ciel lumineux, mais rester dans l'antre pour lavage
de cheveux
et pendant qu'ils sèchent,
après avoir expédié la promenade de l'aspirateur et la lessive,
s'installer devant l'intelligent billet de Pierre Ménard Adieu au
langage, bande son du fil de Jean-Luc Godard
http://liminaire.fr/radio-marelle/article/poesie-sur-ecoute-episode-194
et après l'avoir lu, faute de voir le film (ne pas trop s'interroger
pour savoir si mon désir aurait été assez fort pour propulser
Brigetoun jusqu'à une queue d'attente devant un cinéma), tenter de
faire le vide et d'écouter la bande son
passer
sur la fugitive intention de lire un peu de ce qu'a produit Jacques
Ellul, la curiosité, l'intérêt, la honte de ne pas connaître, .. et
tenter d'appliquer le questionnement de Pierre Ménard Comment
voir ce que l’on ne voit pas, entendre ce que l’on entend pas ?
Comment interroger le langage dans son opposition à la communication
?
Et
bien entendu, Godard étant auteur de partition, ne pas tout
comprendre, l'accepter, deviner certains mots, leur sens dans la
phrase, sans prendre le temps de les trouver, sentir
saisir
la voix de femme qui prononce
Il y a une longue
tradition qui a préparé cette crise... Machiavel... Richelieu...
Bismarck
et sur
un autre ton et la terreur, Alain, on en fait
quoi ?
voix
masculine : En 93, pendant la Terreur, la
Convention a produit le code civil, le nouveau calendrier, le système
décimal.... sons en surimpression
Un peu
plus tard, dans une plage de silence
voix
féminine : de fait, la loi triche - la loi...
sa propre violence - la loi... ce qui fait d'elle un appareil d'Etat,
triche – la loi qui
prétend se fonder que par elle-même, triche doublement.
voix
masculine : je crois que dans la société
primitive ce n'était pas le cas
femme
: et quand il y avait une guerre ?
Homme
: elle est une guerre, mais de la société
contre l'Etat....
Je
n'essaie plus de noter, j'écoute les musiques, les sons, les
langues, ce tableau qui se tisse, les actions, et la démonstration
ou recherche sans les images..
Juste
au passage, une phrase ce qu'ils appellent des
images devient le meurtre du présent.
Approfondissement,
ouverture, bifurcations... et puis, nettement plus tard, vers la
moitié, je constate que, réellement, malgré les images que je
tente de ressentir à travers les sons, mon attention, sollicité par
le contact d'une matière au gré d'un geste, par l'arrivée de la
lumière dans l'axe de la fenêtre, par la gêne de cette façon qu'a
le micro de bouffer la vitalité, le sens de ce qui se dit, et
j'arrête, fais projet de me procurer le DVD quand sortira, vais me
pencher inutilement sur mes pauvres plantes, me faire joie avec elles,
sors chayotte, reste de fenouil, tomate, yaourt, rouille en pot, et
pâtes, m'affaire..
Vers seize heures dans les rues de la ville, rues en feu
sous un ciel dont la lumière était engloutie dans la chaleur,
me
suis demandée, sous la main brutale de l'air posée sur ma joue, si
ne devrais pas revoir mon programme de juillet, le souvenir me venant
de l'année dernière – moi qui ne m'épanouissait qu'aux alentours
de 30°, il semble que l'âge veuille que je ne multiplie pas trop
les efforts avant 18 heures.... on verra – mais gloire soit rendue
à l'été qui nous vient !