Marchant
dans la lumière, et un air qui se ruait parfois en rafales, pour me
pousser à penser un peu à toi, Paumée, aujourd'hui, me suis fais
honte en évoquant tous ceux qui oeuvrent (et essayant de capter
l'image de quelques uns, ceux que l'on voit, dont on peut voler, si
possible sans trop de précision, la silhouette, plus ou moins bien,
sans risquer autre désagrément qu'un moment de remord)
en
évoquant ceux qui portent des serviettes et discutent en marchant
vite, ceux qui auscultent le sous-sol, qui hissent des matériaux,
qui guettent les matériaux, qui évacuent les gravas, les
tunneliers, les charpentiers, les manoeuvres, les maçons, les
couvreurs, les peintres en bâtiment, sur fresque, ou sur verre,
toiles et panneaux, ceux qui aspergent la pierre, ceux qui extraient
les pierres des carrières, ceux qui les taillent et les posent, ceux
qui font marcher les bétonnières
les
menuisiers, les patrons, commis, ouvriers des scieries, et bien sûr
les bucherons, les camionneurs, les gestionnaires de forêts, les
plombiers, les ouvriers des manufactures, les fondeurs, les
chimistes, les dessinateurs, les serruriers, les cordonniers qui
refont des clés et des semelles, les tanneurs, les modélistes, les
gainetiers – il faudrait que je fasse refaire le plateau de ma
table bureau – et oui les ébénistes et ceux qui travaillent dans
des usines de meubles
ceux
qui balaient, ceux qui vaquent dans leurs boutiques en attendant le
chaland et peut-être l'acheteur, ceux qui servent le plus vite
possible, en plaisantant, en discutant avec clients et aides,
derrière leurs étalages de légumes, de viandes, de fromages, de
bonbons, de poissons, aux halles, de sandwichs, de barquettes de
pâtes, de glaces, de quiches, de pizzas et de gâteaux et fougasses, dans la
rue,
les
électriciens, les étalagistes, ceux qui regarnissent les rayons des
super-marchés, les vigiles, les chefs de rayon, les petits chefs et
les grands chefs, les directeurs, et les banquiers, les guichetiers,
les responsables de comptes, les gestionnaires de fortune, les
notaires, les clercs, les employés de bureau
les
gérants et syndics, les comptables, les archivistes, de nouveau -
sont si nombreux et j'en fus - l'immense variété de ceux qui sont
en labeur dans des bureaux de toutes sortes, les rédacteurs, les
secrétaires, les informaticiens, les chefs de service, les
directeurs du personnel, les ergonomes, les nettoyeurs de surface,
les femmes de ménage, les chauffeurs de maître, de société, de
taxis et ceux qui livrent, les assistants parlementaires, les
députés, les ministres et le président, les maires, les adjoints
et les cantonniers
les
postiers, les facteurs, les laboureurs, les moissonneurs, les
mécaniciens, les boulangers, les pâtissiers, les cuisiniers, les
restaurateurs, les confiseurs, les cuistots, ceux qui oeuvrent dans
des entreprises d'agro-alimentaires, qui font de la mauvaise bouffe,
qui la vendent et n'y peuvent mais, les critiques gastronomiques, les
serveurs, les chefs de rang, les plongeurs
les bibliothécaires, les galeristes, les conservateurs, les encadreurs, les
sculpteurs, les ciseleurs, les orfèvres, les bijoutiers, les
coiffeurs, les ramasseurs de chiffons, les récupérateurs, les
papetiers, et les marchands de crayons, cahiers, craies, stylos et
matériel de bureau, les imprimeurs, les distributeurs de publicité
sur papier recyclé, les verriers, les journalistes, les écrivains,
les poètes, les philosophes, les preneurs de son, et les espions
les
hommes d'affaire et d'affaires, les importants, les hommes de peu,
tous ceux que j'ai omis, les publicistes, les maîtresses d'école,
les acteurs, les cameramen, les pilotes d'avion, les capitaines de
bacs, les gendarmes, les commissaires de police, les agents, les
sous-mariniers, les dinandiers, les coupeurs de tête de poisson, les
porte-serviettes, les colleurs d'affiche, les négociants, les
éboueurs, les luthiers etc... et moi qui savoure ma paresse
bon,
c'est ce que c'est, mais revenez demain, vous gagnerez au change...
12 commentaires:
Le petit monde des abeilles ... chacun son rôle
Il me semble que vous en avez oublié certains... :-)
J'aime ce bel hommage aux travailleurs qui prends des airs d'exhaustivité et replace l'humain au cœur de la ville.
oh il en manque beaucoup
Les petits médecins...
oh oui ! mais plus le toubib au beau crâne, il est mort
Et les chargés de clientèle, où sont-ils, hein ??
(Je les imagine toujours avec une dizaine de clients littéralement sur le dos, les pauvres)
(ai fait ça un moment, d'ailleurs !) - Bref, beau billet !
Vraiment très chouette, tel est mon commentaire !
il manque une foultitude de professions (chargés de clientèle, comme la mienne = dans les innombrables métiers de bureau et service)
Danielle merci
Et tu as intitulé ce billet : ...paresse ! Moi je te trouve au contraire bien vaillante pour avoir passé en revue toutes ces professions des plus nobles aux plus modestes....je ne suis pas sûre qu'il en manque autant que tu le dis.
Tu recrutes pour pôle emploi
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