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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, octobre 03, 2015

En mode boa

le ciel est gris pâle
la température à force de dégringoler par paliers vers les 30°, de tutoyer les 25°, de tendre lentement, en oscillant avec hésitation, vers les 20°, reste en équilibre provisoire, prête à continuer la descente
l'antiquaire a salué Brigetoun d'un il va pleuvoir, Brigetoun, déjà marrie d'avoir endossé pour la première fois depuis si longtemps qu'elle ne veut y penser un veston de velours, a répondu je ne crois pas, il fait froid comme si cela avait un rapport, et s'est engagée sur son chemin en ville morne, couffin en main
parce que elle mange trop en ces jours, prend poids d'hiver, et donc continue sur cette voie
Mais les premières gouttes, lentes, rares, comme un salut aimable avec arrière goût de menaces, sont tombées comme j'atteignais les platanes de la petite place derrière les halles..
il n'y a plus de bidon d'huile parce que c'est une mauvaise année, il n'y a pas d'huile, une toute petite récolte
ne sais si les chèvres frais commencent à se faire rares parce que ne suis pas passée voir les fromages
mais les premières bintjes, belles et sans les blessures qu'elles arboreront dans quelques mois, sont arrivées, premier sourire du jour
il y avait des tranches de grosse courge (une), des potimarrons en sphères rouges, des petites courges en balustres blanc-rose (en ai pris un bien clair, ferme et tendre avec l'image de la cuisine toulonnaise, d'une jeune femme, d'un mioche chéri, s'affichant quelque part entre yeux et crâne), des bulbes de céleri rave (un point trop lourd, pensais charge, mais parce que ne sais m'en passer ces temps ci)
il y avait des oignons pailles et des oignons roses, des ails de différentes couleurs, des courgettes vertes ou jaunes que j'ai dédaignées, sont sur leur fin, des tomates baptisées de jardin, des vertes trop peu mures, des «en grappe» et des noires (ai cédé pour ces dernières mais ne fondent plus vraiment dans la poêle, nous entrons en période de coulis à acheter faute d'en avoir fait), des aubergines mais c'est la barbe, des salades auxquelles n'ai plus droit, des artichauts et des cocos, que je salue amicalement mais que n'aime pas, et qui ne me sont pas favorables, des poivrons verts, rouges ou jaunes (un), des bettaves et radis noirs (non)
il y avait encore des cèpes, des mousserons (deux poignées), des trompettes de la mort, des coulemelles, des pleurotes, des lactaires, de minuscules chanterelles orangées (deux poignées)
il y avait des petits navets mais j'avais déjà trop de choses dans mon panier de plastique en équilibre instable
il y avait encore quelques pèches et des baies que n'ai pas regardées, des pommes de quatre espèces (ai pris des calvilles) et, parmi les poires, les premières Louise Bonne (trois)
pardon.. ce que c'est que de se réveiller d'une sieste en lourde digestion et de se dire ai rien à dire, ai envie de rien dire
et puis comme le petit chinois un rien pagaille, voisin de mon marchand de légumes, vient d'être remplacé par un jeune couple qui offre des tapenades, anchoiades, granités de tomates etc... et quatre sortes de petits patés, en ai pris un aux olives et au chèvre, avec une vague idée de le tester pour le dîner à improviser dans une quinzaine de jours en Lozère, et me suis immédiatement demandé pourquoi diable je l'avais fait – préfère le brut... ainsi qu'une moutarde aux zestes de citron (douce et bonne)
avant de compléter la charge avec une bouteille d'huile des Beaux et des sardines pour parfaire ma graisse.
Les gouttes se faisaient légèrement plus insistantes sur le chemin du retour, mais juste de quoi glisser doucement sur le velours sans le transpercer, et les quelques parapluies semblaient petites coquetteries pour décorer la rue, la pluie s'en est allée, est revenue, juste assez pour que les carreaux de la cour soient humides constamment et sans excès, comme ces barbes soigneusement et éternellement naissantes.

8 commentaires:

tanette2 a dit…

Tu n'a rien à dire ? Mais ç'aurait été dommage de ne pas nous raconter si joliment le marché et tes achats accompagné d'aussi jolies photos.

fbon a dit…

ça donne des envies de Sud...

Brigetoun a dit…

l'est froid et humide le sud, là - depuis deux jours ont entre dans la saison

Dominique Hasselmann a dit…

C'est pas tout ça, il va falloir éplucher !
Et le repas s'annonce savoureux...

arlette a dit…

Mais que le boa ne s'endorme pas trop pour digérer tout ça ...
Moi qui picore!! difficilement suis effarée de tant de propositions
Un ami disait toujours ..."J'aime l'idée d'abondance " !!!
il était genre fil de fer

Brigetoun a dit…

ça occupe..

Gérard a dit…

çà vaut le coup d'en prendre 3 kilos

Marie-christine Grimard a dit…

J'arrive au bout de mes réserves d'huile des baux et j'apprends avec tristesse que la récolte sera insuffisante cette année !
Bonne dégustation cependant !!