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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, avril 10, 2014

Au soir d'un jour de vent et lumière, vouloir se raconter une histoire


sous un ciel à se pâmer
dans un mistralounet pour se cristalliser et s'affermir
sortir pour quelques courses utiles dans la matinée.

et puis, à l'heure du thé, lasse du bruit du monde, suis partie en recherche d'une histoire.
Une histoire qui se serait déroulée dans un temps imprécis, dans une région qui l'était presque autant, dont je ne sais que cela : elle était verte, bocagère, rurale sans être totalement à l'écart, riche sans excès, assez riante les jours de printemps, pesamment brûlée en été, inquiétante les soirs de pluie d'automne, blanche de neige et orageuse en hiver.
Une histoire qui s'est passée dans un gros village, ou plutôt un petit bourg, où tous se connaissaient, où les unions, disputes, mariages, héritages, ventes, vieilles rivalités n'étaient jamais évoqués, sauf certains soirs de libations, mais présents dans toutes les mémoires, plus ou moins enfouis, et, même sans réflexion, intervenaient dans tous les choix.
L'histoire de Vivien Labourier, le maître de la Ruisselière, une des plus grosses fermes du petit pays, ou du canton, et de Monsieur Véran de Forlier, le propriétaire de Mortison, belle terre qu'il augmentait peu à peu, rachetant les champs vendus par ses père et grands-père, les rejointoyant autant que possible au gré des mises en vente de lopins sans héritiers exploitants.
Une histoire dont le meilleur témoin est Martin Blondel, notaire et fils de notaire, qui serait mon ami, et me l'aurait rapportée.
Il s'agissait d'abord d'un grand pré, d'un petit étang, et d'un bois, dont le dernier propriétaire, qui résidait dans la ville voisine, venait de mourir, laissant des héritiers qui ne se souciaient pas de ce bien qu'ils n'avaient d'ailleurs jamais vu, pré qui jouxtait un champ dépendant de la Ruisselière, parcelle d'un bois qui était propriété des Forlier.
Il s'agissait surtout de la vieille histoire de rivalités, rancunes recuites entre ces deux familles, de l'enrichissement de la famille Labourier, des biens nationaux, de procès, de l'histoire d'une grande tante de Vivien, servante séduite par un cadet Forlier, d'un accident de chasse aussi, plus loin dans le passé, un oncle de Véran tué lors d'une battue, et même si la justice avait conclu à un accident, à un homicide involontaire par un inconnu, rien n'avait pu empêcher les ragots, et qu'importe qu'ils aient été invraisemblables.. ou non.
Et puis, il y avait eu Marie, la jolie Marie qu'aimait et courtisait le fils de Véran, et qui avait été flattée puis charmée par l'attention de Pierre, l'ainé des Labourier, avocat au chef lieu, venu passer ses vacances chez son père – leur mariage – le suicide de Guillaume de Forlier, le désespoir violent de son père, si violent que cet homme calme, trop calme, taciturne et vaguement ennuyeux, en était comme fou.
Mais ma foi, cette histoire que je voulais terrible, semble vouloir ronronner trop longuement... ai envie de profiter du soir - on verra demain.

6 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Oui, il suffit de se lancer...

Brigetoun a dit…

sauf qu'en fait le suis essoufflée (ou plutôt j'ai constaté que j'étais trop longue et en même temps trop rapide)

arlette a dit…

Histoire d'un jour ... histoire de toujours où chacun en reçoit un écho Livresque ou réel

Fardoise a dit…

Toujours terribles ces histoires de rivalités lorsque ce sont les enfants qui en font les frais.

jeandler a dit…

On attend la suite, le souffle repris.

Gérard a dit…

savoir profiter du ciel bleu qui illumine ta région