Dimanche mouillé.
Pluie sur cour, sur le
cadeau
des branches chauves.
Fin d'un an d'hésitation,
les vieux boutons se font
fleurs.
Et Brigetoun entre
lectures sans grand plaisir, cantates ou rythm and blues pour
l'énergie, petites tâches, dernière tentative pour répondre à la
proposition du Tiers livre,
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article4293
(par plus forts, plus courageux que moi, de belles contributions)
offre à paumée, parce que c'est dimanche, et parce que le dernier
ce serait était publié ce matin par les
cosaques des frontières, ou leur grand maître,
http://lescosaquesdesfrontieres.com,
la copie du précédent
Ce serait –
48 – autrefois ?
Ce serait dans une rue,
face à une étroite porte-fenêtre éclairée sur une intimité,
face à de grandes portes réduites à laisser passer des automobiles
après les charrettes et les calèches d'antan, face à quelques
fragments brillants d'objets métalliques non identifiés, face au
maquillage contemporain d'un monde ancien, la présence soudaine,
devant un grand miroir solennel et parmi des tentures de boutis, d'un
arbre aux petits fruits métalliques, de quelques bougeoirs de cuivre
plus ou moins civilisés, cadre accompagnant un groupe à la fois
familier et étrange.
Il y avait se tenant
droits, les bras le long du corps, face à la rue, des corps d'un
noir plus ou moins mat, selon la nature du bois d'où étaient issus,
deux policiers ou militaires en uniformes beige sombre, une belle
jeune femme en chemisier blanc, un fonctionnaire civil à la peau
d'ambre sombre, et quelques personnages simplement nus.
Il y avait des êtres qui
se croyaient blancs, rendus à leur vérité par le regard qui les
avait fait naître, à leur peau rosâtre virant au rouge sombre sous
le soleil, une silhouette qui se dissimulait, un petit charmeur en
short et chemise blanche, cheveux soigneusement lissés, se
permettant, lui, un geste en portant la main à son coeur, une belle
fermement dressée, les mains dans les poches, sa toute petite fille
en sage robe verte, et, carré dans son fauteuil, casque en tête et
mains fermement posées sur ses genoux, un chef de poste.
Dans la spectatrice,
arrêtée face à leur petit groupe venu d'un temps pas si ancien,
tout l'imaginaire colonial est passé au galop, la faisant grimacer
intérieurement, pour déboucher sur des poèmes de colère et
d'amour de la terre, sur des romans joyeusement picaresques, sur
Labou Tansi, Kourouma et Jean Rouch, avant qu'elle reprenne son
cheminement, après avoir salué dévotieusement la grande tête,
dieu ou masque, qui les dominaient.
Quelques jours plus tard
les a retrouvés, mais comme tous êtres humains ils avaient bougé.
Les deux petits blancs-rouges s'en étaient allés vers des demeures,
comme la jeune femme au chemisier blanc, l'un des policiers s'était
absenté, tous les autres s'étaient déplacés, s'étaient installés
dans un espace proche de leur ancien et riche décor, sur un sol
carrelé sans grand charme, devant un fouillis indistinct.
L'un des petits corps
noirs s'était retourné et faisait face aux adultes, les observant,
le fonctionnaire civil se mettait en marche pour une destination
imprécise, et le chef de poste tentait de faire oublier son solennel
fauteuil. Avaient perdu leur dieu.
Et puis, il y avait deux
nouvelles présences, un élégant au buste mince, aux très longues
mains aristocratiques et, sous un grand chapeau, au long visage
méditatif et sage, et surtout, sur le côté, un corps allongé,
abandonné, que tous évitaient soigneusement de regarder.
8 commentaires:
Le mystère dévoilé des reflets et vitrines , monde étrange que tes contes ...raconte
Tu es merveille à toi toute seule Merci pour ce matin chagrin
pas certaine du tout que tu ai raison, là
mais merci ! me remonte le moral
Nos rêves ne sont qu'un reflet de nos jours.
Revisiter, comme repasser deux fois devant la même vitrine et découvrir des détails cachés lors du premier regard...
en fait l'antiquaire est parti, comme tous peu à peu, dans un village, là où est l'argent… garde ce local comme entrepôt qui se vide peu à peu
Tres beau !petit erreur de frappe pour Kourouma.
ouille, merci, lui rends son u
Merci, Brigitte, tant pour les photos, que pour le texte. Qui me rappellent u texte de Pierre Centlivres, en accès libre dans la - regrettée - revue "Terrain", à propos des statues-colons (et de Julius Lips) http://terrain.revues.org/3172
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