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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, novembre 20, 2013

Se préparer


un rayon de lumière qui fait oublier le froid
mais une envie de rester dans l'antre,
argenterie, aspirateur, repassage, ourlet, engraissage
quelques lignes pour décembre qui dormiront un peu avant jugement
vivre tout calme, attendre

le soir – me persuader que le goût pour la musique de Puccini me vient, dépasse peut-être l'intérêt poli... et partir, emmitouflée dans manteau, en tentant de me redresser face à l'air de la nuit, épaules desserrées, me lamenter du malheur digne de Madame Butterfly.
Une coproduction avec les Chorégies d'Orange - choeur et orchestre de l'opéra dirigés par Alain Guingal 

- une mise en scène de Mireille Laroche, simple, directe, discrètement tragique, ce qui faisait ressortir les quelques belles images – décor tout aussi simple de Guy-Claude François, très construit, avec l'asymétrie nécessaire, du bois blanchi, des poteaux et portiques rouge sombre – costumes stylisés de Danielle Barraud – belles lumières de Philippe Grosperrin.

un premier acte pour lutter contre petit coup de pompe (ne plus oublier chapeau), me souvenir que j'aime bien ce que Puccini amène de tranquille évolution, de modernité, de syncope, savoir que Sébastien Guèze (Pinkerton) a certainement une belle voix de ténor, mais ne pas aimer les voix de ténor avec un peu de cuivre vibrant, commencer à apprécier la mise en scène dans cet acte très peuplé, aimer bien le Sharpless de Marc Barrard (passablement la voix, plus encore le jeu), aimer le peu qu'on entend du mezzo de Delphine Haidan (Susuki), la Cio-Cio San de Ermonela Jaho mais avec un peu d'indifférence, aimer les seconds rôles.

petite sortie entracte, allumer, éteindre cigare, rentrer, attendre
et puis le deuxième et le troisième actes s'enchaînant (beauté de la nuit, parsemée de petits lampions pendant l'ouverture du troisième acte) et là, dans le deuxième acte, j'ai été conquise par la voix sensible, le mélange de fragilité et de force dans le chant, dans le jeu de Ermonela Jaho, le bel accompagnement que lui donne Delphine Haidan.
Troisième acte de même tenue (un peu navrée pour Ludivine Gombert qui a non seulement une jolie silhouette, utilisée et soulignée par la robe à tournure, mais une jolie voix de soprano dont elle n'a quasiment pas à se servir dans le rôle de Kate Pinkerton), une mise en scène très esthétique, stylisée et parfaitement tragique de la mort de Cio-Cio San.

Acclamations du public, pendant que je massais le nouveau petit rhumatisme de mon pied tout en applaudissant et en tentant de prendre photos presque correctes (bel exploit, non ?)

et suis redescendue presque à grand pas vers l'antre, doublée par des supporters déchaînés - avec l'agacement de la sottise des deux femmes enfoururées qui marchaient devant moi, sûres que la France avait perdue, puisqu'ils agitaient un drapeau algérien (preuve simplement que les parents de ces jeunes gens des quartiers, et chauvins pour l'équipe de France, venaient de ce pays)

10 commentaires:

Isabelle Pariente-Butterlin a dit…

La vie entremêlée au monde. Je vous suis dans ce dédale dont vous vous débrouillez si bien, et dont vous révélez les aspérités.

Dominique Hasselmann a dit…

La musique a un but, le foot en a eu trois (paraît-il) : François Hollande a commenté (pas Puccini).

Vos photos d'opéra sont très nettes !

Brigetoun a dit…

vous moquez pas amis, vous moquez pas

cjeanney a dit…

Oh que j'aurais bien voulu y être ! je vais chercher des vidéos de Ermonela Jaho sur le net.
(Puccini, finalement, je suis toujours entre "il me fatigue un peu" et "oh que c'est beau comme je l'aime" quand je l'écoute.)
Et les belles photos !!!

jeandler a dit…

Se masser le pied et applaudir tout à la fois: une prouesse.

Brigetoun a dit…

une main pour le pied une main pour taper l'appareil contre sac et programme

joye a dit…

Je connaissais tes talents littéraires et artistiques, mais là, tu m'épates avec ton numéro fan-masseuse-photographe ! Im-pres-sion-ant !

Pierre R Chantelois a dit…

Le rite sacrificiel de Cio-Cio-San reste une grande émotion au cœur de la musique d'opéra. Je ne sais pourquoi mais je ne me lasse guère à réécouter ce grand opéra puccinien.

arlette a dit…

Spectacle sur scène et dans la rue !! tu es gâtée

Gérard Méry a dit…

ha o ui les aventures de "photo-masse "