un rayon de lumière qui
fait oublier le froid
mais une envie de rester
dans l'antre,
argenterie, aspirateur,
repassage, ourlet, engraissage
quelques lignes pour
décembre qui dormiront un peu avant jugement
vivre tout calme, attendre
le soir – me persuader
que le goût pour la musique de Puccini me vient, dépasse peut-être
l'intérêt poli... et partir, emmitouflée dans manteau, en tentant
de me redresser face à l'air de la nuit, épaules desserrées, me
lamenter du malheur digne de Madame Butterfly.
Une coproduction avec les
Chorégies d'Orange - choeur et orchestre de l'opéra dirigés par
Alain Guingal
- une mise en scène de
Mireille Laroche, simple, directe, discrètement tragique, ce qui
faisait ressortir les quelques belles images – décor tout aussi
simple de Guy-Claude François, très construit, avec l'asymétrie
nécessaire, du bois blanchi, des poteaux et portiques rouge sombre –
costumes stylisés de Danielle Barraud – belles lumières de
Philippe Grosperrin.
image
http://www.theprovenceherald.fr/avignon-madama-butterfly-ouvre-la-saison/
(avec petit compte-rendu promotionnel)
un premier acte pour
lutter contre petit coup de pompe (ne plus oublier chapeau), me
souvenir que j'aime bien ce que Puccini amène de tranquille
évolution, de modernité, de syncope, savoir que Sébastien Guèze
(Pinkerton) a certainement une belle voix de ténor, mais ne pas
aimer les voix de ténor avec un peu de cuivre vibrant, commencer à
apprécier la mise en scène dans cet acte très peuplé, aimer bien
le Sharpless de Marc Barrard (passablement la voix, plus encore le
jeu), aimer le peu qu'on entend du mezzo de Delphine Haidan (Susuki),
la Cio-Cio San de Ermonela Jaho mais avec un peu d'indifférence,
aimer les seconds rôles.
petite sortie entracte,
allumer, éteindre cigare, rentrer, attendre
et puis le deuxième et le
troisième actes s'enchaînant (beauté de la nuit, parsemée de
petits lampions pendant l'ouverture du troisième acte) et là, dans
le deuxième acte, j'ai été conquise par la voix sensible, le
mélange de fragilité et de force dans le chant, dans le jeu de
Ermonela Jaho, le bel accompagnement que lui donne Delphine Haidan.
Troisième acte de même
tenue (un peu navrée pour Ludivine Gombert qui a non seulement une
jolie silhouette, utilisée et soulignée par la robe à tournure,
mais une jolie voix de soprano dont elle n'a quasiment pas à se
servir dans le rôle de Kate Pinkerton), une mise en scène très
esthétique, stylisée et parfaitement tragique de la mort de Cio-Cio
San.
Acclamations du public,
pendant que je massais le nouveau petit rhumatisme de mon pied tout
en applaudissant et en tentant de prendre photos presque correctes
(bel exploit, non ?)
et suis redescendue presque à grand pas vers l'antre, doublée par des supporters déchaînés - avec l'agacement de la sottise des deux femmes enfoururées qui marchaient devant moi, sûres que la France avait perdue, puisqu'ils agitaient un drapeau algérien (preuve simplement que les parents de ces jeunes gens des quartiers, et chauvins pour l'équipe de France, venaient de ce pays)
10 commentaires:
La vie entremêlée au monde. Je vous suis dans ce dédale dont vous vous débrouillez si bien, et dont vous révélez les aspérités.
La musique a un but, le foot en a eu trois (paraît-il) : François Hollande a commenté (pas Puccini).
Vos photos d'opéra sont très nettes !
vous moquez pas amis, vous moquez pas
Oh que j'aurais bien voulu y être ! je vais chercher des vidéos de Ermonela Jaho sur le net.
(Puccini, finalement, je suis toujours entre "il me fatigue un peu" et "oh que c'est beau comme je l'aime" quand je l'écoute.)
Et les belles photos !!!
Se masser le pied et applaudir tout à la fois: une prouesse.
une main pour le pied une main pour taper l'appareil contre sac et programme
Je connaissais tes talents littéraires et artistiques, mais là, tu m'épates avec ton numéro fan-masseuse-photographe ! Im-pres-sion-ant !
Le rite sacrificiel de Cio-Cio-San reste une grande émotion au cœur de la musique d'opéra. Je ne sais pourquoi mais je ne me lasse guère à réécouter ce grand opéra puccinien.
Spectacle sur scène et dans la rue !! tu es gâtée
ha o ui les aventures de "photo-masse "
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