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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, janvier 27, 2014

Cheminer en douceur et dans Enfance


la voix parlait de vent
feutre rangé, bonnet bien enfoncé,
moi j'ai trouvé
un ciel bleu souriant,
la sagesse de l'air,
un brouillard léger de feuilles survivantes...

j'ai trouvé le salut des cloches,
juste pour moi -
bien cachées dans la tour,
elles se balançaient, allègres...

j'ai trouvé, mais ne voulais pas,
des chaussures confortables,
laides et folles de coquetterie...

j'ai trouvé, mais ne voulais pas,
des sculptures pour pieds
que n'aurais su porter...

j'ai rencontré
une affiche
à l'inutilité désarmante...

j'ai rencontré
une affiche
que j'ai regardé perplexe,
et mes pas se firent interrogation...
ai cuisiné, ai mangé, ai vaqué un peu, ai souri à la tiédeur de l'air, ai regardé le ciel qui pâlissait pour s'endormir,
et, parce que j'avais beaucoup aimé le billet de Christophe Grossi, découvert à l'heure du café matinal, enfance coupée http://deboitements.net/spip.php?article326, je me suis installée avec un thé au gingembre, j'ai cherché dans Enfance de Nathalie Sarraute le passage cité, et puis j'ai continué, pendant que la nuit venait (et que le thé trop chaud devenait froid), jusqu'à
C'est apaisant, c'est rassurant d'être là toute seule enfermée dans ma chambre... personne ne viendra me déranger, je fais «mes devoirs», j'accomplis un devoir que tout le monde respecte... Lili crie, Véra sa fâche je ne sais contre quoi ni contre qui, des gens vont et viennent derrière ma porte, rien de tout cela ne me concerne... J'essuie ma plume sur un petit carré de feutre, je la trempe dans le flacon d'encre noire, je recouvre en faisant très attention... il faut qu'il n'y ait aucune bavure... les pâles fantômes de bâtonnets, de lettres, je les rends le plus visibles, le plus nets possible... je contrains ma main et elle m'obéit de mieux en mieux...
Je range le livre, je me dis qu'il m'a manqué une chambre, et puis que non, l'écriture de A est très belle, je ferme les volets bleus, je descends les ordures.

7 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Certaines injonctions en vitrine frôlent aussi le non-sens...

Heureusement, il y a d'autres lectures.

joye a dit…

J'aime beaucoupissime ce genre de narration. BRAVA !

Brigetoun a dit…

grand merci à vous deux pour votre passage

tanette2 a dit…

Le même ciel bleu qui nous a accompagnés la semaine dernière...celui d'ici est bien gris aujourd'hui..

arlette a dit…

Tu as vaqué ...et tu vaques bien

Fardoise a dit…

Incroyables ces chaussures, je ne me les imagine pas aux pieds, n'empêche ! Pour la dernière affiche, affligés peut être par la laideur du modèle, il faut du courage pour regarder ???

Gérard a dit…

chaussures ou serpents de la place Jemaa el Fna ?