à l'heure de me préparer,
à l'heure de faire une petite liste de courses, dont bien entendu il
ne sera que partiellement tenu compte, à l'heure d'ouvrir la porte
de l'antre, de descendre le boyau-escalier, d'ouvrir la porte sur
rue, me souvenais d'un échange à la suite d'un statut Facebook (je crois que
c'était chez Caroline Gérard) sur le bonheur de vivre en Aveyron,
auxquels certains, non sans raison, proposaient d'ajouter : et en
Creuse, début de liste que je suggérais d'augmenter en y joignant
la Corrèze (sans compter la Lozère), et me disais qu'en fait, le
département auquel j'avais pensé, d'instinct, était légèrement
moins consensuel, un peu à la marge, moins évidemment beau, un peu
plus riche, du moins en sa partie la plus connue, celle qui est
proche de la ville, un peu trop grande, un peu trop anciennement
dominante, qui a donné son nom à la petite province qui englobait
aussi la Creuse et la Corrèze, pensais donc à la Haute-Vienne.
Et ma petite ambulation,
mes petites sottises (étais très en forme ce matin pour les
maladresses, étourderies, brusques immobilités rêvassantes malgré
le petit vent qui nettoyait le ciel mais dont la caresse était un
peu trop fraîche) étaient accompagnées par le souvenir de ma
découverte émerveillée, longues années il y a, en marchant,
pleine que j'étais de la garrigue desséchée et des pierres de
Paris, dans les bois autour du village, dans ce qu'on appelle un peu
pompeusement les monts d'Ambazac, par les odeurs, par l'humus, par la
chair... Des promenades lentes, des croupes douces des collines, de
la chute raide d'une prairie, du ruisseau sous les branches. De
l'hiver, de la solitude, de la neige, d'une nuit devant un arbre en
travers de la route, et de la préparation chaleureuse avec les
femmes des fermes avoisinantes des dîners pour les veillées où
venaient les notables limougeauds. D'une petite période heureuse sur
laquelle je suis sottement restée un peu trop bloquée.
10 commentaires:
Magnifiques souvenirs, magnifique écriture
et Claudine est toujours trop gentille
sottises et sottement sont des mots à rayer de cet endroit. ;-)
Un double imposte pour mieux rêver.
Beau voyage, entre rêve et réalité, dans ces contrées de la douce France.
Mais dites-moi Brigitte, c'est absolument superbe...
merci ! sourire
Les noms des départements valsent ici un peu comme sur une ancienne carte géographique scolaire... heureux temps de "l'étude" (et des souvenirs emmagasinés) !
euh mes souvenirs de cours de géographie c'est le ciel regardé par la fenêtre (n'en suis pas fière.. alors lentement, peu à peu j'apprends, mais si pour les pays ça va sans problèmes - sauf peut être l'ordre des pays dans l'Amérique centrale - pour les départements français, euh...)
Pourquoi sottement ? Aimez-vous donc comme on vous aime 😋!
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