commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, novembre 17, 2015

avec deux beaux livres

M'en suis allée dans la fraîcheur matinale, sous le ciel bleu où s’effilochaient des vapeurs blanches, racheter des petits toasts et quelques bricoles.
Et puis me suis tenue un peu à côté du bruit des nouvelles, avec des moments d'attention, de tentative de sélection de ce qui comptait (avec résignation souvent ou en grimaçant devant certaines prises de position, et en fuyant la campagne électorale sous couleur de "débat") et de longues pauses, ménage et surtout dans les images, les mots des deux beaux livres reçus l'autre jour de publie.net (pouvez vous les procurer en numérique Double exposure http://librairie.publie.net/fr/ebook/9782814507753/double-exposure et Asile http://librairie.publie.net/fr/ebook/9782814507326/asile, fruits de la collaboration entre quatre talentueuses femmes, des deux principales : Tina Kazakhishvili (vous pouvez trouver ses très belles photos sur son site http://tinakazakhishvili.com) et les textes que ces images ont inspiré à Maryse Hache, et puis l'attention de la directrice de collection Louise Imagine et Christine Jeanney qui les présente avec son intelligence sensible.
Asile d'abord,
Tina Kazakhishvili est photographe. Avec la série Asile (Mental Hospital) elle avance dans des couloirs saisissants et elle attrape au vol les formes humaines qui s’y trouvent. Le noir & blanc renforce les expressions et l’intensité des regards élude les détails parasites. Ne restent que les bras, les visages, les postures et ce qu’ils semblent articuler, discours solitaires et fragiles. Maryse Hache se fait porteuse de paroles et réverbération. Avec les photos de Tina Kazakhishvili qu’elle reçoit (au sens de réception, prendre, et faire toute la place pour accueillir), elle construit un fondu enchaîné de dialogues, d’appels, bribes de sensations venues des corps énonciateurs. Elle donne à lire — comme Tina Kazakhishvili donne à voir — ces paroles oubliées de tous, parquées dans des couloirs perdus, muselées de murs, de grilles, de chambres closes... et cela donne, en tête du livre, avant les photos, un long torrent de mots bousculés dont j'ai tenté de prélever une toute petite part pour http://brigetoun.wordpress.com
et le tissage de leurs regards avec Double exposure
assemblage photographique de la rencontre. Deux visages ou plus, d'une même personne, s'ajoutent, se recouvrent, forment introspections et décalages, angles de vue renouvelés par les regards, les expressions, les glissements du décor... se joint une voix supplémentaire : celle de Maryse Hache, voix englobante, réunificatrice, attentive à saisir jusqu'à la plus petite réfraction de l'autre, à en extraire le sens, le beau, l'intense, à s'engouffrer dans ces petits détails humains, sensibles, qu'elle perçoit et auxquels elle donne/offre la teinte si singulière de son écriture. Elle a choisi ici des titres botaniques et des vers justifiés pour entrer en contact avec chacune des photos...
alors, un peu au hasard, ne savais que choisir, deux cueillettes

phlox pulvinata en villosa

ton regard ô ville altière
béton façades quadrilatère
tes yeux noirs à géométrie

rectangle à mystère humain
déjoue ruines des surfaces
jointes blanche mélancolie

fantôme des vies enserrées
noires béances frissons en
lignes de la danse urbaine

et puis celle-ci, qu'au prix d'une injure encore plus grande faite à la photo (allez donc les voir sur le site), je vous laisse le soin de lire.

8 commentaires:

Marie-christine Grimard a dit…

Merci pour ces regards sur le monde et le vôtre...

Brigetoun a dit…

et grand merci pour votre fidélité

Dominique Hasselmann a dit…

C'est vrai que l'on peut lire (alors, ne pas sortir,ici, de chez soi)...

jeandler a dit…

Lisons pendant que nous avons loisir de le faire
avant que les barbares ne détruisent les bibliothèques....

Brigetoun a dit…

Dominique, n'avais de toutes façons pas de raison de sortir sauf à tourner en rond dans les rues.. pas désagréable, ou le long du Rhône, mais pas envie ou pas coeur à ça

Pierre apprenons des textes :-)

arlette a dit…

C'est maintenant que l'onde de choc atteint des zones inconnues. ..lire est bien Merci

Gérard a dit…

Grande photographe Tina Kazakhishvili

Brigetoun a dit…

oui - tu as vu ?