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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, décembre 16, 2016

Girafes et bâtisseurs

charriant mon linge ai rencontré quelques girafes
et vous les présente.
Le soir venu
suivre lumières de fête
ou
marcher dans le noir troué,
le frémissement des dernières feuilles,
et aller au théâtre des Halles, assister à la mise en scène par Vincent Ecrepont de les bâtisseurs d'empire ou le Schmürz de Vian (production Compagnie à vrai dire – Amiens – créée en octobre dernier)
photo provenant du site du théâtre
Mère : Cruche, donnez à manger à la petite.
Cruche : Oui, madame. Veux-tu des oeufs, du lait, du gratin, du porridge, du chocolat, du café, des tartines, de la confiture d’abricots, du raisin, des fruits, des légumes ?
Zénobie : Non, je veux manger.
Cruche : Bon. Alors, mange, puisque tu ne veux rien.
Souvenir excessivement lointain, presque oubli total, d'avoir lu cette pièce, un peu sans la lire, avec la distraction de la vie autour, mais comment résister à cette bride de dialogue sur le site du théâtre...
trouvé également cette bande annonce
qui résume le thème de la pièce et son actualité
Ce qu’il m’importe de mettre au plateau dans cette pièce de Boris Vian, c’est la jubilation de la crise cinglante que traverse cette famille bousculée par la peur et le non-dit. C’est bien en creux que résonnent les silences, le refoulé et le refus de porter un regard lucide sur soi et ceux autour de soi. La pièce parle très clairement des rôles familiaux et sociaux derrière lesquels certains masquent une absence à eux-mêmes. C’est une pièce sur le déni mais aussi sur l’absence de transmission de sens. La jeunesse est sacrifiée et c’est à coups de pieds et de taloches sur un Autre dont on nie l’existence que l’on se refait une bonne moralité. Entre cocasserie et noirceur, ce portrait écrit au vitriol dans une langue aussi percutante que mordante inspire une matière à penser d’une éclatante modernité. (sur le site de la compagnie)
et cette autre vidéo


entre Ionesco et cabaret, avec le plaisir des mots, le déni, la peur devenant cruauté et rejet de l'autre, plus faible, mais aussi la hiérarchie du couple, la langue folle d'exactitude logique, la difficulté de penser, l'oubli volontaire ou non et la solitude.

6 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Boris Vian me semblait totalement passé de mode : je suis étonné qu'on le joue ou l'interprète encore.

Il est vrai que la "java des bombes atomiques" a été remplacée par la valse des avions russes et des Kalachnikov...

Brigetoun a dit…

je croyais moi aussi
mais en fait le thème est de toujours (et avec la peur et le rejet passablement actuel) et justement on a l'oreille nettoyée et prête à goûter un moment ses jeux de langue

Arlette A a dit…

J'aurais aimé merci d'en parler

Christine a dit…

merci pour les girafes et le beau texte/image

pas loin de chez moi, il y a un rond-point à la girafe, très inattendu, je prendrai une photo ou ferai une vidéo un de ces quatre

Brigetoun a dit…

je m'interrogeais sur ces girafes adoptées par Avignon pour se différencier
Michel Benoit, un jeune vieil avignonnais a sans doute trouvé la réponse
http://avignon.midiblogs.com/archive/2016/12/10/a-prepaus-de-girafo-861867.html

jeandler a dit…

En voie de disparition dit-on, les girafes. Nous sommes revenus au temps des dinosaures et autres croque-mitaines.