réveil
un peu avant cinq heures, une cuillère de miel épais, une gorgée
d'eau, se rendormir,
réveil
un peu après six heures, quasi lucidité, un peu de twitter, une
crise d'activité, faire tout ce qui n'est pas trop bruyant, et
bricoler un paquet d'apparence quasi normale,
se
souvenir que la poste proche n'ouvre que le lundi après-midi et se
sentir envahie, durablement, irrésistiblement, d'un engourdissement
absent, y perdre, s'effilochant, les idées de recherche, de
billet....
reprendre,
piètrement consentante à cette douce hébétude, ma contribution
aux vases communicants de décembre, publiée gentiment par
Anne-Charlotte Chéron sur son blog
http://accheron-enmarges.blogspot.fr
Coupes
claires
coupes claires
pour le champagne
effervescence,
nez qui pique, yeux qui brillent, soutenir le désir de joie
coupes claires
dans le bois,
une clairière pour que nous dansions, et il y aurait des violons,
des robes claires devant les feuillages sombres, une grande table sur
des tréteaux, des chandeliers et des torches dans la nuit,
et des coupes
claires pour le champagne
mais
coupes claires
dans notre budget, nous ne pourrons
coupes claires
dans nos rangs, nous dépérirons,
oui, et coupes
claires de ces miens mots maladroits, je veux n'y pas penser
moi je veux
défendre les arbres, les budgets flasques, les longues phrases
sinueuses et sensuelles.
j'efface, je
recommence
nous coupons,
nous attachons les branches, nous frayons passage, comme un tunnel,
dans la masse, la forêt touffue et sombre, les asservissements, les
soucis, les règles imposées que ne pouvons combattre, les taillis
et les noirs conifères, cognent les haches, vibrent les scies,
roulent les troncs, brûlent les feuilles, on traîne les souches, le
ciel nous vient, l'azur et les nuages, la lumière descend et baigne
le sol.
ce serait un
jardin de merveilles comme les clos fleuris des tapisseries, et,
s'ils le veulent, viendraient la licorne et la dame, les petits
lapins, les paons, des fanions et des sabots, des joueurs de
flûtes-à-bec, de bidons, de clarinettes ou de luth et des vielleux,
il y aurait des conteurs et des poètes, des petites niches de
silence creusées dans le couvert autour de la clairière, des
jonchées de feuilles sous les branches.
il y aurait des
pâquerettes et des églantines, du lierre pour faire des guirlandes,
des oiseaux bleus et jaunes, comme sur la faïence,
il y aurait, je
ne saurais dire comment, un bassin de marbre veiné de rose, une
margelle de granit et une source si fraîche qu'une claire douleur
percerait le front, entre les sourcils, des buveurs trop avides
il y aurait
concorde sans ennui,
il y aurait
l'impossible.
7 commentaires:
Le miel bien meilleur que le twitter pour la gorge
On reprend avec plaisir une coupe de ce champagne...
Oui, avec plaisir, Brigitte, exactement comme dit Dominique :-)
(moi j'irai à la poste demain, pfiou) (et puis faut que je rachète des graines de tournesol, sinon les mésanges vont faire une révolution) (à juste raison)(elles feraient mieux de se tricoter des chaussons par contre) (les mésanges n'ont pas de jugeotte)
elles sont peut-être comme moi - ne savent peut être pas tricoter
elles sont peut-être comme moi - ne savent peut être pas tricoter
Ces variations sur un thème connu ont fait la beauté des œuvres des grands musiciens. Et relire ainsi un Vase devient un double plaisir, le souvenir et la relecture.
Le miel est bien meilleur et pour twitter l'ai abandonné depuis longtemps.
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