commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, novembre 29, 2016

Attendre le soir et la musique

Le ciel hésite
fusées d'espoir bleu
menace à l'horizon
un petit marché sage
patates, poires, rouget
Dans l'attente du soir et du plaisir espéré, de Katia Kabanova, un opéra de Janacek que n'ai jamais entendu (ne connais – n'ai chance d'avoir entendu que Jenufa, la petite renarde, l'affaire Makropoulos à travers des enregistrements comme le journal d'un disparu et un êu de musique de chambre), j'ai découvert à l'heure du thé, http://www.operagrandavignon.fr/spectacles/katia-kabanova/ une série de courtes vidéos intitulées billet de service, produites par l'opéra d'Avignon
évoquant en neuf étapes (ne vous les inflige pas, mais cous priiez y trouver même plaisir et intérêt que moi en suivant les liens les différents métiers qui oeuvrent à l'opéra, et les étapes de l'adaptation au lieu, aux nouveaux interprètes de cette coproduction entre les opéras de Toulon et d'Avignon, dans une mise en scène de Nadine Duffaut, des décors d'Emmanuelle Favre, des costumes de Danièle Barraud et des lumières de Jacques Chatelet, et pour me confirmer dans mon attente, j'ai trouvé aussi un extrait de la représentation à Toulon (en janvier 2015 je crois) avec la même Katia, Christina Carvin, avec sa voix, sa beauté et cette gaucherie presqu'enfantine (un des deux rôles qui ont gardé même interprète avec Kouliguine chanté par Sébastien Lemoine)
et ces phrases de Christina Carvin parlant de cette prise de rôle
On l’a dit un peu folle, schozophrénique, voire hystérique. Mais folle elle ne l’est pas, elle le devient, notamment en réaction à la rigidité de sa communauté. Il y a en elle une forme de bovarisme et donc une volonté de se créer un monde imaginaire. Sur ces points je me suis trouvée tout à fait en accord avec Nadine Duffaut et nous avons pu creuser ensemble quelques-uns de ces traits. Il est question de montrer sur scène cette dualité, de relief qui fait passer le personnage de Katia d’une émotion à une autre, son conflit intérieur comme celui qu’elle entretient avec la communauté....
La partition en soi est compliquée avec des changements de mesures constants. Il faut énormément de concentration. Mais pour moi c’est un chant très organique, grâce à une tessiture assez longue et le soutien d’une orchestration omniprésente..
Nuit fraiche, l'attente un rien frissonnante pour franchir le contrôle sécuritaire, aimable, détendu, souriant, mais créant une petite file d'attente dans le vide de la place.
Et ma foi le plaisir était là, plaisir de la musique de Janacek, inclassable, expressive, de notre orchestre dirigé ce soir par Jean-Yves Oissonce, du choeur, de la mise en scène sobre, évidente, du décor, de cette vidéo qui fait couler pendant l'ouverture, sur le plateau et son petit ressaut l'eau de la Volga, comme une poussière humide, du fond blanc, pas tout à fait plan, de la passerelle visible sans s'imposer et qui descend, portant quelques meubles, se poser sur le plateau et sa marche pour les scènes d'intérieur, de la nudité le reste du temps... de la voix et du jeu de Christina Carvin dans l'écrasant rôle titre, de la très bonne incarnation de la très odieuse belle mère par Marie-Ange Todorovitch, des impeccables rôles masculins
(avec un petit salut à la fantaisie discrète, la silhouette juvénile de Kuldriach (Julien Dron – 4ème rôle masculin, - celui qui s'incline ci-dessus)
et la réussite dans le rôle de la joyeuse Varvara (le troisième, mais de peu) de notre habituée Ludivine Gombert (la petite silhouette bleue)
longs applaudissements
et retour dans la nuit presque douce.

6 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Il est appréciable que les chanteurs soient habillés comme des passants ordinaires d'un autre temps, le réalisme doit mettre la musique en relief...

Brigetoun a dit…

d'autant que le cadre et les gestes eux sont très épurés… la musique expressive de Janacek faisait la liaison

Caroline a dit…

J'ai le privilège de loger Julien Dran depuis le début du mois. Au début, il avait du mal avec le Tchèque, langue dans laquelle il chantait pour la première fois. Je le retrouve tout à l'heure avant son départ pour Marseille. C'est un garçon très sympathique mais que je n'ai pas eu le plaisir de voir sur scène, se produisant à l'heure où je travaille.

Brigetoun a dit…

dis lui qu'une vieille spectatrice l'a apprécié

jeandler a dit…

Petite musique de nuit
qui trotte dans le noir.
Belle soirée.

Brigetoun a dit…

et une salle heureuse