Toujours une envie d'être
un drone, ou un lutin, pour pouvoir pénétrer par les fenêtres
ouvertes durablement, les baies béantes, sans châssis, des
immeubles en réfection, réfection prévue, mais à une date qui,
parfois, semble interminablement incertaine, dans nos rues, et voir
ce qu'est ce vide qu'on croit à tort deviner.
Découvrir les cloisons,
les moulures restantes, voir ce qui peut être modifié, recréé,
les volumes à façonner, les structures à dessiner.
Avec le regret de voir
disparaître ce mystère, se fermer ces doutes, ces potentialités.
Cracccc liaison aussi
grossière que pénible à négocier.
Tasse en main, ce matin,
devant la cour qui revivait après les orages de la nuit, étais
vide, pensais à ces photos, voulais en parler mais restais vide, ou
plutôt n'avais pas les mots
et marchant dans les rues
qui commençaient à sécher, méditais péniblement, naïvement,
les mots me fuient, ou
sont détournés, ou c'est moi qui les travestis
me taire mais non pas
cesser de penser
d'abord on ne peut pas,
dramatiquement pas,
cela ne cesse pas,
et puis il se trouve que
j'ai été faite avec un crâne, ma foi c'est pour m'en servir
mais ne pas croire, moi,
que je sais
donc parler d'autre chose
que de ce qui m'importe
de ce à quoi, oui, ma foi,
je m'efforce de penser aussi rigoureusement que je crois le pouvoir
ne rien dire,
sauf si urgence… si je
dois refuser quelque chose
et parler d'autre chose,
de rien,
ou, plus important, de ce
que je vois, je sens, ou des immeubles vides.
Plouf.
6 commentaires:
On a tous des fenêtres dans la tête...
mais toutes n'ouvrent pas sur vide ou chaos
La béance, le vide, ne demandent qu'à être comblés. La nature dit-on les a en horreur.
Effet semblable garanti ...souvent
et justement billet du jour à venir en harmonie de...vide avec secours d'une lecture en appui
Béquille secourable
..plus facile pour jeter l'argent par les fenêtres
:)) et :))
Enregistrer un commentaire