ciel bleu à voilé, à
bleu, à voilé – air tendre avec petite fraîcheur
un petit tour en ville
pour pharmacie et peut être (espère que non) derniers cigares..
et un retour en compagnie,
un temps, d'un pigeon
qui m'a finalement
abandonné
Un peu vaqué,
un peu lu choses graves, un peu repassé et puis, parce que j'avais
très envie de ma découverte, le soir, de Tancrède,
de Campra, sur un livret d'Antoine Danchet, dont je connaissais
l'existence mais guère plus, me suis un peu promenée en quête de
quelques éléments
pour
apprendre qu'en 1702, lors de la création, (dessin de
Berain pour le décor) c'était
la première fois qu'on entendait sur une scène une contralto, Julie
Maupin dans le rôle de Clorinde, (rôle repris par des sopranos) et
que l'opéra eut grand succès, malgré la campagne de critique qui
avait précédé la création, comme
On dit que
Danchet et Campra,
Vont nous
donner Tancrède.
Aréthuse
il secondera,
Car la
pièce est très froide.
On chante
toujours sur ce ton :
La
faridondaine, la faridondon,
Et tous
les vers n'en sont pas jolis,
A la façon
de Barbari mon ami.
Qu'il
fut repris en 1707, en 1717, en 1729 (dessin de Servandoni pour le
décor)
reprise
qui, selon le Mercure de France, n'a pas démenti les
précédentes, et comme les bons sujets n'ont pas été plus nombreux
sur ce théâtre, et plus judicieusement employés, on n'a pas été
surpris du succès d'un opéra si digne de réussir par son propre
fonds. - qui fit l'objet d'une
parodie, qu'il fut augmenté de ballets, que le succès fut tel que
Louis XV assista à une représentation, après un dîner à La
Muette, accompagné du comte de Toulouse (le bâtard – de Louis XIV
– que j'aime bien pour sa relative discrétion et son rôle
d'amiral) du duc de Noailles et du duc de Mortemart, quasiment en
cachette puisqu'on n'en sut rien à Versailles et à Paris.
Ce qui me semble pour le moins douteux si l'on songe que trois cent
soldats firent la haie pour son trajet vers l'opéra (première fois
qu'il s'y rendait).. Passionnant n'est-il pas ?
Il fut
repris plusieurs fois encore pendant le 18ème siècle, un peu
abandonné par la suite, et Clément Zaffini dût reconstituer la
partition à partir de fragments trouvé à Aix et à la BNF, pour le
reprendre en 1965 et 1989, avant que Jean-Claude Magloire le reprenne
en 1990 à Versailles, (monté également à Tourcoing par le choeur
de l'opéra de chambre de Varsovie en 2000 et à Athènes en 2010 par
le centre de musique baroque d'Athènes).
Le
livret est disponible sur
http://livretsbaroques.fr/Campra/Tancrede_1702.htm
et
pour la musique j'ai trouvé cette vidéo d'un air du Vème acte dans
la version Magloire
résumé
: Comme l’Armide de Lully, le sujet
de Tancrède est tiré de la Jérusalem Délivrée du Tasse. Le
chevalier chrétien Tancrède a capturé Clorinde, princesse
sarrasine aimée d’Argant, lequel veut attaquer en retour le camp
des ennemis. Mais Herminie, princesse d’Antioche éprise du chef
chrétien, a d’autres plans. C’est par l’intervention du
magicien Isménor que se noue la tragédie. Il fait pénétrer
Tancrède dans la forêt enchantée et le livre à Herminie qui
parvient à arracher à sa rivale son secret amoureux. Toujours sous
l’effet de l’enchantement et de quiproquos tragiques, sombrant
dans la folie, Tancrède revêt l’armure de son ennemi et tue sa
bien aimée.
provenant
du site des spectacles à l'opéral du palais de Versailles
http://ww.chateauversailles-spectacles.fr/fr/spectacles/2014/campra-tancrede
comme la photo ci-dessus et
les deux suivantes
opéra
où le spectacle co-produit entre le Centre de musique baroque de
Versailles et l'Opéra d'Avignon sera donné en mai, après deux
représentations ici.
A
partir du travail d'Olivier Schneebel,
l'orchestre Les Temps présents et les Chantres du Centere de musique
baroque, pour une version de concert qui a fait l'objet d'un beau et
très complet billet - assez critique sur les chanteurs, mais la
distribution a changé -
http://operacritiques.free.fr/css/index.php?2013/02/24/2202-antoine-danchet-andre-campra-tancrede-1702-et-son-epoque-l-academie-royale-de-musique-et-la-galerie-des-batailles-versailles-2013-chantres-cmbv)
cette production scénique a pu être montée, avec une mise en scène
de Vincent Tavernier, une chorégraphie de Françoise Denieau, des
décors de Claire Niquet qui a utilisé des toiles peintes du Centre
de recherche de Versailles etc...
et je n'ajouterai rien,
pauvrette et paresseuse suis, à ce que dit le billet cité
ci-dessus, si ce n'est mes impressions en rentrant, après ces trois
heures de spectacle, dans une salle comble.
Jour déclinant, lumière
claire, pas convergents vers la salle qui était pleine, et à
quelques exceptions près, vite remises en ordre, humeur légère et
courtoise
Une mise en scène sans
volonté de réalisme, avec quelques très belles images, quelques
petites touches d'ironie posée sur le classicisme, quelques moments
ou le choeur devenu figurant errait un peu comme on se traine...
un Tancrède, Benoit
Arnould, que moi et mes voisins avons beaucoup aimé, belle voix qui
se pâmait de tendresse sans mièvrerie ou criait sa vengeance et son
autorité, grand, beau, vêtu de bleu – deux bonnes basses (une
mention spéciale peut-être pour Eric Martin-Bonnet en Isménor le
magicien, mais de peu, et Alain Buet, petit casque mongol sur sa
solide charpente, était un tout bon Argant, deux sopranos pour les
rôles secondaires Anne-Marie Beaulette et Marie Favier (voix aussi
fraîche qu'une petite flûte), la très jolie voix sensible de
Chantal Santon en Herminie, et la petite silhouette pleine d'autorité
et la musicalité d'Isabelle Druet dans le rôle de Clorinde
La qualité de l'orchestre
Les Temps Présents, des Chantres du Centre de Musique baroque de
Versailles,
et surtout la direction d'Olivier Schneebell.
un entracte bavard, et
majoritairement heureux,
et les trois derniers
actes avec les plus beaux moments de la partition
les lamentations
d'Herminie amoureuse de Tancrède,
la danse des dryades,
bergers, faunes en pourpoints et branchages (tous les costumes sont
un régal),
la rencontre de Clorinde
et Herminie qui dit sa jalousie et prétend que Tancrède est mort,
le quatrième acte bien
crépusculaire dans la forêt avec Tancrède aux prises avec les
sortilèges,
et la scène finale, le
duo et la mort de Clorinde
Accessoirement, plaisir
d'échapper à la fin heureuse après toutes ces déchirures.
Applaudissements, saluts
et sortie du public
heureux.
7 commentaires:
Trois heures, n'est-ce pas un peu long ?
Mais il est vrai qu'il y a un bout de temps que je n'ai pas mis les pieds (et les oreilles) à l'opéra !
ambiance festive et recueillie, elles ont vite passé ces trois heures (et même les vingt minutes de l'entracte)
Ah, les costumes !Peu importe pourvu qu'on ait l'ivresse.
ils contribuaient au plaisir, mais la musique primait
Musique et trahison Amour en balade
que de courtoisie douce au coeur
Je te souhaite un agréable week-end...ensoleillé, si possible !
merci Tanette, il était gris et morne ce matin et le soleil arrive
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