ciel bleu mort sur la
cour,
repasser tee-shirts de
coton léger comme nuage – en endosser un avec pantalon coutil,
saharienne légère, faux panama et appareil en bandoulière...
Brigetoun en touriste, a franchi la porte de l'Oulle,
et, par le terre-plein
déjà blanc de chaleur écrasante à dix heures, les bosquets du
passage souterrain, la grande roue que – honte à moi – je n'aime
pas (surtout les flonflons qui vont avec) mais qui dormait,
s'en est aller flâner un
peu dans le petit marché de brocanteurs installé pour deux jours
sur les allées, le long du Rhône
un ou deux étalages qui
se voulaient antiquaires et puis tout le déballage plein de
trouvailles, les métaux, les meubles de jardin, les bidules, les
cageots, les écriteaux qui semblent avoir été créés pour
l'occasion, une malle pleine d'appareils photos, des bijoux, des
dentelles, des bouquins en décomposition, des livres sans grand
intérêt, mais le plaisir de la lumière, des objets, des quelques
visiteurs vaguant, avant l'affluence de l'après midi et de la
bienheureuse indifférence des vendeurs assis placidement à l'ombre,
cherché des assiettes
avec oiseaux, n'ai rien trouvé, ai laissé les colombes roucouler en
paix sur la soupière..
souri aux chapeaux,
bien affermi mon panama choisi un peu grand pour les jours de
mistral, et suis rentrée en balançant un petit sac contenant deux
grands draps en lin avec des jours pour mes éventuels séjours à
Saint Germain du Teil
retour à travers le début
de cagna, savourer l'ombre grande de Mon platane favori, et regagner
l'antre – déjeuner – café dans la cour-four et sieste derrière
volets entrebâillés
et puis lire un peu sur
internet, ouvrir un billet de François Bon, sur Nathalie Quintane,
sur les vidéos de P.O.L., faisant le pari que celle concernant Hugo
sera regardée 600 fois
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3941
- que pour cela, ce pari, pour Hugo surtout qui vaut toujours, ou
presque, un temps d'arrêt, et si possible un prolongement intérieur,
je vous incite à regarder/écouter (et puis il y a Nathalie
Quintane, des liens, le reste, la galerie de vidéos de Jean Paul
Hirsch où piocher... plusieurs de Novarina pour mon bonheur
https://www.youtube.com/watch?v=KTfKOAzBmg0
)
M'installer dans le
reste de lumière de la cour, reprendre quelques pages de Mantra
de Rodrigo
Fresan... le fermer sur
«R» de Ruine (les
ruines précolombiennes autrement plus neuves et résistantes que
celles instantanément vieillissantes des immeubles modernes qui
s'écroulent, se couchent pour dormir, mourir ou rêver chaque nuit
de l'imminence d'un tremblement de terre qui leur permettra de se
laisser aller, de se laisser tomber).
et, sous un ballet de martinets dans le frais du soir qui vient, arroser,
rentrer, boire un thé au gingembre en écoutant France Musique, et
en rodant sur internet.