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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, mars 18, 2017

Beau jour et musique

Matin au soleil
les pierres de nos remparts
devenues douces

et la glycine
sent monter, pulser sève
son bel avenir

et ce soir encore, dans la nuit tombée, suis montée vers l'opéra pour assister, cette fois, à un concert de l'orchestre Régional Avignon-Provence, dirigé par Samuel Jean, avec le concours du Tremplin Jazz, le soliste (et compositeur du concerto qui sera créé) étant Thomas Enhco, que j'ai entendu, avec grand plaisir, au Tremplin Jazz des Carmes en 2015
un joli programme avec
«Eros piano» d'Adams, le concerto n°24 pour piano et orchestre de Mozart et donc (plaisir en moi, en grimpant petite côte, de la curiosité) le premier concerto pour piano et orchestre, en création mondiale bien entendu, de Thomas Enhco
Comme beaucoup de musiciens, de pianistes, il joue également de la musique classique et de la musique improvisée ou du jazz, peut-être avec plus de naturel dans son cas, ce qu'explique son histoire puisqu'il est petit-fils de Jean Claude Casadessus et beau-fils de Didier Locwood
(apprentissage violon puis du piano à six ans, formation jazz en même temps pu presque - invité par son beau-père au festival de Juan les Pins à dix ans avec Martial Solal qui l'invite ensuite à certains de ses concerts, fonde à quatorze ans un quintette... et puis entre au conservatoire en jazz et musiques improvisées)
salle presque à demi vide et un public, au deuxième balcon que j'adopte pour la musique symphonique légèrement différent des mélomanes convaincus habituels mais également sympathique.
Arrivée de l'orchestre, s'accorde, entrée du chef et du pianiste, petit veston cintré, chaussures blanches, et jeunesse charmante
presque beaucoup aimé la pièce d'Adams, écrite après avoir entendu le concerto riverrun de Takemitsu pour Bill Evans et Takemitsu... presque parce que par moment le piano «liquide» (bon c'est pas ça mais c'est le seul mot qui me vient, pas un ruisseau ni une rivière mais quelque chose de mouvant et humide) butte un peu sur un mur de cordes qui l'emprisonnait plus qu'il ne le soutenait ou l'accompagnait, mais c'est sans doute personnel et de toute façon un minuscule bémol.
Un peu moins le Mozart, parce que, si l'orchestre le donne souvent bien et l'interprétation du pianiste était techniquement parfaite et sensible, pour mieux le voir je m'étais déplacée et j'étais derrière deux (cheveux longs et minceur extrême, je les croyais jeunes, ne l'étaient pas) femmes qui balançaient, généralement avec la musique, pas toujours, leurs têtes avec la grâce d'un ours dansant, et que l'agacement venu peu à peu, parasitait nettement mon écoute.
Un entracte café et retour de l'orchestre, s'accorde, entrée du chef et du pianiste-compositeur en bras de chemise, et ne montrant que légèrement et avec grâce son trac (il a 29 ans, il joue depuis longtemps avec des groupes, et en duo, mais c'était si j'ai bien compris sa troisième expérience avec un orchestre, et ben sûr son premier concerto..)
Ce concerto a été composé à plusieurs moments de l'année 2016, dans des endroits différents du monde, à Paris, à New York, à l'île de Ré, dans la forêt de Fontainebleau, à Montréal, au Maroc, en Tunisie, en Autriche, en Allemagne, à l'île de la Réunion, au Mexique, à Budapest, dans l'avion et dans le train. Au début, je pensais écrire une pièce courte pour piano et orchestre d'environ quinze minutes et en un seul mouvement, comme une rhapsodie (l'Orchestre de Pau Pays de Béarn m'avait donné carte blanche - mais c'est le nôtre qui le créait), mais très vite c'est le rêve d'un vrai concerto pour piano qui s'est imposé, je n'ai pas pu résister... et vers la fin de sa présentation détaillée Le 1er mouvement symbolise pour moi l'aventure, le 2ème l'amour et le doute c'est là que j'ai été complètement conquise sans penser spécialement à l'amour mais par une plus grande alchimie entre orchestre et soliste, le 3ème le désespoir et la renaissance qui sont en ce cas fougueux tous les deux.
Un très bon premier essai, et mieux que cela - un certain classicisme heureusement mâtiné de groove et de rythme, une très belle partie, écrite et improvisée, pour le piano, mais pas que... avec tout de même encore sans doute un léger manque de subtilité, de complexité, dans l'utilisation des cordes (une fois encore avis d'une petite vieille non musicienne)

applaudissements, et en bis, deux belles et joyeuses interprétations de standards...

J'ai trouvé une vidéo (m'a bien plu, où il explique sa façon d'envisager, de jouer, de créer sa musique)

5 commentaires:

jeandler a dit…

Mozart revisité
des têtes sans métronome
la musique sans images.

Brigetoun a dit…

bonjour et grand merci

Dominique Hasselmann a dit…

Grâce à vous, un écho d'Enhco... je ne vous savais pas aussi calée en jazz qu'en musique classique ou opéra !

Brigetoun a dit…

j'aime le jazz depuis longtemps, mais suis pas calée
en écoute, souvent sans savoir qui joue quand c'est à la radio, sur les quelques disques que j'ai, ne vais pas aux concerts parce que dans mon crâne c'est pas un endroit pour solitaire, me sens pas à ma place

Godart a dit…

Très sympa la petite vidéo. Aurait plu à Jean-Jacques Rousseau cette liberté racontée en incluant une discipline entre ses 16 et 18 ans, Émile n'est pas loin.