partir
avec sac de linges et vêtements, sous un ciel qui boudait encore un
peu
une
couverte blanchâtre qui allait se fractionnant, des taches d'un bleu
très pale qui prenait de l'importance en se réchauffant..., s'intensifiant
vu
sur le plan incliné à l'arrière du théâtre un élément de décor
abandonné qui ne peut correspondre à rien avant une semaine,
puisque nous sommes en musique de chambre, souri en pensant opéra,
sans doute à tort
Petite
bataille machine – lire le beau texte relu pour le vase de janvier
en me faisant attentive pour que la réponse se dessine – menacer
ma banquière de venir camper dans son hall demain, ce qui a permis
qu'enfin elle me rappelle... siester en profond engloutissement... et
reprendre ma contribution en janvier auxvases, ma tentative de vis à
vis face à sortir et lever les yeux une seule fois, que
Virginie Gautier avait bien voulu confier à Paumée
http://brigetoun.blogspot.fr/2014/01/sortir-et-lever-les-yeux-une-seule-fois.html
Ciel pour regarder,
marcher
Sortir et installer mes
yeux dans le ciel
Sortir pour marchécrire,
yeux flottant au risque de vertige, éblouis, cherchant les mots pour
dire cette dure lumière, cette splendeur sévère, cette unité
plate.
Marcher sous ce ciel,
renoncer, jouir un instant de cette violence et plisser les yeux,
penser avec admiration dévotieuse aux efforts de Ponge, à ses
tâtonnements pour dire, dans la Mounine,
ce ciel qui l'avait frappé dans un matin sur la route d'Aix, et dont
j'aime ce qui est presque le premier jet
Azur à mine de plomb
ce gaz lourd résulte
en vase clos
d'une explosion de
pétales de violettes bleue.
…...
Son ombre tient toute
dans les griffes de son éclat..
Et
comme j'avance, en cet hiver, lasse et les yeux blessés, dans le
froid intense que le vent nous a laissé en legs avec cette pureté
sans concession, comme si avec les nuages et l'humidité il avait
emporté toute trace de tiédeur, pour nous laisser dans un vide
froidement lumineux, monte la nostalgie des cieux transparents du
printemps sur Paris, du soleil humide étincelant sur la pointe de la
cité quand je marquais l'arrêt rituel dans l'angle du pont Royal,
avant de remonter vers les guichets, qui me faisait presque voir
l'air circuler entre les statues de Maillol, mesurer la distance
entre les arbres et pierres blanches des Tuileries, creuser le long
espace que les siècles ont dessiné.
Finit
mon trajet – rentrer se rencogner dans l'antre, laisser la
nuit descendre sans en voir la rougeur
Autre jour, s'éveiller à
la recherche encore des mots pour dire le ciel de bleu ardent,
lapi-lazuli, fabrique d'outremer, clarté autoritaire, air devenu
pierre, poussière qui prend feu, violence et os à nu... et penser
approximation dérivant en préciosité artificielle.
pousser volets dans un
bruit tumultueux de souffles, voir branches se balancer, écharpes
noires filer sur les couches de gris sombre, penser mistral noir,
trembler d'avance de fatigue et d'effroi, et toutes idées envolées
dans ce déchaînement de l'air, s'accrocher à cette seule pensée :
que vienne la fin, sans plus savoir laquelle.
Note
= la seconde image est une reproduction d'un tableau de Giuseppe
Canella conservée au Musée Carnavalet
et
puis m'en aller, à la limite de l'endormissement, abrutissement,
total, dans la nuit, écouter le premier des quatre concerts du
quatuor Ysaÿe, ouvrant leur intégrale des quatuors de Beethoven
avec les six premiers, les moins développés, publiés à Vienne en
1801, joués dans l'ordre de leur composition
n°3
en ré majeur, n°1 en fa majeur l(e moment où les brumes entre moi
et la musique se sont complètement dissipées) et n°2 en sol
majeur,
et,
après l'entracte, les n°5 en la majeur, n°4 en ut mineur et n°6 en si
bémol majeur
quatuors
de jeunesse, où il s'affirme, mais en compagnie de ses influences
tenterai
peut-être (pas certaine) d'en dire plus demain avec le concert
suivant
Plaisir,
malgré quelques moments où j'étais à la limite des limbes.
Retour
un peu avant minuit, cigare au bec et main fouillant le sac à la
recherche du briquet que, grace à Dieun je n'ai trouvé qu'une fois
installée dans l'antre.
Si
vous en avez le temps, j'ai choisi le quatuor n°2 dans leur
interprétation
l'allegro
molto
adagio
si
tratta questo pezzo con molto di sentimento
allegretto
le
presto final
5 commentaires:
Merci je reviendrai écouter les vidéos
La musique est souveraine pour s'envoler dans tes ciels toujours présents chaque jour
J'aime
merci
Vase précédent et Beethoven toujours là : musique !
c'est moi...
parce que entre le Figaro, Raffarin et Hollande d'un côté et mon flop je suis mal sur le bord du jour
Mal, sur le bord du jour, mais bien sur le bord de la nuit.Un programme difficile : ne pas sombrer dans les limbes de la création.
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