regarder ce que je peux
pendant que j'attends mon tour, goûter, avec distraction, le caramel
sombre et la relative finesse et régularité des poutres, après mes
troncs irréguliers badigeonnés de blanc - mais en tenir pour ces
derniers –, la rectitude avec laquelle joue la perspective,
regarder surtout le bonhomme vert comme une promesse qui tarde à
venir..
regarder instinctivement,
avant de déboucher sur la place, le portail végétal du Roure,
trouver à sa place un jeu de rectangles ouvert et fermé..
se souvenir du petit
frisson d'appréhension, il y a quelque jours, en découvrant
l'échafaudage qui annonçait des travaux, un ravalement oh combien
nécessaire, s'il se contente d'être nettoyage, si on ne touche pas
aux rinceaux..
regarder, avant de
retrouver l'antre, la grande vitrine de la galerie Ducastel
http://www.galerieducastel.com/,
regarder les chats de Pascal Lionnet, la coquetterie de l'amateur de
figues, la placidité de celui qui me toise depuis le fond, l'abandon
avec lequel le gros matou noir se laisse pénétrer par le rêve de la ville,
leur confortable tranquillité, avoir la sensation d'une chaleur
douillette, d'un jardin d'hiver, d'une odeur de fruitier, avoir envie
de franchir la vitre, ou mieux avoir envie d'être chat, soigné,
servi, indifférent, impérial.
Mais se souvenir qu'en
digne fille de mon père, je n'aime pas les chats, je leur préfère
la dépendance, la confiance aveugle, les yeux qui débordent du
chien (même s'il me faut vaincre au premier abord la crainte
instinctive qui vient de l'enfance et d'une morsure)
et puis rien, résolument
rien à dire.
Ah si...
j'en suis navrée mais je dois dire que je trouve que mon pays devient, pour une part qui s'affiche, se publie, envahit, tout simplement, parfaitement, puant.
Ah si...
j'en suis navrée mais je dois dire que je trouve que mon pays devient, pour une part qui s'affiche, se publie, envahit, tout simplement, parfaitement, puant.
7 commentaires:
Votre conclusion est triste mais combien réaliste. Où va la France?
Elle va se reprendre!
Puant oui, pas d'autre mot.
(et peut-être aussi que c'est affligeant de voir que ce n'est pas puant pour certains, ça rend d'autant plus triste que ça donne un sentiment de solitude) (la bassesse abîme tout ce qu'elle touche)
Qui rend le pays si puant sinon nous tous, baignant dans notre " propre " puanteur, comme dans une bauge ?
oui, Jeandler - et nous lavant à bon compte de temps en temps par une indignation
Un chat s'échafaude dans la vitrine : la grâce dépasse toujours l'abjection.
Tes yeux trouvent toujours matière à belle description ou poésie sauf...à la fin...mais ta remarque est justifiée.
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