M'en suis allée, en début
d'après-midi, saluer les platanes du boulevard Raspail (pense
toujours à ma jeunesse et au vrai, pour moi, celui qui finit devant
le lion), leur dire morituri vester saluant de
la part de leurs frères du boulevard Jean Jaurès qui vont être
sacrifiés pour les préserver du chancre – et j'ai cherché en vain une
réponse dans les torsions baroques de leurs bras lancés vers le
ciel gris, éloquents mais indifférents à ce qui n'est pas leur sève.
Allais
par la même occasion dans la salle d'attente de petit toubib où j'a eu temps de lire plus de la moitié de la vie des
hauts plateaux de Philippe
Annocque (excellente façon
de s'abstraire, mais pas uniquement) – ensuite, dans le cabinet, pendant les longues pauses de notre entretien entrecoupé par les appels
de ses nombreux patients en souffrance, regardais la douce pluie qui
hésitait à venir,
que
j'ai trouvée, discrète, fine, molle et insistante sur la rue en
sortant deux heures plus tard.
Le
jour a passé, ai pensé à une foule de choses, tant que je ne
saurais dire à quoi, à moins que je l'ai oublié, à moins,
pourquoi pas, que je n'ai pas pensé, ou du moins que je n'ai pensé
à rien, puisqu'on ne peut pas ne pas penser.. étais un peu floue..
et la nuit est venue.
5 commentaires:
et par le tamis des mots, un peu de ces pensées qui restent et persistent..
Si l'on trouve de la bonne littérature chez votre toubib (en lieu et place habituelle de Paris Match et du Figaro Magazine), je n'ose vous souhaiter d'y aller plus souvent !
Et la vie va ... de petits nuages en merveilleux et tendres nuages
Comme l'arbre qui ne pense qu'à sa sève
Pensées flottantes
euh suis prudente et je prends mes péclotions, j'amène ma lecture avec moi
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