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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, avril 04, 2016

Or donc..

Or ça, après Poitiers les Arabes firent d'Avignon une de leurs positions les plus solides.
Or ça, en 737 Charles Martel occupa les restes de la vieille enceinte romaine et les faubourgs puis mit siège dur devant la ville haute, le rocher, les fortifications, et enleva la ville pour en être chassé (ou plutôt les Francs, lui n'était que de passage) deux ans après par les Sarrasins, un temps.
Or ça, la ville se releva grâce aux largesses de Louis l'Aveugle, au legs de Foucher l'évêque, aux offrandes des fidèles.

Or donc, le premier dimanche d'avril de l'an 2016, le ciel était gris, mou, humide, pleureur sur la ville.
Or ça au XIème siècle l'évêque était le plus gros propriétaire foncier et le principal personnage de la ville. Il réside dans le château fortifié sur le rocher à l'extrémité des remparts, près de l'église Saint Etienne et de Notre Dame. Et le domaine du chapitre, souvent en lutte avec lui s'étage sur les pentes derrière les chevets des Eglises.
Or ça le temps passa... Notre Dame des Doms fut reconstruite (dédicace de 1069 ou 63 – ne suis pas seule à mal tracer mes chiffres), d'autres églises, dont Saint Agricol contre les nouveaux remparts bâties ou rebâties, l'abbaye de Saint Ruf, hors les murs fut relevée, et parmi les laïcs une aristocratie prit de l'importance.

Or donc, le premier dimanche d'avril de l'an 2016, le ciel était gris, mou, humide, pleureur sur la ville, et les galets ronds se faisaient glissants.
Or ça, au XIIème siècle la ville s'est trouvée au point de jonction des territoires des trois seigneurs qui se sont partagé l'ancien comté de Provence. Elle fut déclarée indivise entre eux et en fait libérée de leur autorité. Une commune, plus ou moins batailleuse, dont les ardeurs étaient calmées par l'évêque, se constitua, reconnue en 1161 par Frédéric Barberousse. Et Notre Dame des Doms fut sans doute en partie ou totalité rebâtie.

Or donc, le premier dimanche d'avril de l'an 2016, le ciel était gris, mou, humide, pleureur sur la ville. Tant qu'en montant vers elle, il semblait que Villeneuve s'était absentée, devenue fantomatique au delà du fleuve.
Or ça, les avignonnais et leurs évêques ne cessèrent d'embellir, selon le goût du moment, leur cathédrale. Un porche fut ajouté, vers la fin de l'époque romane, devant le narthex surmonté du clocher, lequel fut rebâti.  Des chapelles furent greffées sous Jean XXII et à l'époque baroque.
Or ça, avec l'audace et l'arrogance de cette époque baroque, une galerie-tribune très ornée, toute en rondeurs et visages d'angelots, en palmes, plantes étranges et guirlandes fut ajoutée à mi hauteur de la nef romane, dessinée par François Delbène, sculptée par Pierre un membre de la famille Péru, très active dans la ville, et le choeur agrandi entre 1670 et 1672. Et le premier choc passé, j'aime plutôt cette incongruité, cette belle injure faite à la pureté originelle.

Or donc, le premier dimanche d'avril de l'an 2016, le ciel était gris, mou, humide, pleureur sur la ville, quand suis montée aux Doms.
Or ça, la plateforme devant l'église fut élargie et l'escalier reconstruit (autant de marches que de mots dans le Pater dit-on, je n'ai compté ni les unes ni les autres) sous la direction de J.B. Péru puis de J.B. Franque.
Or ça, en 1819, en souvenir d'une mission on installa sur cette plateforme un calvaire de Baussan.
Or ça, et je fais des efforts pour la gommer de toutes les photos de la ville, autant que possible, ce qui n'est guère aisée, une gigantesque vierge en bronze dorée, depuis 1859, écrase le pauvre clocher et navigue sur les toits, emblème du goût exquis du clergé du XIXème siècle. Que les avignonnais me pardonnent, j'aimerais la supprimer pour rendre sa noblesse à la belle tour clocher.

Quant à ce que j'allais faire, sous ce ciel gris, mou, humide et pleureur, le dirai sans doute demain.
Mais en ce moment j'écoute, avec grand plaisir, l'hommage à Purcell organisé par Jean Tubéry, à Beaune, avec l'ensemble La Fenice.

8 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Ne pas se mettre Martel en tête... le principal est la vue qui domine le fleuve et le pont coupé ! Le reste est une autre Histoire.

Brigetoun a dit…

justement cela disparaissait dans la crasse humide

Brigetoun a dit…

commentaire maladroitement supprimé de Marie Christine Grimard
Or ça, il arrive que le ciel soit gris en Avignon ?

merci et ma réponse
depuis plusieurs jours et pour encore plusieurs jours si j'en crois la météo !

arlette a dit…

Un brin d'histoire pour la mémoire
et les marches comptées de mots en prière Je ne le savais pas

Gérard a dit…

Je peux affirmer sans me tromper que certains ont dépassé Poitiers.

annaj a dit…

la blancheur du ciel rarement nous laisse une impression de bleu...et pourtant s'il fallait la peindre, on tremperait son pinceau dans un léger ton d'indigo

Anonyme a dit…

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