n'avoir su résister à la soif
du réveil aux petites heures, et ne pouvoir se faire tirer du sang,
honte et dépit,
partir en quête de café,
yaourts, broutilles, sous un ciel sans nuage, bleu, mais encore mort,
pur et mat, comme chargé d'un souvenir d'ombre
dans le printemps rudement
civilisé.
Au retour, en longeant les
terrasses qui s'étalent enfin, n'attendent plus que les parasols
pour officialiser la fin de l'hiver, voir le ciel se mettre à
brûler, devenir lumière au dessus du palais.
En tournant au coin de
l'opéra, avec une attente souriante de la nuit, sentir la nuque, les
épaules, les reins se délecter de la chaleur qui transperce la
superposition des fins veston et chandail,
et, dans la nuit, enfiler
robe verte comme l'espoir, monter la petite côte, vers l'opéra,
Vivaldi, Jaroussky et
l'ensemble Artaserse
l'allégresse de la beauté
commencer par joie claire,
le plaisir bondissant d'une sinfonia, le son de l'ensemble, et la
danse qui accompagne le très beau jeu du premier violon
Sentir son corps se
creuser, s'élever délicieusement avec la voix de Philippe
Jaroussky, voir sa fine silhouette élégante, la musique qui monte,
semble baigner son visage
alternance chant, musique
instrumentale enchainés,
clarae stellae
scintillate, un concerto, stabat
mater
fumer
un bout de cigare, errer, attendre que reprenne la musique du prêtre
roux, l'eau vivante, jaillissante, ondoyante, le sourire emporté, la
jeunesse agile, la gravité sérieuse, la douleur lumineuse
un
concerto pour archets, salve regina,
une sifonia, longe mala umbrae terrores
applaudissements
(qu'ils méritaient tous)
trois
bis dont un amen in saecula seculorum de belle durée
et le
retour, coeur léger, vers l'antre.
8 commentaires:
Oui, élégance, est bien le mot qui me vient en premier lorsque je pense : Jaroussky.
et puis ce matin à la lecture de votre note, j'ai envie là de suite d'écouter "salve regina" , ce morceau cher à mon coeur, car il fut il y a quelques années ce qui me permit de créer un lien entre un jeune autiste et moi même pour enfin pouvoir entamer un travail ensemble...
merci pour ce partage
et ce qui ne gâtait rien c'était la qualité de l'ensemble,, plus grâce à sa célébrité, le public fourni (sans lui l'opéra aurait été au 3/4 vide) et fervent.
J'aime bien la confidialité mais une salle qui vibre c'est pas mal
Nous écoutons très régulièrement des disques de Philippe Jaroussky...
L'affiche ne pouvait être manquée...
Cet ensemble était forcément d'une beauté "inouë" : vous avez beaucoup de chance, à Avignon !
là oui et la salle était à la hauteur, en attention, plaisir, respect
Oh quelle chance absolue … Jarousky … Bon, là, j'avoue : je suis jalououououse !
malheureusement Duffaut va prendre sa retraite et nous perdrons son carnet d'adresses
Merveille que cela !! j'écoute et n'ai pas eu la chance de voir la fine silhouette peut-être un jour à Toulon ... vais re écouter sa voix surnaturelle
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