Jour un peu plat,
ordinaire, petites occupations...
Je décide : cela me convient...
je me souviens qu'enfant,
quand j'ai connu Paris, je répondais à la question habituelle et
stupide,
- que voudrais-tu faire
plus tard ?
- Poinçonneur de
métro.
Mais pas n'importe où, à
Louise Michel ou dans une autre de ces stations que leurs
utilisateurs peuvent considérer comme réservées à leur seul
usage, où les passants sont assez rares pour devenir petit événement
- juste ce qu'il faut pour rythmer le temps.
Et je me serais installée
avec un petit thermos, et, posée à terre, sous mon strapontin, une
pile de livres... quelques bonbons aussi à laisser fondre dans ma
bouche pour aider à la concentration, ou accompagner la dérive
rêveuse de mon crâne.
Mon, ou ma, collègue d'en
face aurait le Parisien ou je ne sais quel autre journal, et me
lirait les nouvelles, d'une voix qui rebondirait sous la voute -
comme si la courbe avait été calculée avec exactitude pour que le
son me parvienne à moi seule - les dernières nouvelles, que nous
méditerions, et commenterions avec des longs intervalles de
méditation paresseuse, dans le vide, sauf quand je déciderais de
ne pas entendre, ce qu'habitué, ou résigné, il (elle) tolérerait.
Et quand, des années plus
tard, Gainsbourg, a chanté le poinçonneur des Lilas je
l'ai accueilli avec une petite grimace fraternelle.
12 commentaires:
Voilà ce qui explique que vous soyez devenue cette merveilleuse "poinçonneuse du quotidien".
Ou balise des jours...
merci à vous deux.
Mon drame les poinçonneurs ont disparu et il m'a fallu avoir autre ambition
En ces temps-là, le "Parisien" était "libéré"... et Poinçon est devenu depuis le nom de deux sociologues qui s'agitent dans le désert comme Charlot !
Et tu n'es point sonneuse non plus... :D)
:)) moquez vous de ma vocation contrariée
Pinçon, Chasse-Clou, Pinçon ... !!! (ils chantent peut-être alors dans le désert lointain de cette ligne Gallieni-Levallois où officie notre hôte)
A cette question rituelle des adultes "qu'est-ce que tu veux faire plus tard?", une amie de ma fille avait mis au point une réponse qui coupait court à tout commentaire: "médecin légiste dans une morgue".
(en fait elle est devenue architecte!)
Quel lieu magnifique sur votre première photo ! Ça vous ressemble, ces couleurs franches et ces lignes douces...
Louise Michel... C'est là que j'allais prendre le métro pour aller au lycée... Contente de retrouver un des beaux platanes d'Avignon.
...heu ! il reste peut-être des places de dames pipi...ho pardon !
il y a trop de passage.. et de travail
Enregistrer un commentaire