sous un ciel à se pâmer
dans un mistralounet pour
se cristalliser et s'affermir
sortir pour quelques
courses utiles dans la matinée.
et puis, à l'heure du
thé, lasse du bruit du monde, suis partie en recherche d'une
histoire.
Une histoire qui se serait
déroulée dans un temps imprécis, dans une région qui l'était
presque autant, dont je ne sais que cela : elle était verte,
bocagère, rurale sans être totalement à l'écart, riche sans
excès, assez riante les jours de printemps, pesamment brûlée en
été, inquiétante les soirs de pluie d'automne, blanche de neige et
orageuse en hiver.
Une histoire qui s'est
passée dans un gros village, ou plutôt un petit bourg, où tous se
connaissaient, où les unions, disputes, mariages, héritages,
ventes, vieilles rivalités n'étaient jamais évoqués, sauf
certains soirs de libations, mais présents dans toutes les
mémoires, plus ou moins enfouis, et, même sans réflexion,
intervenaient dans tous les choix.
L'histoire de Vivien
Labourier, le maître de la Ruisselière, une des plus grosses fermes
du petit pays, ou du canton, et de Monsieur Véran de Forlier, le
propriétaire de Mortison, belle terre qu'il augmentait peu à peu,
rachetant les champs vendus par ses père et grands-père, les
rejointoyant autant que possible au gré des mises en vente de lopins
sans héritiers exploitants.
Une histoire dont le
meilleur témoin est Martin Blondel, notaire et fils de notaire, qui
serait mon ami, et me l'aurait rapportée.
Il s'agissait d'abord d'un
grand pré, d'un petit étang, et d'un bois, dont le dernier
propriétaire, qui résidait dans la ville voisine, venait de mourir,
laissant des héritiers qui ne se souciaient pas de ce bien qu'ils
n'avaient d'ailleurs jamais vu, pré qui jouxtait un champ dépendant
de la Ruisselière, parcelle d'un bois qui était propriété des
Forlier.
Il s'agissait surtout de
la vieille histoire de rivalités, rancunes recuites entre ces deux
familles, de l'enrichissement de la famille Labourier, des biens
nationaux, de procès, de l'histoire d'une grande tante de Vivien,
servante séduite par un cadet Forlier, d'un accident de chasse
aussi, plus loin dans le passé, un oncle de Véran tué lors d'une
battue, et même si la justice avait conclu à un accident, à un
homicide involontaire par un inconnu, rien n'avait pu empêcher les
ragots, et qu'importe qu'ils aient été invraisemblables.. ou non.
Et puis, il y avait eu
Marie, la jolie Marie qu'aimait et courtisait le fils de Véran, et
qui avait été flattée puis charmée par l'attention de Pierre,
l'ainé des Labourier, avocat au chef lieu, venu passer ses vacances
chez son père – leur mariage – le suicide de Guillaume de
Forlier, le désespoir violent de son père, si violent que cet homme
calme, trop calme, taciturne et vaguement ennuyeux, en était comme
fou.
Mais ma foi, cette
histoire que je voulais terrible, semble vouloir ronronner trop
longuement... ai envie de profiter du soir - on verra demain.
6 commentaires:
Oui, il suffit de se lancer...
sauf qu'en fait le suis essoufflée (ou plutôt j'ai constaté que j'étais trop longue et en même temps trop rapide)
Histoire d'un jour ... histoire de toujours où chacun en reçoit un écho Livresque ou réel
Toujours terribles ces histoires de rivalités lorsque ce sont les enfants qui en font les frais.
On attend la suite, le souffle repris.
savoir profiter du ciel bleu qui illumine ta région
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