, en épi, sur le mur entre grande
galerie et le couloir, des boites de verre jouant avec des photos
(dramatiquement difficile à rendre le plaisir de ces fuites)
les
grands tableaux lumineux, fouillés, de Mathieu Lesecq auxquels je me
reproche un peu de ne pas avoir porté grande attention, assez
inexplicablement me semble-t-il quand je retrouve cette photo et regarde
http://www.mathieulesecq.com/sommaire.html
(aller à Utopia Manutention, puisqu'il expose dans son restaurant ?)
les
très grands tirages, images évanescentes ou subtilement étranges
de ses installations, d'Emily Papaioannou, qui m'ont plus intéressée
que je ne les ai aimés
Mon travail
photographique, à travers l'utilisation d'un même processus,
dévoile le fait que la réalité est entièrement contrôlée. Je ne
cherche pas à tromper le spectateur mais à le confronter, le
questionner sur le concept de réalité qui se redéfinit sans cesse.
et
davantage goutés, je ne sais pas vraiment pourquoi, les grands
panneaux, flous et aussi exacts que des photos, auxquels j'ai trouvé,
en passant, un charme étrange, de Patrice Palacio
http://www.patricepalacio.com/
… tableaux
dont je pixellise la surface comme les écrans, ou les vidéos
stoppées d’internet .. Mon travail est un
pont entre la peinture, la photo et les écrans. Une réconciliation,
et non une opposition, entre la tradition et la modernité...
Un
sourire au jeune-homme derrière sa table, un dernier coup d'oeil
balayant la galerie à travers l'arcade, et monter au second voué à
Alain Timàr avec dans l'oreille la réflexion que m'avait faite mon
amie «j'ai trouvé ça beau mais un peu oppressant en arrivant»
pour
constater qu'il n'en était rien pour moi,... (elle est plus fatiguée que moi en ce moment... mais que je ne sois pas oppressée c'est tant pis pour vous) juste un salut à la femme
qui se dresse à l'entrée, et le plaisir de retrouver
les
panneaux-boites, d'une taille moyenne,
ou
plus petites, presque autant que celles qui sont dans l'entrée du
théâtre, abritant des objets, des petites poupées dans des
paysages schématiques, des outils, avec un beau jeu de matières.
L’oeuvre de Timár
met en lumière un parcours métaphysique. Mais le sens ne se dit
pas.
Bien plus, il
s’interroge, se dessine et s’exprime en poses immuables et en
gestes extatiques. Comme au théâtre, il se représente. Timár se
plaît à évoquer l’image du passeur pour définir l’artiste. Le
sens le traverse et son rôle est de transmettre : il en est le
réceptacle, l’interprète attentif, tentant de résoudre l’énigme
du sphynx - Qu’est-ce que l’homme ?-et de cerner sa propre
identité. Par l’unité de son inspiration et par la profonde
humanité de ses compositions, Timár répond bien à cette double
exigence.(d'après le catalogue)
Le
regarder finir son petit tour d'inspection, jouer avec la présence
des deux petits mannequins à travers ou hors du cadre
circuler
dans la galerie entre le vélo contre le mur côté entrée, la table
ouverte au fond
et
s'attarder en compagnie des femmes, de leur beauté humiliée et
forte...
et,
rituellement, devant les grandes fenêtres sur la cour... changer de
rythme
et
partir, pendant que les organisateurs et artistes installaient les
tables pour le vernissage officiel imminent,
en
saluant la coupole (celle que je veux être présente devant la
fenêtre de l'hôtel de Claude Simon au début de la Corde
raide)
Dimanche vaquer, lire, dormir, dans l'antre, et sortir dans l'après-midi pour un petit concert que je garde précieusement pour demain, parce qu'il faut toujours avoir des provisions (même si l'intérêt en était assez mince) et que là, ça commence à être largement suffisant, je crois.Le voilà au seuil de sa porte
Regardant incrédule sa route
12 commentaires:
Désolé de mon absence chère amie. Votre rubrique du jour fourmille de découvertes et d'oeuvres qui m'étaient totalement inconnues. Cette vidéo de Xavier Escriba est fascinante... et meilleure si j'avais pu saisir l'essence des propos de l'artiste. Vous vous êtes gatée et vous nous avez gatés.
Magnifique!
Voilà une semaine qui commence bien.
Merci
MERCI.
Quelle richesse
MERCI
J'ai bien aimé le vélo rouillé : sans doute "métaphysique".
Un plaisir toutes tes photos !
Un antre qui me plaît beaucoup.
merci Dominique vous avez trouvé ! je m'interrogeais (oh la langue des critiques d'art)
commentaire de Michel d'Avignon effacé par maladresse
Super, merci ! :D)
C'est absolument super! Merci.
Une grande et belle note en forme de déambulation , dans la tradition.
La rouille comme fixateur, le regard qui développe, c'est très beau.
Grand merci de nous faire profiter de cette magnifique expo, avec ses petits trésors de création.
Avignon est vraiment le réceptacle de beauté et ton reportage avec l'oeil qui "frise" est un plaisir supplémentaire
Bravo
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