Samedi soir, remonter dans
l'antre, après avoir descendu la poubelle et trouvé la nuit dans la
rue – rentrer dans ma pagaille, voir l'écran qui attend, la
dernière photo prise le matin, se dire : à nous deux Paumée, se
dire c'était une journée agréable, assez, oui, se dire qu'en dire
? Essayer, quelques mots, comme un jalon.
Matin donc, frais, mais
sans vent, lumière tendre et chaude au coin de la rue, je la
cueille sur la façade tendre, je fouille mon sac, je vérifie que
j'ai liste de spectacles, ordonnance, je passe à la pharmacie, mon
ami assis à la porte latérale de Saint Agricol est emmitouflé et
sourit, je passe au bureau de tabac, la place de l'horloge s'affaire,
je vois des tentes, je regarde ma montre, il est juste temps,
j'oublie les tentes et monte les quelques mètres de la rue de Mons.
Des souliers au dessus de
ma tête, trop hauts, trop grands, pas franchement beaux, mais il
faut que j'y pense, mes orteils le demandent, et les sandales ne vont
pas avec un manteau, même léger, bientôt trop léger.
Je note que, oui c'est
vrai, il y a dans la cour de la maison de Vilar, un peu du Parcours
de l'art, l'installation de Domenika Griesgraber, je la trouve un peu
perdue, je préférais la table et les boites photos du cloître
http://brigetoun.blogspot.fr/2013/10/les-etages-du-cloitre-profusion.html,
je passe, j'entre,
une table sur le côté où
on installe des petits gâteaux salés pour apéritif, les mannequins
portant des costumes d'anciennes représentations sur des passerelles au
dessus de nos têtes, des piliers et des niches avec des vidéos, un
comptoir, les vieux livrets du TNP et des gens vivants, aux visages
vivants, qui circulent, parlent, attendent, Sophie Durbec, lui
promettre une fois encore d'aller voir ses oeuvres - mais l'espace
Vaucluse, à pas trop de fois deux pas de chez moi, n'ouvre que
l'après-midi aux heures de ma plus grande mollesse, alors d'abord le
conservatoire (et puis je n'ai pas très bien compris ce qu'elle y
expose et ça m'intrigue), lundi peut-être - parler un peu, sourire
à des têtes que je connais je crois, sans doute,
me planter devant une
vidéo, voir Vilar se démaquiller, parler, et comme il est temps
entrer dans une salle où a lieu une série de lectures autour de
l'objet, de l'objet et de l'art, en liaison avec les boites d'Alain
Timàr... il n'est pas là mais la responsable, je ne sais pas quel
est son titre, je sais seulement que j'aimerais la connaître, que
nous nous croisons souvent, la responsable donc du théâtre des
Halles est là, assise devant moi.
Des petits ennuis de
manipulation pour la musique, la projection de photos (des oeuvres,
une surtout dont il sera question, de Tapiès), mais avec un tout
petit peu de temps et de bonhomie cela fonctionne, et les lectures,
courtes, intéressantes, malgré les misères de carcasse qui me
distraient un peu
- l'introduction aux portes de toile de Jean Tardieu, et les textes sur Corot, De Staël (beau, le texte, les oeuvres c'est évident, Kadinsky et Klee pour la joie
-
deux textes d'Antonio Tapiès : le jeu du savoir regarder pour une revue pour enfants, et un bel extrait de rien n'est mesquin, devant l'image de bois et paille (je n'ai trouvé, dans ma recherche ce soir, qu'une image de profil, assombrissant la paille, sur http://benoitpieron.blogspot.fr/2012/02/fundacio-antoni-tapies-barcelona-2.html)
- un texte de Jacques Dupin sur Tapiès, beau
- un amusant fragment d'un entretien entre Miro et l'écrivain Walter Erben
avant
une courte vidéo d'une installation-performance de Marie-Ange
Guilleminot au Louvre, dans la cour des statues de Versailles,
l'oursin, une
structure gonflable dans cette matière argentée des expéditions
polaires ou de montagne, son installation, les dignes visiteurs dans
la grotte qu'elle a créée, les belles vagues mouvantes pour la
dégonfler, et je me demandais ce qu'en pensait la statue de fleuve
couchée au premier plan, dans l'impassibilité superbe de son beau
dos nu.
Petit
brouhaha de fin, quelques échanges, j'ai déserté le pot... debout
devant le portail je regarde la place, je l'approche avec le zoom de
mon appareil, je vois des enfants devant les tentes.
Ce
sont, pour la fête de la science, des parfums à reconnaître, une
aiguille aimantée à fabriquer, d'autres choses certainement, mais
je m'arrache, parce que je resterais bien , fascinée, autant ou plus
que les enfants, je passe à l'opéra acheter des billets,
et
m'en reviens tranquillement vers ma cuisine...
après-midi,
sieste, sortir vestons, chercher interminablement une vague idée
pour tenir une promesse, la nuit est arrivée.
6 commentaires:
Ces berlingots géants dans la cour de la maison de Vilar : on préfère nettement la vidéo en noir et blanc.
Merveilleux, tout ce que vous nous faites découvrir, j'ai très envie de lire ce qu'a écrit Tapies, et votre silhouette nous guide dans cet univers. Merci à vous.
un reportage parfait !
De ci ..de là tu effleures sans t'arrêter , comme la pensée vagabonde
Quelle horreur cette façade au dessus des chaussures accrochées
Coup de coeur pour la première et la dernière.
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