J'avais commencé un
billet en parlant platement du ciel, au dessus de la cour, qui ne
pleurait plus ce matin, qui avait eu un moment de lumière, m'avait
offert un peu de bleu faible et puis s'était voilé pudiquement. Et
je pensais reprendre la réponse qu'avais faite à la dernière
proposition d'écriture de François Bon
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article4315
Mais, au moment où je
partais vers la place de l'horloge, la Civette, il y a eu ce billet
sur Contrepoint, le blog co-tenu par Claudine Sales et Francis Royo,
http://contrepoint.co/2016/03/28/epilogue/
et la peine est revenue, avec, cette fois, le besoin et la possibilité
de la dire.
De dire ce manque, même
si nous nous y attendions mais sans vouloir y croire, égoïstement
confiants en sa force contre la maladie, ce manque qui m'avait
envahie, avec une profonde insistance qui m'a presque surprise, en apprenant que la
lutte était finie, manque de sa délicatesse, de sa justesse, de sa
présence sur twitter chaque matin, il n'y a pas si longtemps, et,
zut bien entendu ce n'était qu'amitié virtuelle, dira-t-on, mais
vous jure qu'elle était vraie en ce qui me concerne et j'ai l'audace
de croire qu'il la partageait un peu.
Alors me suis replongée
dans Analogos http://analogos.fr
puisque, au moins pour un temps, il nous reste l'accès à sa poésie,
sa pensée, et je vous invite, si vous n'êtes pas des habitués, à
le lire, faire lire.
Voulais faire un petit
florilège, mais ce sera pour une autre fois.
Me borne à reprendre, en
contrepoint de ces arbres sur ciel tristounet, pris en grimpant la
côte, en pensant à lui
l'arbre fier, dru, sur un
ciel plein de lumière qui est une de ses dernières photos sur son
compte Facebook
Me borne à son dernier
billet, publié le 9 mars dernier, dans Dire
ce grain
devenu si léger
m’affranchit de tous
les nuages
saison vive
et à l'hommage de petites
fleurs rencontrées en chemin.
Oh, et puis, avant de vous
laisser découvrir, ou redécouvrir, toutes les facettes qu'il nous
montrait, juste :
dans l'arrache-coeur, le
17 décembre 2014
jusqu’à ma paupière
noircie
monde hideux
tu n’arracheras pas
ma lumière
PS
finalement, en fin de
journée, ai remplacé, sur http://brigetoun.wordpress.com,
la lecture du passage d'un roman que venais de finir, par celle de
quelques phrases et poèmes notés un peu au hasard au fil de mon errance dans Analogos.
13 commentaires:
Merci pour cette page
oui
la présence lointaine peut être aussi dense
que
bien d'autres
voire davantage
Il nous manquait déjà depuis quelque temps, il nous manquera longtemps.
reste, tant que analogos existe, à le lire et faire lire
quel homme magnifique! jamais une plainte et la pudeur... un être lumineux.
et trouvait force pour l'attention aux autres … !
Non. Le poète ne meurt pas.....il continue de nous écrire.....je vous embrasse.
Je suis très triste. Je pensais toujours beaucoup à lui, un des premiers à m'accueillir en ami, dans ce monde nouveau pour moi, avec grande intelligence, pudeur et fidélité.
Danièle il y a sur Analogos un poème (ne sais plus lequel) qui vous est dédié
Brigitte, me pardonnerez-vous mon manque de culture ? Je ne le connaissais pas. A vous lire je saisis le manque... Comment rattraper ça sinon en le lisant l'écoutant.
très fortement conseillé, se promener, par petites touches dans son blog tant qu'il est là (pour un an si j'ai bien compris)
L'avoir croisé plusieurs fois en reste émue en se purifiant à ces écrits Merci Brigitte pour cet hommage sincère
Même du ciel tu ne parle jamais platement mais en poète.
trop gentil - merci
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