ciel à nuages mouvants,
petites rafales, ai ressorti bonnet, enfoui mon crâne, enfilé vieux
manteau léger, de laine non doublée, et m'en suis allée acheter
bonbons, yaourts et autres broutilles...
et puis, parce que pensais
que n'aurais pas envie d'une longue visite au Cloître Saint Louis
dans l'après-midi, parce que j'avais désir de voir autre chose que
les boutiques et les silhouettes ambulantes, très bien les
silhouettes mais ne me suffisaient pas, parce que c'était juste un
peu plus loin, qu'il n'y avait qu'une artiste, que c'était une des
rares expositions ouvertes le matin, ai suivi le trottoir, traversé
le rideau et suis entrée dans la chapelle du collège des jésuites
ou le musée lapidaire,
pour voir ce que
proposait, au milieu des déesses, des stèles, des dieux, des vases
peints, des guerriers et près de la bête de Noves, Myoung Nam Kim
J'avais regardé le site
de la Galerie Jacques Lévy, qui la présente,
http://www.galeriejacqueslevy.fr/fr/artistes/paris/myoung-nam-kim
J'y avais trouvé une
vidéo qui fait un peu regretter qu'elle ne montre cette année que
des poteries, disposées au centre d'un plancher légèrement
surélevé, permettant assez mal de percevoir le raffinement du
traitement et même les petits personnages qu'à l'oeil nu j'avais
pris pour des filaments
cependant, même sous
l'éclairage un peu cru qui tombe au centre de la nef il y a, si on
s'y attarde, le toucher de la lumière jouant sur les inégalités
de la surface, sur la trace qui a laissé le travail délicat et ferme des mains..
et ce que Cécile Oumhani
écrivait en novembre 2010 à propos de ses oeuvres sur papier de riz
me semble pouvoir s'appliquer à ces céramiques – la marche, la
recherche, le regard sont les mêmes..
Depuis longtemps déjà,
Myoung-Nam Kim nous entraîne dans l’immensité d’espaces à la
fois aériens et profonds. […] Elle nous dévoile aujourd’hui une
nouvelle facette de son œuvre ou plutôt la suite de cette quête
qu’elle poursuit avec passion et exigence. La couleur s’éclipse
pour faire place à la blancheur et offrir au spectateur le vertige
de la texture du papier de riz qu’exaltent les jeux avec la
lumière. Ici la blancheur laisse déferler l’immensité et son
mystère. Au-delà des couleurs, dans le frémissement d’infimes
reliefs, de légères rugosités à peine ombrées, le spectateur
découvre pas à pas des versants muets, cachés et pourtant
essentiels. L’œuvre récente de Myoung-Nam Kim entraîne vers une
clarté indicible et intime,
même s'il faut un peu
d'imagination pour le sentir à travers ces photos.
7 commentaires:
douceur, polymorphie du blanc...
Un texte lapidaire est adapté à l'exposition...
Lanlan, merci
Dominique, sourire large
J'aime vos broutilles en bleu et blanc !
Argiles fragiles.
céramiques vacillantes, si trompeuses car leur force est formidable. beau
j'ajouterai "délicieuses" à tout ce qui a été justement écrit
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