Ça aurait dû être,
marcher dans la nuit descendue, dans la nostalgie de la rue des
Teinturiers telle que je la connais, telle qu'elle n'est plus depuis
plusieurs mois.
Ça aurait dû être,
savoir que c'était nécessaire, que les riverains ont eu longue
patience, qu'il était temps, largement temps, et compliqué, d'installer un réseau
d'assainissement.
Ça aurait dû être :
tenter de ne pas être navrée en imaginant la calade reposée avec
une belle régularité (elle est classée et aimée de tous, donc
elle le sera), se moquer de la nostalgie que mes pieds ressentent en
revivant la gêne, les petites douleurs de leurs plantes gonflées
roulant sur les galets ronds, au souvenir de ma rouspétance
rituelle, des chevilles tordues.
s'arrêter au niveau du
petit pont jeté sur la Sorgue vers le porche des Pénitents gris et
poser une main pleine d'excuses sur la souche du grand, vieux, beau
platane (si elle est toujours là) repenser au choc en découvrant la
photo prise par Michel Benoît (pour son blog précieux, où je
repasse le soir pour apprendre en lisant les commentaires des vrais
avignonnais)
http://avignon.midiblogs.com/archive/2013/09/18/tua-li-mai-beu-782748.html
mais aussi, plus d'un an avant, de ce billet où ce platane trop
avide était nommé manjo-peiro
http://avignon.midiblogs.com/archive/2012/04/03/manjo-peiro.html
vérifier si les pierres
de récupération qui bordent le parapet, avec leurs sculptures
savoureuses, sont restées en place ou remisées en attente.
Mais je ne suis pas allée,
comme l'avais décidé, à une réunion en début de soirée à la
Maison IV du Chiffre.
Mais je ne suis plus
passée depuis tant et tant de jours dans cette rue.
Mais j'en étais honteuse,
un peu, parce que je n'ai rien fait ou du moins fini ce jeudi, juste
avancé en jours et peut-être en petits savoirs, et que la nuit est
venue, l'heure du départ est passée, sans que m'en aperçoive.
7 commentaires:
Je reconnais bien cette roue à aubes, dès le matin...
elle est classée aussi comme la calade
Croire ne rien faire!! est un trésor
de petits savoirs en partage
Belle journée à toi
c'est toujours comme ça avec l'heure des départs
(le temps est une sale bête qui glisse)
Merci chère amie pour cet hommage.
Cette étrange alliance du minéral et du végétal. Dans la lumière pâle de l'hiver.
j'ai eu un choc en découvrant cette identité - j'ai cherché dans ma mémoire quel était celui que je portais sur ma conscience.. et puis un éclair de lucidité et le texte m'ont mis sur la voie - donc salut jeune aïeul - oui j'apprends beaucoup chez toi
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