mistral qui se fait
souvenir, ciel bleu dur avec trainées blanches,
dans l'éblouissement et
l'ombre de la rue monter vers la mairie
saluer le vert tendre et
lumineux d'un arbuste sous la haute ramure sombre du cèdre et aller,
dans un bureau où trois personnes s'ennuient tant que j'ai presque
été ovationnée, jeter dans l'urne un billet de gauche unie (donc
l'UMP ne semble pas se mobiliser, le leur pardonner s'ils
s'abstiennent de dériver vers le FN)
et m'en revenir vers
l'antre pour me laver les cheveux
en l'absence de vent, si
ce n'est un petit restant de souffle, le ciel à une heure se macule
de blancs grumeaux
lectures, activités,
petite guerre avec carcasse sans grande virulence, attendre de
remonter la rue, sous un ciel devenu d'un gris bleuté, un peu avant
17 heures,
pour aller – je
savourais d'avance, au risque très très éventuel d'une déception
– entendre, le Parlement de musique, le choeur Orlando de Fribourg
qui fête ses vingt ans avec ce concert et sa reprise en avril à
Fribourg, concert dirigé par son chef Laurent Gendre, quatre
solistes, dans The Messiah de
Haendel
s'installer,
et entrer dans le flot et la durée, près de trois heures, la
dramatisation, l'enthousiasme, et aimer cela
une
longue attente pour que les instruments s'accordent (le charme des
instruments anciens), arrivée des trois hommes, de la chanteuse en
grande robe blanche, du chef
la
belle ouverture, et le récitatif et l'air every valley
shall be exalted... par le ténor
David Munderloh, voix mate, souple, comme un velours clair aux légers
reflets métalliques (très légers)
première
entrée du choeur and the glory of the Lord et
plaisir grand, immédiat et anticipé de les entendre
et
ce rythme qui fait que je me dis que des rappeurs mis en contact avec
cette musique devraient être séduits
dans
la suite de cette première partie, intervention Raymond Ayers
baryton basse, sans doute la voix que j'ai préférée, surtout quand
il est plus basse charnue et goûteuse que baryton un peu trop cuivré
du
contre-ténor Julien Freymuth, plus dans la délicatesse que dans le
chant glorieux, comme croquer une cerise douce
et
de la soprano Magali Arnaud Stanczak, jolie voix ronde, claire, haute
sans effort ni effet
après
la nativité, après le duo contre-ténor/soprano il fait paître son troupeau comme un berger et
une belle intervention du choeur, entracte, café et cigare, ce qui
n'était pas très malin, regagner place
regarder
le claveciniste aux prises avec son instrument, les musiciens, puis
le choeur, puis les trois chanteurs, puis le chef entrer, attendre
qu'ils se réaccordent
et
le très beau, ample, lent, doux choeur voici l'agneau de
Dieu qui enlève le péché du monde
un
bel air pour l'alto ou le contre-ténor il fut dédaigné
et rejet des hommes
qui
devient vif, syncopé il tendit le dos à ceux qui le frappaient
le
très beau et véhément choeur assurément il a enduré nos
douleurs
s'adoucissant,
ample pour et grâce à ses plaies nous sommes guéris
etc..
avec cette admirable variété, progression des ambiances, et cette
façon d'englober tout le public à leur suite
jusqu'au
merveilleux Hallelujah qui clôt la seconde partie
une
pause pour qu'ils se raccordent, qu'entre la soprano et début de la
troisième partie avec son air I know that my Redeemer liveth - Je
sais que mon Sauveur vit.. où sa voix prend une pleine ampleur
etc...
La
déception n'était pas au rendez-vous.
Saluts,
et
quelques pas vers l'Hôtel de ville, où, à huit heures et quelques,
les dernières urnes arrivaient, échangé quelques mots avec trois
bonhommes dont je pensais à vue de nez que leur choix étaient les
miens pour savoir ce qu'il en était d'Avignon, et surtout Avignon 3
Monfavet où le binome d'André Castelli, que j'aime bien, dont
j'avais fait la campagne aux précédentes municipales, affrontait
(avec un retard au premier tour) celui de Philippe Lotiaux le FN aux
bonnes manières, aux dérapages rares, celui qui a le plus de
métier... mais il était encore trop tôt, alors suis rentrée,
noter ceci à la va vite, et suivre les résultats sur internet pour
savoir quels seraient les rapports de force pour le 3ème tour, le
principal, dont dépendent le sort des associations, collèges,
subventions etc... et la crainte qui semble s'éloigner de voir le FN
présider (il est vrai qu'une bonne partie de l'UMP locale tangue un
peu vers lui) et une pensée émue pour Haut le président PS
Pour
en revenir aux délices baroques, à défaut du Messie j'avais écouté
dans l'après midi, en vacant lentement le Parlement de musique, sous
la direction de son fondateur, Martin Gester, dans le Laetatus Sum de
Porpora
Castelli a gagné, Avignon semble rester à gauche, et le Vaucluse devrait aller à l'UMP s'il négocie avec la Ligue du sud ou le FN
6 commentaires:
...le choeur orlando, son chef, star de notre monde musical.
plaisir de les découvrir chez vous.
ils fêtaient leur anniversaire en beauté
dommage que nous n'ayons pas été plus nombreux à en profiter
Avignon, le vaucluse, la culture, le front national, l'intelligence, l'ouverture, le théâtre... Cet intrus...
Ouf ! La République est sauve.
Provisoirement.
mais la France (et le PS) vont continuer leur descente sous l'égide de ceux qui ont pris le PS à l'abordage
Chats échaudés craignent l'eau froide... merci encore pour vos balades.
Enregistrer un commentaire