matinée en en ville dans
la lumière, repérant fatigues, salissures et caresses posées par
les soleil, en accord avec mon humeur.
Et puisque laisse petit
répit à paumée avant décision, recourir une fois encore aux
portraits publiés gentiment par les cosaques des frontières
http://cosaquesdesfrontieres.wordpress.com
L'écarquillée
«On l'appelait
l'écarquillée à cause de ses yeux, parce qu'écarquillés ils
étaient toujours, ou presque, un peu globuleux.. mais pas tout le
temps, pas comme si c'était une maladie.
Non, juste elle fixait
avec tant d'attention la moindre chose qui sortait de l'ordinaire que
ses yeux, assez beaux au demeurant, pas très grands, mais très
clairs, comme une eau fraîche, dormante, un peu verdie, que ses yeux
donc lui sortaient du visage comme disait ma mère. Plus agaçant,
agaçant à force d'être étrange, elle semblait si hypnotisée par
vous quand vous lui parliez, que c'était comme si elle guettait les
mots en train de se former, pour les soupeser, les examiner, tenter
d'en percer le sens. Oh elle comprenait bien sûr, du moins il le
semblait, elle réagissait, et si vous lui disiez ou suggériez de
faire quelque chose elle le faisait, et elle répondait aussi, de
façon sensée, du moins aux phrases simples, et aux sentiments quand
ils étaient directs. Mais elle semblait toujours un peu sur ses
gardes, réservée un peu, légèrement soupçonneuse peut-être,
devinant ou cherchant à deviner si quelque chose ne se cachait pas,
à peine, mais assez pour lui échapper, sous le sens premier.
Et comme elle était
plutôt gracieuse, visage un peu rond, peau d'un rose délicat,
boucles souples et blondes, nez banal, un peu épaté peut-être,
mais à peine, et en accord avec la fraîcheur délicatement naïve
de l'ensemble, comme elle semblait disponible, on l'aimait bien, on
la pensait pas très fufutte, mais bonne et gentille et bien brave...
Seulement je sais, moi, et
cruellement, que ce n'était pas vrai.
Pourquoi ? Oh je ne le
dirai pas, ne veux pas nous montrer, elle et moi, sous ce mauvais
jour mais...
C'est pas comme si elle
était si sotte que dangereuse, comme, vous savez, l'ours de la
fable, celui qui écrase le visage de son ami pour le débarrasser
d'un moustique, enfin quelque chose comme cela, sais plus très
bien... Non, si elle était médisante, ce n'était pas par bêtise,
par étourderie, c'était voulu, j'en suis sure.
Et bien entendu vous allez
penser que c'est moi qui suis hargneuse, méfiante, vindicative et
vous allez la plaindre. Je sais, c'est toujours comme ça.
Je préfère me taire.»
Et elle nous a quitté,
s'en est allée la petite brune et son dos était coléreux. Nous
nous sommes regardé et j'ai demandé «qu'est-ce qui lui prend ?»
et puis avons parlé d'autre chose de plus intéressant.
6 commentaires:
bon, là je pense que j'ai compris et que c'est la fin (bon des photos aujourd'hui et on ferme)
@ brigetoun : toujours agréable de revisiter ces portraits !
Mais "fermeture avant travaux" ?
Soldes d'été ne durent qu'un moment.
suis pas à l'abri d'un manque de volonté, mais, sauf aujourd'hui parce que envie de photos, je pense que c'est la fin .. au moins pour un gros bout de temps
ça devient ridicule, e vais jouer les sous-marin sur internet
avec tout ce qui s'écrit et déborde je cherche un peu d''intelligence
et de poésie imagée
Reviens j'en tremble
je pense brigitte qu'il y a la rentrée et les préoccupations pas seulement de la rentrée qui font les désertions du net.
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