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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, octobre 05, 2013

Sacrifier au rite


Brigetoun enfermée dans l'antre (sa porte est bien verte, avec un heurtoir, mais pas si belle et grande - toute petiote l'est, à l'échelle), ordinateur capricieux, pour maintenir tension et jurer - et les échanges de vases communicants.

Ces échanges salués avec gracieuse résignation par le chef des cosaques des frontières http://lescosaquesdesfrontieres.com/ (mais ne le croyez pas quand il parle de Borislava), et qui comprenaient



sur une série de photos de boutiques et de détails prises à New York à Little Sénégal, Harlem par Angèle Casanova, un peu avant 8 heures, en 2012
Les trottoirs de Harlem étaient déserts ce matin-là. Les boutiques n’étaient pas encore ouvertes. J’avais choisi à dessein cette heure transitoire pour mon reportage afin d’éviter d’avoir à donner des explications sur le pourquoi de ma démarche… ce que j’ai malgré tout du faire régulièrement...
un échantillon : Banque
Il vient retirer des sous au guichet automatique. La banque, pimpante, proprette, rassurante, lui souhaite la bienvenue. Lui, il n’en mène pas large. Il se dirige vers la machine comme on recule face au gibet, compose son code, attend. Il entend distinctement un roulement de tambour. Son cœur, qui danse la gigue à l’intérieur de sa poitrine. Il retient son souffle. Ma vie pour un bifton. Ma vie. Pour un bifton. Ma vie. La machine cliquète. Un billet de 10 dollars sort brusquement de sa gueule. Il le prend, le regarde tendrement, l’empoche, et s’en retourne chez lui, plus léger, avec l’envie d'embrasser le monde entier.

et
un échantillon : mur
Tu es d’ailleurs resté un long moment devant le pan de mur, t’interrogeant sur la signification technique du message et les vies dont il pourrait témoigner, la manière dont les choses s’organisent dans ton dos, tous ces rouages dissimulés qui font tourner les villes. Tu as fait quelques hypothèses plausibles. Puis tu es reparti.

cheminer
cheminer, lire et recopier
en marchant
la nature, les prés et les bois, l’eau qui court. Marcher sur un sentier tracé par des milliers de pas avant les miens, cheminer à l’ombre des arbres, s’arrêter au bord du torrent, humer l’odeur des résineux, des fleurs, des foins, c’est la vie retrouvée.
se souvenir d'un poème de Chagall, recopiée dans son musée niçois, mais préférer les chemins de grande randonnée qui suivent le littoral, comme le sentier de Nietzsche 

et
parfois de mon balcon je vois
une belle réflexion sur ce qu'est la vue pour nous, sur les moments déprimés où on ne sait plus voir, méditation qui, par voir est ce chemin qui use nos souliers, amène une belle citation de Jacques Lacarrière (marche en forêt), en arrive la mort qui est au bout de notre chemin, à l'acceptation,
On vit mieux dès que cette mordante conscience du futur s’échappe de vous. Regarder tout de même l’horizon ou le bout du chemin : voir les choses telles que nous les voyons sans nous occuper de celles qui demeureront cachées ou que nous apercevrons parfois, par d’autres fenêtres, d’autres croisillons, d’autres balcons. Parfois... Parfois, on se perd aussi. On croit voir, sentir, ressentir, imaginer, croire, lire ou aimer. Et ce sentier ne mène nulle part. Et vous étiez habitant, résident permanent de ce sentier… C’est l’exil en permanence qui guide nos pas
et avec Chagall et Nietzsche trouve sur le chemin la joie et la danse.

Nous nous faisons. Il faut dire que ce n'est jamais vraiment ça,
un message : être en dehors, le voulant ou non, avec un petit coussin entre soi et les autres
Non ce n'est pas de la tendresse. C'est difficile de comprendre ce que c'est. D'ailleurs il n'y a pas grand chose à comprendre. Déjà tu penses à des trains de nuages poussés par le vent dans un immense ciel. Des étendues légères en déplacement.
Une douce plainte sur cette difficulté. Une recherche. Pas le besoin de posséder, celui d'être aimé... bon je ne sais pas, et c'est normal, la remplacer.
Je devines ta pensée, je dois m'aimer la première. M'assoir sur mon petit coussin, dormir dans mon petit berceau et me consoler au réveil. Me chanter une berceuse. Je te dirai que je m'aime, tu entendras que je peux t'aimer comme je m'aime. Avec un petit coussin entre les deux yeux.

et
mon frigo
poème pour un frigo (avec certains vers réduits à une lettre, ou mots inscrits verticalement)
L

E
F

R

I

G

O

go

entre les ustensiles et la poubelle

la vie aussi

go

écouter
un café mousseux mais dégueulasse
une vidéo à écouter – Brigetoun, paresseuse et lente, n'a passé la vidéo que trois fois pour arriver à noter ce peu qui est dit de cette voix délicatement neutre
on s'installe dans la petite cour vert de gris – beaucoup plus de gris que de vert, ici tout est goudronné, parce que le bitume n'a pas besoin d'être tondu et même la peinture des bancs ne se souvient plus de sa peinture d'origine
tranquille désespérance qui ne veut pas se penser, reprendre le travail puisqu'on en a.
et
Heptanes Fraxion http://monnuage.free.fr/
une vidéo à écouter – Brigetoun .... d°
images de rue la nuit, musique de fond et une voix
je dis souvent je dévies
souvent je divorce
souvent je bifurque
souvent sciemment, je déserte, je dérive...

brèves
multiplie les brèves savoureuses (5) avançant en petits portraits dont
Grand vide.
Elle arrive et elle s’entoure de ses manières. Des manières maintes fois répétées. Des petites manies qui tapent sur les nerfs. Elle glousse face écran, picore des textos, rabâche l’air du dernier morceau pêché sur youtube, pose ses pieds n’importe où, scie le silence par d’agaçants cris juvéniles. Puis repart pour laisser place à l’harmonie. Et à un grand vide aussi.
et
vie
un poème – contempler sa vie
Le temps disparaît dans son regard.
Sous le soleil ou sous la neige, il note les détails du passé. Il colore pour les autres cette fresque invisible et sensible.
Certains passages sont évidents, et lumineux. D'autres plus délicats. Ou intimes. 

Autoroute - sur des dessins ou un tableau de l'autre, un interview de l'auteur
La beauté des femmes, des deux autoroutes et des croisillons qui renvoient immanquablement à un monde coloré issu de l’imaginaire de ce conteur-poète. Voyager avec lui est exquis et, à propos de ces deux dessins de Giovanni Merloni, un entretien par mail, qui est, comme son vis-à-vis, à lire impérativement
Car en fait chaque fois que j’entame le dessin de base, un personnage entre en action sur mon plateau (ou passerelle, ou fil invisible). D’habitude, le premier personnage est une femme (qui reste souvent seule sur scène). En fonction de l’attitude physique ou sentimentale de cette femme (ou de cet homme), un deuxième personnage s’ajoute. Parfois, les personnages deviennent nombreux au fur et à mesure que la scène se constitue. D’ailleurs, selon les astrologues, je suis né dans la semaine du théâtre. Et mes personnages risquent parfois de subir un destin tout à fait incommode : les héros dramatiques s’échangent en des marionnettes et vice versa. Et la suite est d'aussi belle eau, qui mêle Rigoletto, les techniques de dessin, Jules Verne, Pasolini, le dessin d'architecte etc...

et
autoroute vers le Luxembourg
un voyage dans le pastel de Claudine Sales,
...On a l’impression de naviguer sur une montagne russe. Je ne peux pas tout voir depuis le pare-brise encombré de lunettes et de mouchoirs. Alors je descends pour regarder le ciel. Personne, aucune voiture. Est-ce que le Luxembourg existe, est-ce qu’il est tellement petit que je l’ai déjà dépassé ?...
suivi, donc, de l'interview, fouillée, pertinente, intéressante, que vous devez aller découvrir
CS : Comme je le disais déjà, je fais du figuratif. Lors de notre voyage vers le Périgord, à la hauteur de Metz, le lever du soleil et sa lumière rasante nous ont réservé un concert de bleus, de roses et d’oranges écarlates; je n’ai pas eu besoin de faire un effort d’imagination pour dessiner, la nature est bien assez colorée comme ça !
et les ai toutes deux lues vraiment le soir

Un échange sanglant
vacances éternelles pour Jean Hutin
un récit, écriture ferme, l'histoire d'un mort devant un escalier roulant, des spectateurs, du corps décapité, de Ryma Queno et d'Oscar Kipps, enquêteurs, vous laisse savourer
L'odeur a mené Queno dans la salle de bain. La baignoire remplie de sang impressionne. On semble s'être amusés à ajouter à celui de la victime celui d'animaux d'abattoirs. De retour à la cuisine, la seringue fourrée dans un sac plastique elle laisse ses acolytes faire le petit boulot :empreintes....
et
marteau en tête, merlin ou pistolet anesthésiant
une petite nouvelle : un narrateur (qui travaille à l'abattoir mais ça on ne le sait qu'un peu plus tard), une maison, aimée assez au début, une vie solitaire, une rencontre... un récit qui avance tranquille, une cohabitation qui se fait évasive peu à peu (et les petits clins d'oeil habituels à notre actualité comme la viande de cheval), la femme qui, maquillée, sort seule … vous laisse suivre, la télé, Tadeï,
Les heures passaient, je n'arrivais pas à m'endormir. J'avais éteint le poste de télé, l'avenue était silencieuse, le jour ne tarderait pas à se lever, lui aussi
la journée à l'abattoir et... devinez

Pourquoi les ongles de Wonder woman sont bien limés ?
Retour du personnage fétiche, en se consacrant cette foi aux ongles, avec un cours sur la composition d'iceux, avec de petites digressions fantaisistes, comme
J'ai une belle image fleurie à caser, je me demande pourquoi et réalise que les pétales sont un peu des ongles végétaux. Disons que, les fleurs, c'est toujours choupinou. Perso, j'adore les couronnes végétales taillées dans de la corne de zébu du Rajasthan.
en se recentrant, si l'on peut dire, sur les ongles de l'héroïne... via les ongles oisifs, la spirale, via l'escargot.. lisez

et
Wonder woman n'existe pas
ou du moins pas la Wonder-woman des livres, mais il y a les wonder-women du quotidien, mères, soeurs, amies – et Myriam Oh dessine le beau portrait d'une wonder-woman
Et puis, quelques années plus tard, le destin montra les dents une nouvelle fois. Cet homme décéda, la laissant seule dans cette vie orageuse. Avec sa maladie. Avec ses deux enfants à qui il lui faudrait faire découvrir des sentiers plus lumineux. Alors, une nouvelle fois, elle puisa en elle cette force qui semblait inépuisable et elle entreprit la construction d’une maison pour poser les fondations d’un nouveau départ et éduqua ses enfants avec tout l’amour d’une mère, tout en jonglant avec son activité professionnelle et un quotidien éreintant rythmé de séjours à l’hôpital.
Wondr-woman qui est sa mère (superbe wonder-woman, et j'en connais d'autres, ne leur dis pas trop pour qu'elles ne se raidissent pas dans ce rôle et acceptent de se reposer)

sur «The reek of human blood smiles out at me» - Eschyle cité par Francis Bacon
tu casa es no el mundo Roque
la maison de Roque, la cuisine qui sert d'atelier, où elle pose chiffons, white spirit, papier contrecollé, gouache etc... elle cherche un visage, elle tente, mais rien de ceci ne peut donner idée de ce qui est écrit là, et pas seulement dans les passages en espagnol
le feu est un bourreau affable - Roque Roque querido Roque quien te llamas Roque tu casa no es el mundo - Roque para vivir te falta el fuego solamente el fuego - Roque Roque qui t'appelle Roque ta maison n'est pas le monde Roque pour vivre il te faut lefeu seulement le feu, et le corps doit apparaître, et la poésie forte continue, phrases et strophes, feu et apostrophes, peinture
et
le sommeil du boucher
sur une de ses peintures – le rêve du boucher, rêve d'une femme belle et affamée à laquelle il réserve chaque jour un invendu
Je prends toujours tout mon temps avant de la servir. Je ne sais pourquoi, j’aime passionnément la voir patienter quand elle est morte de faim. C’est d'ailleurs comme ça que je suis tombé amoureux d'elle, en contemplant sa faim monter au point d'en devenir esclave, possédée, obsédée, torturée même... et cela continue, pervers, et tendre, un peu, et cruellement précis (vous laisse décourir), l'amour fait, la solitude.

voyages américains
un regard depuis le dehors
sur Walker Evans et ses photos des métayers de l'Alabama, homme qui marche vers les hommes et les paysages - texte sur le voyage dans l'Amérique de ce temps, -lisez, passez à Vicksburg, dans les cimetières, sur le fleuve, faites comme moi voyage dans l'espace et le temps
Au National Military Park, sur les hauteurs de Vicksburg, ce qu’on fabrique de paysage.
Abattre les arbres, dégager la zone, brûler les terres. Déchirer le sol pour mieux reconstituer le champ de bataille. Cette façon de décor c’est l’ultime étape. Après avoir en 1935 terrassé la colline. Après avoir planté, sur l’autre versant, des morceaux de forêt pour retenir le sol, protéger le théâtre des opérations.
Décomposer Vicksburg en strates, comme la mémoire.
avec le grand plaisir des illustrations

et
Charlotte – voie sans issue
Adam, photographe à beau succès, ne s'intéresse plus qu'aux voix sans issue - une rencontre avec le narrateur à Charlotte dans un bar vivant la nuit, mort à cette heure - il pleut, Adam parle de Charlotte avant qu'ils aillent voir les endroits qu'il évoque
Adam tient aussi, absolument, à me montrer West 9th Street. Un joyau selon ses critères car, à hauteur des voies ferrées qu’elle traverse, la rue est marquée de deux voies sans issues, une de chaque côté, matérialisées par des glissières surmontées des fameux carrés rouges inclinés à 45°. Sur un des carrés, côté sud, quelqu’un a graphité : FUCK AMERICA.

une tresse, chaque jour échanges de mails pour ajouter une phrase à celle reçue, phrases s'adressant à Mémoire, et puis après ce duo, chacune a pris la parole – bravo à elles (prouesse et poésie)
le début de la tresse
«Mémoire sais-tu que je te pense en creux, en trous, en vide, que je te convoque à ma table pour évoquer l’épars?


Viens t’installer et n’aie pas peur, nous ne te voulons pas de mal. Juste te dire. Il y a tant»
et le texte de Christine Jeanney
.. La femme tissée est silencieuse. Nous voulions quoi, la prendre à la gorge, quel piège, sa gorge, le cou long traversé de ridules et de veines, quoi ? écraser ce cou dans nos mains, la faire hurler ou chuchoter mais qu’au moins on l’entende, qu’elle fasse briller le grand recommencement, la route, les cyprès loin, le pain grignoté et cette eau qu’on guidait dans le sable,..

et
un peu de la tresse
«Mémoire, je sais tu le gardes, multiple, varié, ce que j’en savais et pareil tout ce que de lui je n’ai jamais compris

et comme tu te maquilles en le montrant, robes de chair, ou coques d’étincelles brillantes d’insecte au soleil, ce que tu offres et changes en un instant»
un peu du texte d'Anna Jouy
Mémoire, nous étions assises l’une en face de l’autre. Tu avais pris étrange figure, celle d’un vieil homme. Il ne savait rien. Il racontait, comme on dit des généralités, des choses déjà connues, des formules, des hypothèses irréelles. Mais il bêchait le bitume sans même s’en rendre compte. La route palissadée de la vie claquait sous le bâton de ce pèlerin inattendu.... et la suite qui est renouer avec ce qui était perdu.
Et Jeanne Moreau chante.
P.S. Un beau et méchant collage de Christine Jeanney refusé par Picasz, ou le contraire

Se laver...
see shaw
lire et écouter – à partir du souvenir de la chanson que sa mère chantait à ses enfants en les baignant, un très beau et poétique texte (plus beau encore d'être si bien dit/joué par cette voix accompagnée par la musique de Michel Bonnargent)... reviennent les jeux et puis cela
Toi, l’eau je t’ai connue
Choquante, coupante, brûlante de glace, cisaillant profondément ma chair pour m’écraser les nerfs, pour entailler mes ramifications trop poussées. Tu vomissais d’une lance que les hommes en blouse pointaient sur moi, tu injuriais violemment mes immenses tristesses, tu percutais mes terreurs, les faisant rebondir sur les murs carrelés de blanc, à la cure des fous, à la curée des boues fumantes.

et
un autre interminable cou
lire et écouter la voix qui découpe, avance tranquillement, en rythme régulier – description du nettoyage par l'hydre de son entourage et d'elle-même, énumérations, raffinement, sérieux plus ou moins réel, charme (avec l'hydre c'est tout de même une réussite) mais se faisant elle a froid, alors, pour se réchauffer
Elle rentre alors en elle. Ce poison qu’elle expire, elle le ravale. Et inspire ses vapeurs, toxiques, rien qu’à elle. Elle se voit propulsée dedans ses propres veines, y plonge, méthodique, et parmi ses artères, se souffle, intérieure, se réchauffe du dedans, s’insinue le venin au plus profond d’elle-même....

en remixant des éléments du blog de l'autre
remix de l'atelier de bricolage -
prendre des mots dans le blog de Philippe Aigrain, les retisser, en tirer un poème
ce serait après
l’un des plus beaux parcours de course urbaine
/ écriture cursive /
feuillet de style pour ton corps nu /
rejoins son rêve paix paix mon corps /
notre temps figé en syncope /
suivi d'un joli texte de Philippe Aigrain la présentant, elle, Delphine Régnard ou drmlj
et
Philippe Aigrain http://drmlj.net/?p=2388
remix en domino de drmlj.net
un poème, en rebond, chaque vers débutant sur le dernier mot du précédent
qui avance dans la ville, qui parle, qui rêve de livres
...finir qui lira désormais
désormais on peut peut écrire depuis
depuis, je cherche LE lieu
lieu obligé, jour après jour
jour je laisserai aller
aller à ce rien
rien que le texte.... 

Il
Anne-Charlotte Chéron http://www.xn--chatperch-p1a2i.net/spip/icle573
Ils
parce que le il d'Anna-Charlotte Chéron est pluriel – symphonie de voix – succession de il en italique, ou en gras, ou en majuscules, ou barrés, ou il tout simplement – idées qui circulent, s'opposent, divergent
Il dit encore, comme si de rien n’était. Hier, sa bouche souffle le chaud, demain le froid. Il dit la dureté du climat. Il dit le respect pour la nature. Il dit la vie avec peu de mots et se trompe parfois. IL dit c’est a toi de décider
et
il dit
une phrase de Bergounioux en incipit -
et la litanie des il dit, ce il, sans doute le père, qui dit les renoncements, les difficultés du groupe, le silence, l'impossibilité de parler, avec le père
Il dit : « Cette certitude du rien à dire qui creuse le ventre... » Il dit : « Et puis, on sait déjà si peu pour soi. » Il dit : « Derrière quelle porte les mots ? » Il dit : « Pas de toi que j'avais peur, ni de tes cris. » Il dit : « L'éclat que c'était. » Il dit : « De ça la peur surtout : qu'aux premiers mots tout s'effondre. » Il dit : « Que nécessité fasse rage ! » Il dit : « Tu vois, j'ai retenu. » Il dit : « J'écoutais. » Il dit : « Attendu tellement que de ses lèvres à lui... » qui dit la difficulté de parler avec le fils, celui qui écoute et nous dit.

Reprendre un thème de l'autre
Mobile (micro-tragédie)
après un jeu de piste qu'a présenté Christophe Sélac, s'adresse à un vagabond, qui hésite, lui conseille d'aller droit devant lui, revient sur ce qui a fait de lui, enfant de bonne famille, un meurtrier vagabond, sur cette tragédie sordide
Vagabond, ta mobilité s’est déglinguée. Tu peux toujours chercher des îles pour t’y réfugier mais les mots t’ont déjà dévoré. De sales mobiles ont déclenché l’orage. Des éclairs ont déchiré les êtres dans une orgie familiale trouble. Le repas de famille a viré au cauchemar. Immobiles, ils étaient tous immobiles quand tu as dit ce que tu as dit. Les mots ont anéanti le secret.
et
un mur une main
les traces de la main de l'homme, les tags, les mains dans les cavernes, j'aime
Alors, quand face au mur immense où un couple s’enlace pour l’échange imminent d’un baiser, une femme chaque matin relève son store, elle éprouve aussi cet appel, cette liaison, vers celui qui n’a pas trouvé de meilleur message, de meilleure invitation. Il, d’une certaine façon, attendra sur le toit de l’autre côté de la rue, ce soir, demain soir, tous les autres soirs, ceux d’avant aussi, depuis que l’œuvre est terminée. Qu’elle vienne, pour une danse, un tango, pour un enlacement.

l'histoire de Léo, sans le sou, qui joue les poètes maudits, rêve de l'alchimiste qui faisait merveille de rien, se souvient de ce temps où, avec Sarah, il était parti, libre... pendant un temps, huit mois, mais
Plus le courage de repartir sur les routes et m’exclure encore un peu plus du mouvement. Il faut être un authentique réfractaire pour échapper au système de façon définitive. N’est pas gitan qui veut.
et
le masque de la nuit
Gwen Denieul dit «poésie vivante qui refuse l’hermétisme» et c'est cela
Le masque de la nuit
regret
A pour visage l’oubli
permanent...

L'échange
l'un pour l'autre
un vieil homme entend une musique et des mots lui viennent, jaillissant de son souvenir... texte sensible
la guerre, une séparation
Ils ont fait alors l’échange immatériel et précieux que rien ne pouvait altérer, que personne ne pourrait leur voler. Elle a fredonné quelques notes de musique pour lui et il a chuchoté quelques mots d’un poème, pour elle. Et si le hasard, au cours de leur vie, leur faisait entendre, à l’un ou à l’autre, l’objet de leur échange, ce serait comme une heureuse rencontre.

et
L'échange
marcher dans une rue de Venise et «toi ou moi» décidons d'entrer dans une église San Francesco di Paola... et la phrase de Pierre Cohen-Hadria continue, avec cette souplesse, ce léger détachement que lui donnent toutes les idées, tous les souvenirs, qu'elle contient sans les formuler, elle continue par la description de l'état de cette église, attaquée par l'humidité, elle apostrophe le lecteur, ou peut-être un auditeur, par une de ces questions qui ne demandent pas de réponse... enfin lisez et goûtez sa saveur toute personnelle... il y a un cierge que l'on met
ce n’est pas ça, la liturgie ou les vagues croyances, non, je n’en ai pas de cette eau, je n’y crois pas ce n’est pas ça, cela ne nous importe pas, mais la lumière, oui, vaguement prendre un petit bout de mèche gainé de cire qui traîne et à lui attacher le feu de la petite bougie d’à côté, le prendre et le porter à celle-là, à celle qu’on attribue, il s’agit de prendre ce feu et de le donner ici, pour un moment...
et la phrase poursuit, ne se clôt qu'avec l'approche de la sortie de l'église, et de l'achat d'un chapeau...

marcher dans les rues
le tout premier après
une «elle», seule, sur son balcon, fume, sans thé, sans eau ni électricité, face à un mur mort, sous un ciel gris, dans un silence opaque (je paraphrase là, ce n'est pas bien, mais le texte colle si précisément à la sensation, à son sentiment..)
Sentiment d'angoisse, sortir, parcourir ville...
Pas le moindre chuchotement d’un vent ni même d’un souffle d’air ou le chuintement d’une corde… Pas une âme qui vive. Pas un chat. Pas un rat. Insensible à son sort, la faim s’éveilla. Elle avait tout sous son regard. Un tout inaccessible fermé à double tour.... avec une belle chute.
et
Isthme
voix, texte et photo de Sylvie Pollastri (pour la voix je le suppose, j'ai été incapable, sotte suis, de faire fonctionner le fichier)
un court et dense paragraphe, la description exacte d'un corps plongé dans la circulation, la vie d'une rue, d'un moi qui se contente de s'y insérer, couler
...j’entre ainsi dans l’épaisseur de la vie urbaine, comme une barque qui fend les eaux dans sa marche vers. Des silhouettes, des bruits de pas, les hommes sont comme les arbres d’une forêt dans laquelle je m’enfonce. J’en respire les bruits, ces mille mots qui m’effleurent de leur quotidien...

sur une découverte récente, par chacun, et proposée à l'autre, d'une musique, guitare et voix
no death chanson de Mirel Wagner
ces jours de jeu, Morgane ma cousine, Morgane soeur, Morgane mère.
nous sommes peuplés de souvenirs.

sans mort.
Un poème, l'écriture sous l'influence d'une voix, en rythme incertain comme on chancelle – prendre le son, le garder en soi,.. et ce que je fais là est vain, est trahison.. vous laisse lire et vous laisserez le son vous accompagner (une vidéo de la chanson, que je ne connaissais pas, bien entendu)

et
en écoutant Fink
avancer en paragraphes numérotés dans l'âge et la connaissance du rock et de la guitare, et pour chaque évocation de l'instrument, son histoire, la musique mais aussi un peu du climat de l'époque et de beaux portraits en un ou quelques mots des musiciens, puis toujours guitare mais folk, avant le retour au rock
Plus j’écoute mes amis musiciens, plus je comprends ce qui m’a manqué :
une façon de pousser en avant, où l’instrument est lui-même la voix et
le chemin. Des années que je privilégie dans l’écoute des instruments à
corde joués seuls, et la guitare ne s’est jamais éloignée de la veine la plus
centrale. Elle peut être très simple ou dépouillée, comme ce type qui joue
sur trois cordes, ou cet autre à qui il manque des doigts. Elle peut être l’appui à une voix qui s’en sert juste de repère ou de siège, ou de route. Elle a ce son mangé du dedans par elle-même et c’est une drôle d’aristocratie
secrète, depuis John Fahey, la guitare considérée pour elle-même, et c’est
comme ça qu’on m’a donné à entendre Fink.
Et maintenant l'écoute par le réseau, pas plus mais mieux (lisez, je sais : tout est à lire, là j'insiste, comme d'ailleurs pour d'autres, parce que ne sais que tuer la richesse)

à partir d'une photo et de mots péchés dans un abécédaire
histoire d'un échange qui a eu «des malheurs» racontée avec humour
pour en arriver, sur la photo de bateaux retenue, à un souvenir de voyage, de route
Le sable qui s’insère entre tes doigts de pied, la fragilité de l’instant, tu veux retenir le temps.
Les secondes doivent devenir éternelles. Il est là, tu es près de lui. Vous êtes ailleurs.
Vous allez jusqu’au port. Vous regardez les bateaux.
Et si nous montions à bord, et si nous partions loin d’ici.
Et si…
et
le chant des errants
un poème, sur une photo du port de Saint Tropez et à partir de mots de son abécédaire de l'exil/du dépaysement – des mots qui jouent à la surface des sentiments
Et les graines qu’on sème et les routes qu’on prend
Les révoltes qu’on mène, les valises qu’on tend
Les territoires qui bougent et les sables mouvants
Les questions que l’on ose, et l’espoir qui se pend

et des expériences de l'étranger
Angèle Paoli ci-dessous, avec le beau récit d'une expédition vers Tivoli (pas extrêmement aisée), pour laquelle elle reçoit aide et attention, gracieusement accordées.
«Ponte Mammolo». Ce nom a scandé ma journée, ponctuée par l’entremise bienveillante de trois anges gardiens. Nous nous sommes croisés un instant. Chacun a repris ses rails, chacun a disparu aux yeux de l’autre. «Per sempre ?»
et
Brigitte Célérier chez Angèle Paoli, sur Terres de femme étrange en étrange pays http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2013/10/étranges-dans-cette-ville-étrange-vases-communicants-avec-brigitte-célérier.html 
nous parlons lentement, de rien, il dit pourtant : lui il a peur, il n'a pas encore sa carte
Joyeusement étranges dans cette ville étrange, mais ceux qui se cachent, comme ils le font dans mon pays.

De beaux vases, aucun problème de dernière heure... donc mon satané mister mac a été parfaitement odieux et ce billet haché par décrochages, problèmes,... indulgence demandée... et je n'osais même pas le battre

6 commentaires:

arlette a dit…

Plus que de l'indulgence , Un Bravissimo sans fin pour ces extraits lancés à la volée de nos coeurs Tout me parle
Et pourtant j'aime tant lire les bons gros volumes qui n'en finissent plus
Merci

Dominique Hasselmann a dit…

Merci, il ne reste plus qu'à tout lire...

Quel travail, ce florilège !

jeandler a dit…

Les jardins d'automne lancent une moisson fleurie profuse et riche. Que de beaux bouquets sur la table !

Zottele Christine a dit…

je picore, je picore, je ne fais que picorer dans ces beaux vases d'automne, et grâce à vous je commence par les meilleurs (ne vous dirais pas qui... )
gratitude pour cette compilation

Gérard Méry a dit…

Du heurtoir en passant par le marteau et la biscotte j'ai pris le chemin de l’œuf/fraises....ainsi débute ton prochain roman ?

Marilyn a dit…

Un grand merci pour cette excellente compil, pour ce que j'ai déjà lu avec un vif plaisir car il m'en reste ! J'y retourne ! Ravie de ce 1er vaseco :-)