Matin, coupé une tête
d'hortensia proche de la mort, et un peu trop autour, ménage un peu,
repassage, et puis, une envie de renouer avec les mots, j'ai repris
la première des propositions d'écriture de François Bon
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3565#forum9230
avec trois semaine de retard – ne voulais pas, me sens piteuse et
puis je ne pourrais faire mieux que bâcler en juillet – mais là
une envie brusque, et l'ai posé en commentaire, sans respecter les
règles que n'avais pas lues, un peu comme un coucou usurpateur, sur
le site... j'espère être pardonnée, quelle que soit la qualité ou
non qualité de la chose (gentiment le maître des lieux l'a joint
aux autres contributions..)
En fin d'après midi, ou
début de soirée, à l'heure où le train touriste rentre au garage,
monter vers la place du
palais,
la traverser dans la
lumière et la chaleur atténuées vers le petit palais,
pour le vernissage d'une
exposition-dossier, «la
visitation –
acquérir, restaurer, attribuer»
attendre un peu en marge
de la mini-foule, avec quelques têtes connues, de celles avec
lesquelles on n'échange que des saluts souriants,
et puis écouter un petit
speech intéressant, nourri, dense, sans pesanteur, de la
conservatrice, avant celui, très gentil, de l'adjointe déléguée à la culture,
le développement numérique et la culture provençale, à laisser
glisser sans esprit trop critique.
Laisser une partie du
public profiter du buffet, et monter, un peu en arrière de la
première fournée,
s'arrêter une minute
devant les fenêtres de la grande salle sur le Rhône et la France
et écouter,
tranquillement, derrière le gros de l'assistance,
contre les jolies
boiseries de la salle où se tient l'exposition, l'histoire de la
découverte dans une vente, par un conservateur du Louvre, de deux
petits panneaux, considérés sans aucune certitude comme
attribuables à la «Ligurie, vers 1500»,
de l'alerte donnée au
petit palais, des aides trouvées pour l'acquérir, du séjour, au
Louvre, pour étude et restauration, de ce qui est apparu, avec
certitude comme une oeuvre de l'Ecole d'Avignon, c'est à dire d'un
de ces peintres flamands venus à la charnière du 14ème et du 15ème
s'établir en Provence, y laisser un groupe d'oeuvres que Brigetoun, du haut de son
ignorance vaguement débroussaillée, appelle «flamandes avec
lumière dure», Enguerrand Quarton, le principal, Nicolas Difre,
d'autres moins connus, et Josse Lieferinxe,
l'auteur d'une visitation
qui faisait partie de mes amis au Louvre, qui nous est prêtée le
temps de l'exposition, que j'ai saluée avec plaisir et dont j'ai
totalement loupé la photo
et puis, me suis
approchée, pendant que les premiers circulaient, s'arrêtaient pour
parler dans la galerie, redescendaient, pour voir les oeuvres, et
retrouver sur les deux grands panneaux assez bien réalisés,
pédagogiques sans lourdeur, ce que j'avais écouté, les deux étapes
suivantes
restaurer : déposer les
élargissements des panneaux pour leur rendre leur souplesse,
décrasser, alléger les vernis, poser glacis léger pour atténuer,
radiographier pour découvrir galeries des xylophages, les clous,
etc.. étudier la palette
et attribuer : identifier
personnages (chevelure de jeune fille de la vierge, maturité, plus
douce que chez Josse Lieferinxe – tout comme le dessin, limité à
l'essentiel chez ce dernier, est fouillé presque jusqu'à la
confusion sur notre panneau, ce qui exclue qu'ils soient de la même
main – maturité donc de Marthe),
retrouver, d'après la
taille des visages, celle du panneau original, qui est
vraisemblablement la partir centrale d'un retable, et chercher
longuement, comme des détectives, l'auteur, qui ne peut être ni
Josse, ni avec le traitement particulier des auréoles, les
différences de mains évidentes aussi, ni Enguerrand, ni Nicolas et
retenir comme possible une proximité, signalée par un conservateur
de la région, avec des peintres d'enluminures, dont une Bethsabée
au bain de Carpentras...
suivre lentement chemin
vers sortie, regretter un peu que le circuit autorisé me limite aux
lucquois et toscans, saluer un vieil ami,
notre Botticelli,
redescendre, ne pas
s'attarder devant le buffet,
et rentrer dans la beauté
du soir qui hésitait encore à descendre sur la ville.
7 commentaires:
Les deux panneaux de "la Ligurie" méritaient vraiment une "restauration", à tous les sens du terme.
grand merci Dominique pour votre belle fidélité, sans cesse restaurée
de plus en plus le désir de retrouver Avignon... bientôt, bientôt... merci pour ces images belles!
J'avais autre chose, mais je pense que je vais trouver le temps d'y aller ;-) Tu m'en as donné l'envie, en général les expositions du Petit Palais sont toujours intelligentes et nous montrent de si belles choses.
demain une averse avec laquelle je me bagarre là
Espère qu'elle restera jusqu'en Octobre J'aime ce Petit Palais et revoir " les amis "fidèles
Quelle journée hautement culturelle en Avignon ! ! !
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