lassitude de cette musique
incessante, murmurant, tonitruant, cessant en un silence gorgé
d'attente, de l'eau sur les dalles de la cour, le zinc de l'arrosoir
et surtout dans le tuyau de descente à l'angle de la cour qui semble
s'écouler dans ma chambre
un besoin de bouger, une
velléité de cheminement vers les halles en se limitant aux bintjes
et à un bidon de cinq litres d'huile, velléité diluée, dissoute,
noyée dans la persistance de la pluie, et devant le constat que ce
charroi n'a rien d'urgent.
M'en suis allée tout de
même, parce que la pluie faisait suspens vers dix heures, vers la
place de l'horloge, face à un ciel qui s'effaçait dans la
maussaderie, par désir de marche, se satisfaisant de peu, par besoin
de cigares, de bonbons pour ne pas fumer cigares, et du Canard
enchaîné.
Ai rencontré une ébauche de sape, noyée, devant Saint Agricol,
ai rencontré le mat
central de la tente de lumières de fin d'année qui, cette année
s'habille en amorce de sapin orné,
et l'espace que réservent
les chalets deux fois moins nombreux (des cabanes fugueuses
s'étant installées aux Carmes, aux Corps Saints pour les
santonniers et sur ma place pour la bouffe),
cet espace qu'occupent, ligotées, les
terrasses en version réduite,
ou les
entassements-sculptures-provisoires devant les restaurants qui jugent
inutiles cet étalage sous la pluie.
Paresse, langueur, sieste,
ménage, thé, j'ai pris dans le tome de la correspondance de
Voltaire qui traînait à mon chevet la première lettre adressée au
marquis de Condorcet, en sa jeunesse glorieuse, pour
http://brigetoun.wordpress.com,
avant de rejoindre en début de soirée,
l'hôtel de ville - où
j'ai trouvé, autour d'un grand sapin, là où les années
précédentes il y avait la crèche installée par Carbonel qui
émigre, dans un écrin plus approprié, aux Célestins, une
exposition de travaux d'enfants à propos de leurs droits –
et au premier étage la
petite salle de l'antichambre, pour assister, pour un soutien trop
rare de ma part, par sympathie pour un couple qui fait partie des
administrateurs de l'antenne locale, à une conférence sous l'égide
du Cercle Condorcet, conférence, avec espoir programmé de débat,
intitulée les migrants qui sont-ils ?,
avec Paul Nicolas, professeur d'histoire géographie en retraite,
spécialiste des jummas de Bangladesh, et chercheur associé à la
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme d'Aix en Provence
Assistance
trop peu nombreuse, exposé précis, remettant en cause un certain
nombre de poncifs (dont suis protégée par mon appétence pour tout
ce que peux trouver à ce sujet, par les publications de la Cimade, et
mon appartenance, même d'un peu loin, honte à moi, au MRAP) par un vieil homme net, sympathique, ferme.
et
retour sous quelques gouttes paresseuses.
6 commentaires:
Cet empilement de chaises est sans doute dû à une répétition organisée par Ionesco !
il semble qu'Avignon adore Ionesco et que beaucoup de troupes veuille monter les chaises
Soirée studieuse il me semble
Je lis souvent tes extraits sur Word press Merci
merci à toi plutôt
soirée : à vrai dire pas appris grand chose, et je crains que cela ait été le cas d'une bonne partie du public - le problème de ces organisations d'éducation populaire que ne suivent que les persuadés
La ville en lumière que ne connaissent pas les terrasses en berne.
après avoir reposées..les chaises se reposent..en attendant qu'on les repose.
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