suis partie avant neuf
heures, jambes frissonnant un peu dans la température fraîche, dans
une ville qui hésitait à retrouver son ciel bleu
vers ma banque (besoin de
regarnir très largement mon compte courant ce qui demande près d'un
mois....) où j'avais rendez-vous à 9 heures 15.
Et peu à peu ai trouvé
des traces de l'orage, ai vu cette boutique voisine de la banque,
qui restait fermée et portait des traces d'une irruption...
et me suis trouvée devant
une porte hermétiquement close sur mon rendez-vous, ai attendu un
peu avec patience, puis essayé de secouer la chose, de tambouriner,
avant, au bout d'une petite demi-heure de renoncer (n'avais pas de
mobile dans mon sac) – retour comme pouvais, cramponnée à ma
position verticale, en bagarre contre un gros coup de pompe –
téléphoné banque, l'ouverture de la porte a été bloquée par
cause orage, ils réparent mais impossible d'avoir un rendez-vous
avant semaine prochaine, ce qui ne m'arrange pas, mais tant pis –
m'asseoir devant ordinateur pas de connexion, téléphoner à
Numericable, des ennuis sur Avignon, ils réparent – énergie
revenant pour expulser jurons en cascade... connexion revient
petits malheurs sans
gravité, mais Brigetoun petite chose...
Pour le reste, trop lasse,
me suis bornée à écouter un moment la retransmission de la dernière séance à
l'assemblée, en choisissant le rire nerveux devant ce qui, comme prévu, était du très mauvais théâtre, avant d'en faire un bruit de fond à mes lectures,
et puisqu'il semble que
l'été nous boude, déserte brusquement, à défaut de me lancer
dans la recherche de chandails, jupes et robes d'hiver, ce à quoi je
ne me résous pas encore, je marque son déclin en reprenant, vide
que suis, ma participation à la dernière proposition d'écriture fr
l'été 2014 sur le tiers livre, chez François Bon
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article4017,
après avoir commencé et renoncé à remuer le mélange de boue et
de gravats de la cour encore trop humide, et avoir fait une grimace de pitié aux feuilles martyrisées
Il voudrait
Là, attendre nouvelles,
résultat des démarches, un emploi, dans la petite chambre d'hôtel
à Marseille, avant de reprendre route – ne pas arriver en perdant
au village, voir ses parents, ceux de l'ami resté là-bas – là,
après la rumination lente sur le bateau, quand le permettaient la
promiscuité et les tâches ennuyeuses et harassantes qui étaient la
condition de son passage, ce retour sur les noeuds dans son passé,
ce début de prise de conscience, ces regrets, ces plaidoyers
véhéments et silencieux, besoin se fait sentir de faire le point.
Et la leçon apprise de l'abbé, il y a longtemps, écrire. Écrire
pour soi, pas un plaidoyer à soumettre, ni une confession (savoir
d'abord ce qui serait à confesser).
La chambre blanche, la
fenêtre ouverte sur une petite rue d'ombre, de vie affairée et de
pauvreté, des odeurs et des bruits, le port absent mais proche, la
table de bois – les marques de canifs comme sur les pupitres
d'école – le cahier, sur lequel il a écrit, vite, les cinq mots
qui lui sont reproches : avidité, légèreté, brutalité,
inconstance, médiocrité, et il grimace en les lisant, surtout le
dernier – il se lève, il est debout devant la fenêtre, épaule
contre le rideau de mousseline roussie qu'il a tiré tout à l'heure
pour que la lumière trop rare vienne se poser sur la page, il
regarde la feuille qui émerge juste de la pénombre, il se retourne,
fait retomber le volet abattant des persiennes - il n'a pas les mots
pour ces volets du sud – et puis les pousse, les fixe ouverts en se
penchant au dessus des passants – il suspend son geste une minute
pour les regarder - pour attraper le petit loquet, que le jour entre
librement.
Assis de nouveau,
brusquement, il prend la plume et en laissant un petit blanc sous la
première ligne : jeunesse, amitié, confiance, hostilité des
anciens, naïveté - une hésitation avant d'inscrire ce mot, est-ce
vrai, et est-ce une excuse - il se renverse en arrière, manque de
tomber, grommelle, avait oublié, même pas une chaise dans cette
carrée, juste un tabouret, il jette la plume, il se lève, prend sa
veste - sortir, marcher, que viennent les souvenirs, l'image de leur
arrivée aux salines.
Dans l'escalier, un étage
dévalé, un pied en suspens, arrêt, ne pas fuir, il remonte,
lentement. De nouveau sur le tabouret, veste jetée sur le lit, il
prend la plume, sort son canif, il taille, avec des arrêts, et puis
plus soigneusement, il s'applique, il attend que ce qu'il sent monter
se mette en mots, comme il l'a vu faire à l'abbé, autrefois, quand
il se croyait seul et qu'il écrivait ces poèmes qu'il ne lui a
jamais donné à lire.
Mais ce ne sont pas des
poèmes qu'il veut noter, et puis pourquoi pas ? Trouver un carcan
pour ses idées... il regarde le plafond, il attend, il a sommeil un
peu.
Il a confiance, cela
viendra.
4 commentaires:
Assemblée : lieu du toujours semblable.
th&âtre avec quelques doués ou sincères
Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée.
Bien chaud et lourd pour une fin d'été de ci de là
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