ciel bleu, air qui hésite
à se faire piquant
nez qui coule un poco,
mauvaise humeur des premiers pas dissoute,
vaquer, lire, musique… nada
faire appel aux ce serait
publiés chez Jan Doets et ses cosaques des frontières
https://lescosaquesdesfrontieres.wordpress.com
Ce serait –
39 – la fascination
Ce serait se trouver là,
sous elle
Ce serait se trouver, tête
levée vers son sourire, entre ses pattes, comme à l'intérieur d'un
enclos pénétré d'air
Ce serait se trouver dans
l'incapacité de m'enfuir hors de sa sphère, et dans l'horreur
d'être si démunie,
Ce serait d'ailleurs
imaginer, tétanisée sous sa domination, les immenses jambes,
maigres, fortes, nerveuses, se jetant à ma poursuite, et la tête
tendue vers moi,
La tête tendue vers moi
avec ce sourire, le même qui me domine.
Ce sourire attentif, ce
sourire cruel qui se veut bienveillance sévère, cette sollicitude.
Ce sourire qui fait naître
en moi un début de réponse.
Un début de réponse
contre lequel me raidit ma peur.
Une peur que je veux
chasser puisque instinctive, et sans doute injuste : il y a ce
sourire attentif.
Ce sourire attentif dont
je sens qu'il fait émerger malgré moi,
dans mes yeux, un sourire un peu
tremblant, un peu contraint, un peu implorant, en désir de
confiance.
Ce sourire qui s'efface
pendant que la tête se redresse pour voir au delà, à sa hauteur,
devant elle, vers une partenaire.
Et je n'ai plus au dessus
de moi que le corps, le dessous de la tête, ce qui pourrait être
une idée de gorge.
Une absence de regard, un
désintérêt..
Je n'y tiens plus, je
laisse déborder la révolte qui était tapie, je me rue à
l'extérieur du cercle des pattes.
Cercle dont se détache
une patte qui vient me cueillir, me cueille, me ramène avec une
caresse rude -
fin faisceau de muscles
durs et sombres, avec ces renflements de bijou baroque qui sont les
articulations -
contact rude comme de
métal
Et la révolte se rendort,
se mue en maussaderie, maussaderie venant colorer faiblement la
résignation, le soulagement de mon corps tranquille, assis, contre
la patte rapteuse, comme contre une colonne.
Une araignée de Louise
Bourgeois – exposition «les papesses»
Palais des papes –
été 2013
8 commentaires:
Plaisir de la relecture et de de laisser fasciner de nouveau...
merci pour cette indulgence
L'araignée régna tous ces étés...
un balai à bout de bras pour détruire leurs oeuvres (les vivantes, celles bien trop petites et dominées par moi pour être fascinantes mais qui aiment mes poutres)
Pourquoi faisons-nous de certains êtres des maudits ? Le mal en nous qui nous titille.
Elle paraît si effrayante et velue surtout étouffante comme le suggère Louise Bourgeois par rapport à sa mère , impossible de ne pas y penser
crois que c'est une réaction féminine, et le mélange avec l'amour
Terrible ta deuxième photo
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